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Monographie de Monsieur Nesly sur la vie
de Mussy-sous-Dun au 19ème siècle.

Ce document est une transcription numérique du document d'archives aimablement prêté par la bibliothèque de Mussy-sous-Dun.
Nous pensons qu'il était important de mettre ce document unique à la disposition du plus grand nombre sous une forme légère que chacun peut télécharger.
Bonne lecture.
Christiane Lagrost et Jean François Christé

Mussy le 14/01/2006

Sommaire



Cet ouvrage a obtenu une médaille de vermeil au concours agricole de Chauffailles le 11 août 1901, quoiqu'il ne fût pas terminé à cette époque. Tout ce qui suit la page 122 y a été ajouté depuis.
Je dédie ce modeste ouvrage à Monsieur le Maire et à Messieurs les Conseillers Municipaux en les remerciant du concours qu'ils m'ont accordé dans mes fonctions
Je déclare faire don de cet exemplaire à la commune.
Je prie mes successeurs, quelque soit l'imperfection de ce travail, de le conserver dans les archives de la Mairie. Un autre peut-être, pourra le refaire en le perfectionnant.
Quoiqu'il en soit, je pense qu'il ne sera peut-être pas sans quelque utilité pour celui qui voudra avoir quelques renseignements sur le passé de Mussy et je regrette de n'avoir pas eu de documents pour remonter plus haut dans ce passé.
Mussy-sous-Dun, le 16 octobre 1902.

Nesly.


PRÉFACE

 

Extrait du rapport de Messieurs Q.Ormezzano et E.Château sur le concours agricole de Chauffailles du 11 août 1901.

Monsieur Nesly, instituteur à Mussy-sous-Dun, a écrit et présenté la monographie de la commune de Mussy-sous-Dun, où il a été installé instituteur le 8 novembre 1869.
Ce travail a dû passer inaperçu de bien des visiteurs qui regardaient plus volontiers les jolis tableaux des exposants voisins. Mais après avoir pris la peine de lire en entier l'histoire de Mussy, nous avons pu nous rendre compte de la somme de travail dépensée pour écrire ce petit volume avec les seuls documents conservés aux archives de la Mairie dont les papiers anciens auraient été détruits par les armées étrangères en 1815. Il serait à souhaiter que l'exemple de M. Nesly, se généralisât.
Que de documents intéressants dorment au fond des armoires des Mairies ! Que les instituteurs en tirent parti et avant peu chaque commune possédera son histoire locale.
Pour en revenir à la monographie de Mussy, nous dirons que le plan en est très bien compris. Le chapitre "Instruction Publique" mérite tous nos éloges ; les tableaux de la mortalité à Mussy, de la fréquentation scolaire depuis 1860 si éloquents dans la simplicité de leurs chiffres, ont exigé des recherches dont ne peuvent guère se faire une idée que ceux qui ont déjà effectué semblable travail. Malheureusement la partie historique antérieure à la Révolution est peu documentée. Le temps a manqué à Monsieur Nesly pour faire les recherches nécessaires, notamment dans les Archives Départementales, et, à cet égard, il serait à désirer que les papiers des archives puissent être adressés en communication aux instituteurs sans qu'ils soient obligés de se rendre à Mâcon pour en prendre connaissance.
Nous espérons que Monsieur Nesly complétera son travail déjà riche en documents intéressants.
Q.Ormezzano et E.Château.

 

ESSAI DE MONOGRAPHIE
DE LA COMMUNE DE MUSSY-SOUS--DUN

 

B0RNES

La commune de Mussy-sous-Dun est bornée au nord par celle de Varennes-sous-Dun, au nord-est par celle de Saint-Racho, au levant par celle d'Anglure-sous-Dun, au midi par celle de Chauffailles, et au couchant par celle de Chassigny-sous-Dun et au nord-ouest sur une très petite étendue par celle de La-Chapelle-sous-Dun.

