Histoire de l'école à Mussy-sous-Dun au XIXe siècle


C'est grâce à la monographie de monsieur Nesly que nous connaissons relativement bien l'histoire du développement de l'école et de l'instruction à Mussy-sous-Dun. Il consacre un long chapitre de son ouvrage au développement de l'instruction entre 1780 et 1900, date de la publication de sa monographie. Nous avons synthétisé en deux parties les éléments importants qu'il nous livre :

L'arrivée des maîtres d'école et les progrès de l'instruction.

La construction des écoles de Mussy : cinquante ans d'efforts pour l'éducation des jeunes Mussiats.

 

L'arrivée des maîtres d'école et les progrès de l'instruction.

Le premier maître d'école ayant exercé à Mussy se nomme Antoine Odin. Il enseignait sur la commune en 1781, comme le mentionne un acte de décès de sa femme, "Marie Thévenon, femme à sire Antoine Odin, maître d'école en cette paroisse". On ne sait pas combien de temps ni dans quelles conditions, il a enseigné aux enfants de la commune. On retrouve ensuite la trace d'un instituteur en 1801, sur un autre acte de décès. Il s'agit de Claude Antoine Max qui est cité sur l'acte de décès de sa fille. Entre 1825 et 1840 de nombreuses personnes vont exercer la profession de maître d'école : une vieille demoiselle dont le nom a été oublié, un nommé Vincent Baizet, puis un nommé Jean-Claude Troncy. En fait, l'instruction a souvent été dispensée par des personnes étrangères à la commune, qui venaient du Dauphiné pour l'hiver,  allaient de maison en maison pour faire lire les enfants (c'était un travail de répétiteur payé par les familles). Ils continueront à enseigner, même après l'embauche d'un instituteur en 1841. Cette pratique a disparu vers 1865. Jusqu'à la promulgation de la loi Guizot en 1833, aucun diplôme ou brevet n'était nécessaire pour enseigner. C'est d'ailleurs cette loi Guizot sur l'instruction publique qui va pousser les communes à mettre en place les conditions du développement de l'instruction publique (construction d'une école et l'embauche d'enseignants). A Mussy, huit années seront nécessaires pour rendre effective la loi Guizot, ce qui est une situation classique pour de nombreuses communes rurales.

Le 25 mai 1841, le Conseil municipal propose le recrutement d'un instituteur communal au comité d'arrondissement de Charolles. Monsieur Louis Antoine Chervet, né à Cours en 1813 et titulaire du brevet de capacité pour l'instruction primaire est nommé en juillet de la même année. En novembre, le Conseil municipal fixe la rétribution scolaire que doivent acquitter les familles :
1 - pour les élèves apprenant à lire, un franc par mois
2 - pour les élèves lisant et écrivant, un franc cinquante
3 - pour les élèves apprenant en outre le calcul, deux francs
4 - pour les élèves apprenant en outre la grammaire, deux francs cinquante.
C'est l'instituteur qui était chargé de percevoir et gérer cette contribution des familles. En 1850, Marie Bourlot qui était institutrice privée sur la commune depuis 1845 est recrutée comme institutrice communale. Ce recrutement était provisoire, dans l'attente de l'arrivée de religieuses pour enseigner aux filles du village. Dans le même temps, monsieur Chervet, instituteur depuis 1841 ne plaisait plus, ni au maire de l'époque, ni aux parents. On lui reprochait sa conduite "particulière" et la mauvaise tenue de sa classe, de même que le mauvais encaissement des contributions des familles. Certaines familles préféraient même placer leurs enfants à l'école à Chauffailles ou les garder à la maison plutôt que de les confier à cet instituteur. En fait, monsieur Chervet, embauché sous le règne de Louis Philippe a continué à enseigner au moment de la seconde république (1848 à 1851). Monsieur Chervet a rendu publiques ses idées républicaines. Après le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851, les républicains ne sont plus du tout appréciés. On va faire payer à Louis Antoine Chervet ses idées républicaines. Alors qu'il a une santé altérée et qu'il vient de perdre l'une de ses filles morte de la rage, le Conseil municipal décide, le 7 mai 1852, que deux frères d'un ordre religieux remplaceront monsieur Chervet et demande l'expulsion de celui-ci de la commune. L'objectif est que la jeunesse de la commune soit élevée dans l'ordre et selon des principes chrétiens.
Le 23 septembre 1852, Noël Joseph Fenouillet et quatre autres frères sont nommés à Mussy à la demande de la commune. Ils ne resteront que deux ans. On demandera leur départ sur les reproches suivants : ils étaient trop sévères et ils maltraitaient les enfants (ils exigeaient sans doute trop d'ordre !) et ils ne fraternisaient pas avec la population.
Le 12 novembre 1855, monsieur Claude Dravert est nommé instituteur en remplacement des frères. Dès janvier 1856, le Conseil municipal lui reproche de mal s'occuper de sa classe et de prononcer des paroles grossières. On lui reproche aussi de demander l'abaissement de la contribution des familles pour permettre à plus d'enfants de suivre la classe.
Le Conseil municipal exprime aussi le voeu que des religieuses dirigent la maison d'école des filles. Monsieur Dravert est remplacé par monsieur Martin Rozet en janvier 1857, puis par Dominique Lagneau le 15 avril. Le 20 octobre 1857, Lazarette Pernin, membre de la congrégation des religieuses de l'enfant Jésus devient institutrice de l'école des filles. Dominique Lagneau va cumuler les fonctions d'instituteur et de secrétaire de mairie. Il va lui ausi être décrié par une partie de la population. Alors que le Maire et une partie du Conseil municipal le soutiennent et le remercient pour la qualité de son travail, d'autres conseillers et des familles font circuler une pétition contre lui. Dans le compte-rendu du Conseil municipal du 11 octobre 1859, il est stipulé "que depuis 1851, la commune de Mussy a eu des instituteurs (cinq frères et cinq laïcs), qui ont tous quitté cette commune suite à des dénonciations méchantes et de la malhonnêteté de la part de personnes cherchant à bouleverser la commune. Il est stipulé que cet état de chose ne fait guère honneur à la commune". De guerre lasse, Dominique Lagneau demande son départ un an plus tard. La tâche d'instituteur n'était pas simple à Mussy, il y a un siècle et demi.
Le 11 mars 1860, le Conseil municipal décide d'ouvrir une classe au hameau d'Anglure, trop éloigné du bourg de Mussy et nomme...

Bientôt la suite de cette histoire

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