Le viaduc a été érigé entre 1892 et 1895 à la demande de la compagnie de chemins de fer Paris Lyon Méditérranée (PLM) par l'entreprise Veysseyre frères à partir des plans de messieurs Morris et Pouthier. Cet ouvrage de pierre a permis à la ligne de chemin de fer Lozanne/Paray le Monial de franchir le vallon encaissé du Mussy. Le point d'ancrage au nord se trouve au-dessus du hameau de La Roche (à proxixmité du bourg) et le point d'ancrage sud se trouve un peu à l'est et au-dessus de l'écart du Ragin. Le tracé du viaduc est légèrement incurvé entre les deux points d'ancrage. Les caractéristiques de l'ouvrage sont les suivantes :

Longueur sur l'axe : 561 mètres - Hauteur des cinq piles du fond de la vallée (du sol au niveau des rails) : 63 mètres.
Nombre d'arches : 18 - Ouverture des voûtes : 25 mètres - Section des culées aux naissances : 10 m X 8,10 m.
Section 14 piles ordinaires aux naissances : 5 m X 10,59 m - Section trois piles culées aux naissances : 7,10 m X 10,59 m.
Fruit grandes faces des piles : 1,40 m - Fruit petites faces des piles : 1,20 m - Largeur entre les têtes de voûtes : 8,10 m.
Cubage total de maçonnerie exécutée, y compris 10.000 m3 de moellons de parements et 4500 m3 de pierre de taille et libage : 75.000 m3 - Surface des parements : 38.000 m2.
Fondations à pleine fouille, enfoncées de 1 mètre dans le granit dur : profondeur de 8 à 13 mètres.
La partie inférieure des grandes piles forme un socle de 12,50 m. de hauteur sur lequel s'implante le fût de 32 m. de hauteur, coupé tous les 10 m. par une assise de liaison en pierre de taille et en libages cramponnés de 0,50 m. d'épaisseur.

Les matériaux utilisés provenaient de plusieurs endroits. Le moellon brut de granit provient d'une carrière ouverte sur la commune d'Anglure-sous-Dun, à environ 4 km. du viaduc. Les moellons de bossage, des parements, des tympans, des douelles des grandes voûtes proviennent des carrières de Senozan (près de Mâcon). Les moellons lités pour extrabossement des grandes voûtes provenaient en partie de Senozan et en partie de Saint-Maurice. La pierre de taille et les libages (1) sont de Villebois (Ain). La chaux a été fournie exclusivement par les usines du Teil (Ardèche). Le sable a été pris dans plusieurs carrières de gore (granit en décomposition) des environs, la plus importante située à 2 km. du chantier. Le gore était utilisé après concassage, tamisage, puis lavage dans 3 lavoirs établis sur le chantier du viaduc et alimentés en eau par une dérivation du Mussy, prise sur le canal d'amenée de la menuiserie Aucourt.

Le viaduc de Mussy est sans doute l'un des plus importants et spectaculaires ouvrages de pierre construit pour les besoins des chemins de fer au XIXe siècle. Il a été décrit à plusieurs reprises dans des revues spécialisées (La vie du rail), dans le courrier de Saône-et-Loire d'août 1977, dans des dépliants touristiques et des revues historiques. Sa construction a fait l'objet d'un travail de recherche universitaire de Monsieur David Trouillet en 1996 (mémoire de maîtrise).

Vidéo montrant un train chargé de bobines d'acier passant sur le viaduc de Mussy (avril 1997)

Le viaduc en cours de construction. Cette photo a été prise le 28 juin 1894 et était la propriété
de l'Abbé Collodin