ASPECT DU PAYS

Le sol est montagneux ou du moins très accidenté. Les points culminants sont au nord "Dreuillien" et "Montfroid" dont l'altitude est de 571 mètres environ, au levant "Pierre-Chèvre" et au midi "Montloup".
Près de la limite sur le territoire de Saint-Racho, se trouve la montagne de Dun, autrefois Dun-le-Roy où se trouvait une forteresse que Philippe Auguste fit démanteler pour punir le Seigneur du lieu relevant du comte de Mâcon de ses déprédations. Du sommet de cette montagne, on jouit pendant les beaux jours d'une vue magnifique, ce qui attire beaucoup de visiteurs.
Il y a quelques années, on y voyait les ruines d'une ancienne église qui était celle de la paroisse avant la Révolution de 1789. Elle était presque abandonnée depuis 1701, époque à laquelle le Curé de Dun-le-Roy, Abel Lebaudy, exposait à l'Evêque de Mâcon que son église était située à l'extrémité de sa paroisse, que les habitants, en été, y arrivaient mouillés de sueur, attendu qu'il leur fallait grimper à la cime de la montagne, ce qui leur occasionnait souvent des refroidissements et qu'en hiver il y faisait un froid excessif. Il demandait l'autorisation de dire la messe dans une chapelle construite par le Seigneur de Collange, dans un lieu plus au centre de sa paroisse, sous le vocable de Saint-Racho. L'Evêque lui donna l'autorisation demandée et lui permit  de célébrer les offices dans cette chapelle de Saint-Racho, excepté aux fêtes de Saint-Pierre, de Saint-Denis, de l'Assomption et d'une autre encore.
On voyait encore ces dernières années, le jour de la Saint Pierre et de la Saint Denis, les anti-concordataires, appelés dans le pays "Blancs ou Bleus", aller s'agenouiller dans les ruines de Dun pour y faire leurs prières. Le jour de la Saint Denis, les gens du pays en profitaient pour leur vendre des châtaignes.
Cette église ou chapelle a été reconstruite en 1897, 1898, 1899 par les ordres du comte de Rambuteau qui s'était rendu acquéreur des ruines et du terrain environnant. On y a transporté l'ancienne cloche de Dun qui se trouvait à Saint-Racho. Une cloche neuve a été donnée à la place de l'ancienne à la dite commune, possesseur de la Chapelle de Dun, devenue propriétaire privée.
On a conservé une partie des anciens murs de cette chapelle. Ces murs étaient couverts d'inscriptions et de noms des visiteurs.
La pierre de taille a été conduite de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf à Dun par des bouviers de Mussy. Le grès ou sable de carrière provenait d'un champ situé en face le hameau des Forestiers, en longeant le chemin vicinal de Chauffailles à Varennes-sous-Dun.
La chapelle a été bénie le 4 juin 1900, lundi de la Pentecôte, par le Cardinal Perraud, Evêque d'Autun, au milieu d'une foule de douze à quinze mille personnes venue de plusieurs lieues à la ronde. Jamais on avait vu passer tant de voitures au Bourg de Mussy et malgré les provisions faites, les aubergistes furent pris au dépourvu.
A Dun, le comte de Rambuteau avait ordonné une distribution de pain, de saucisson et de vin mais les tentes de feuillages sous lesquelles étaient ces vivres furent, au moment où l'on commençait la distribution gratuite, prises d'assaut par la foule. Les distributeurs furent débordés et un grand nombre de personnes ne purent rien avoir.
Après la bénédiction, une pièce de poésie. composée pour la circonstance par l'abbé Muguet, curé archiprêtre de Sully, fut lue par son auteur.

C0URS D'EAU

La commune de Mussy est traversée de l'est à l'ouest par le Mussy ou ruisseau de Propières. Les autres cours d'eau ne sont que des ruisselets.
En 1870, pendant l'été, le Mussy fut presque complètement tari ce qui fit périr beaucoup de poissons. Il a été lent à se repeupler. Le Mussy fait mouvoir trois moulins sur le territoire de la commune.

 

AGRICULTURE

Depuis un certain nombre d'années, l'agriculture a fait des progrès considérables dans la commune de Mussy-sous-Dun. Autrefois, sauf dans quelques bons terrains situés non loin du Mussy, on n'obtenait que de maigres récoltes de seigle. Maintenant on ne récolte plus guère cette céréale que pour se procurer de la paille pour faire des liens. Sur 874 hectares dont se compose le territoire de la commune, c'est à peine si dix-huit hectares sont ensemencés en seigle.
Autrefois on battait les récoltes au fléau, mais vers 1870, on commença à employer les machines mues par des chevaux, puis celles à vapeur.
Autrefois les batteurs à la grange commençaient leurs journées avant le jour, quelquefois à trois ou quatre heures du matin et gagnaient 60 centimes par jour et cela vers le milieu du 19ème siècle.
On a commencé à se servir de faucheuses en 1900 et de moissonneuses en 1902.
Beaucoup de terres ont été converties en prairies, des friches et des terres improductives ont été défoncées et plantées en vignes. En 1869, ces vignes n'occupaient qu'une surface de quatre à cinq hectares, tandis qu'en 1883, elles occupaient environ 37 hectares. Malheureusement le phylloxera a, à peu près, détruit toutes ces vignes. Cependant environ dix hectares ont été replantés en plants greffés sur riparia ou sur viala. Jusqu'à présent les viala paraissent donner les meilleurs résultats. On a planté aussi, mais en petite quantité, quelques ceps de noah qui ont donné ces dernières années environ six hectolitres de vin blanc par année.
Quoiqu'il y ait encore des progrès à faire sur les soins à donner aux engrais, ils sont plus nombreux qu'autrefois, car les habitants nourrissaient plus de bêtes à cornes par suite de la création de prairies artificielles et de nouvelles prairies naturelles.
On a commencé aussi en 1900 et 1901 à employer les engrais chimiques.
Il y a très peu de fermiers. Les propriétaires cultivent pour la plupart eux-mêmes leurs champs. La propriété est très divisée. Voici du reste comment elle se décompose d'après une statistique faite il y a quelques années :

 
Propriétaires habitants
 
la commune
hors de la commune
Au dessous d'un hectare
De un à 2 hectares
De 2 à 3 hectares
De 3 à 4 hectares
De 4 à 5 hectares
De 5 à 7 hectares
De 7 à 10 hectares
De 10 à 20 hectares
De 20 à 30 hectares
69
34
22
20
12
11
12
19
  3
34
  6
10
    2 
  1
  1
   1
   
     
Totaux
202
55

 

Froment et seigle .....................
Avoine ....................................
Sarrasin ..................................
Pommes de terre .....................
Betteraves ...............................
Colza ......................................
chanvre ...................................
Vignes ....................................
Légumes divers ........................
Trèfle et Luzerne ....................
Prairies et pâturages .................
 
 183 hectares
     6
    45
    90
     6
   11
     1
   11
   13
   36
 315
Totaux
 
 717 hectares

La surface cultivée se compose donc d'environ 717 hectares. Le reste comprend des bois, des terrains incultes, des chemins etc...
Le terrain est granitique et l'assolement généralement biennal.
Voici d'après la statistique de 1901 le nombre des animaux de ferme existant dans la commune : 12 chevaux, 2 mulets, 7 ânes, 500 bœufs, vaches, taureaux et génisses, 124 moutons et brebis. 463 porcs, 115 chèvres.
Il y a environ cent ruches d'abeilles.


INDUSTRIE

La principale industrie est le tissage en soie. D'après le recensement de I90I, le nombre des métiers est de cent huit.
Il y a dans la commune trois moulins à eau. A deux de ces moulins, est annexée une scierie hydraulique.
Il y avait autrefois, au lieu appelé la Fabrique, un atelier pour le défilochage des chiffons de laine qui étaient vendus pour la plupart aux fabriques de couvertures de Cours (Rhône) . Il y a eu ensuite, au même lieu, une filature de laine tenue par Monsieur Pegeron.
Depuis le 16 octobre 1902, cette usine chôme.

 

HISTOIRE

On ne connait pas l'origine de la commune de Mussy-sous-Dun. On prétend que l'église reconstruite en 1836 a été bâtie au 12ème siècle. La tradition n'a conservé le souvenir d'aucun évènement historique qui se soit passé dans la commune. Les premiers registres d'état civil datent de 1692. On n'a pas conservé de documents antérieurs à cette époque.
Les hameaux ci-après doivent leurs noms à d'anciens habitants : les Branlards (en patois : Tsi Branla), les Bajards (Tsi Badza), les Trouillets (Tsi Troyes), les Mathys (Tsi Mathy), c'est-à-dire chez Mathieu, le Bois-Ramé (Tsi Boramé ), les Forestiers (Tsi Forêti) c'est-à-dire chez le garde-forestier.
Il en est peut-être de même de ceux du Pont-Chevalier et des Murgers ; les noms de Chevalier et de Desmurger étant communs dans le pays.
Quand à celui de la Combe, d'après certains étymologistes, il proviendrait de Cumba, Cumbula dans le sens de petite vallée. La Combe est en effet dans une petite vallée.

Avant la Révolution, Mussy comme bien d'autres communes avait son seigneur. C'était le marquis d'Anglure, lequel avait ses officiers de justice et son commissaire aux droits seigneuriaux, ainsi qu'il résulte de plusieurs actes de l'état civil.
Mussy parait avoir appartenu autrefois, vers l'époque de la construction de l'église, à un seigneur de Châteauneuf Archimbaud III  Le Blanc qui ,en 1125, vendit son château de Cavayre à Guichard III sire de Beaujeu, plus la montagne où il se trouvait avec tout ce qu'il possédait, depuis !a vallée de Murcy (Mussy) et de Dun , jusqu'à la Bussière, Marcilly et Sainte-Maire du Bois (le Bois Sainte-Marie) .
D'après l'abbé Pagani, Essai historique sur Châteauneuf.
 
En 1180, Philippe Auguste, pour punir les rapines d'Humbert le jeune, sire de Beaujeu, de Guillaume II de Chalon, de Girard comte de Mâcon et d'Artaud III Le Blanc, son vicomte, seigneur de Châteauneuf, les poursuivit jusqu'à Dun, forteresse qui passait pour imprenable. Les assiégés se rendirent et le roi rétablit sur eux son autorité mais il ordonna la démolition de la forteresse de Dun. Philippe Auguste se montra particulièrement sévère pour Artaud Le Blanc qui avait donné asile en sa forteresse aux grands vassaux révoltés. Il le dépouilla de la plus grande partie de sa vicomté. Le pays environnant Dun fut donné à un gendarme appelé d'Anglure.

Saint Louis créa une châtellenie à Dun, le château détruit par Philippe Auguste fut en partie reconstruit et Dun prit le nom de Dun-le-Roi. Dun fut de nouveau ravagé pendant les guerres de religion, de sorte qu'en 1581, dit Saint Julien de Balleure, il ne restait plus "de toute l'antique ville de Dun-le-Roy en Mâconnais, quasi que l'église et le presbytère d'une parochiale dépendant du chapitre d'Aigueperse en Beaujolais".

Quant aux seigneurs d'Anglure, le premier dont il est fait mention dans les registres de l'état civil, conservé à la Mairie de Mussy est : "Messire Jean Donguy d'Origny vicomte de Mably, seigneur d'Anglure, Serrières, Milly, Esserteaux et autres places, décédé le 5 août 1710 à l'âge de 74 ans, a été enterré en l'église paroissiale de Mussy.

Le deuxième, Marie-Alexandre de Noblet d'Anglure, seigneur de Mussye, Desserteaux, Vergisson et plusieurs autres places, est mort le 31 décembre 1758 à l'âge de 70 ans et a été enterré dans sa chapelle de Mussy, proche l'église. Son épouse, Jeanne-Louise Dubost de Petit-Bourg est la fondatrice du bureau de bienfaisance de la commune.

Enfin le dernier est Charles-Etienne de Noblet d'Anglure, fondateur d'un lit l'hôpital de Beaujeu pour les malades de Mussy, né le 7 mai 1739 et décédé le 4 septembre 1812.

Le commissaire aux droits seigneuriaux en 1765 s'appelait Hippolyte Valory.
Il résulte d'un registre de décès qu'un nommé Laurent dit Trinquet est mort dans la Prison du seigneur d'Anglure.
Il y avait autrefois un notaire à Mussy. Jean Desportes qui fut notaire pendant longtemps eut pour successeur Claude-François Gondras mort le 15 juillet 1772.
En 1709, on trouva pendant le terrible hiver un homme mort de froid sur le chemin de Charlieu.

Les registres parlent aussi de plusieurs hommes morts de chutes de différents arbres, surtout des cerisiers à différentes époques.
Le 22 juin 1842, un ouragan terrible dévasta la commune, soixante et onze bâtiments furent plus ou moins endommagés, huit s'écroulèrent entièrement, quatre autres furent entièrement découverts, neuf cent quinze arbres fruitiers furent arrachés, ainsi qu'un très grand nombre d'autres arbres.
Nous avons vu nous-mêmes un autre ouragan en 1878.
Le nombre des arbres renversés fut aussi très grand, mais on
n'en a pas fait le recensement. Ce furent surtout les bois de pins, très nombreux dans la commune, qui en souffrirent.

En 1858, le hameau de la Borcelle, qui faisait partie de la commune de Varennes-sous-Dun, a été réuni à celle de Mussy. Par contre en 1869, la commune en a été distraite.

Au mois de mars 1892, fut commencé le beau viaduc à dix-huit arches, construit pour le passage de la ligne de chemin de fer de Lozanne à Paray-le-Monial.
Ce viaduc fut achevé au mois d'août 1895.
Nous donnerons plus loin une notice spéciale sur ce viaduc.


P0PULATION

D'après le dernier recencement officiel (1901), la commune a une population de 772 habitants. Au recensement de 1896, elle avait été trouvée de 992 habitants, mais dans ce recensement figurait un certain nombre d'ouvriers travaillant au chemin de fer.
Cette population était en 1790, d'après R. Rameau, de 1404 âmes et d'après une délibération du Conseil municipal du 4 octobre 1831, elle était de 1621 habitants.
Voici le tableau de cette population, d’après les recensements conservés à la Mairie.

En 1846
En 1851
En 1856
En 1861
En 1866
              1453 habitants
1494
1515
1551
1500

 
En 1869 la commune ayant été divisée, la population fut ainsi répartie :

Mussy 975 habitants    
             1500 habitants
Anglure 525 habitants    

 

En 1872
En 1876
En 1881
En 1886
En 1891
En 1896
En 1902






(y compris les ouvriers du chemin de fer)

881
900
903
892
840
992
772

 

Depuis 1881 la population a donc décru de 131 habitants et même un peu plus.

Le nombre des décès a été, à savoir :

De 1700 à 1750 de
De 1750 à 1800 de
De 1800 à 1853 de
De 1853 à 1900 de
  1158
1815
1657
1227

 

Depuis la séparation d'Anglure au premier janvier 1900, le nombre des décès a été de 597, soit une moyenne de 20 par an.
L'année 1871 a été la plus mortelle de cette dernière période par suite de l’épidémie de petite vérole (46 décès) et l’année 1889 la moins (8 décès).
                                        

NAISSANCES

Le nombre des naissances a été, à savoir :


De 1700 à 1750 de
De 1750 à 1800 de
De 1800 à 1850 de
De 1850 à 1900 de
Total des naissances pendant 2 siècles
Total des décès
Différence au profit des naissances


1919
2390
2542
1676
8527
5857
2670

  
Depuis la séparation d'Anglure, le nombre des naissances s’est élevé à 730.
Avant la séparation d'Anglure, l’année qui compte le moins de naissances est celle de 1710 qui n’en a que 17. Celle qui en compte le plus est 1806 qui en a 67.
Depuis la séparation, les années qui ont le moins de
naissances sont I870, 1890, et 1899 qui n’ont chacune que 16 naissances. Celle qui en a produit le plus est 1879 qui en a 33.

MARIAGES

Le nombre de mariages a été, à savoir :

De 1700 à 1750
De 1750 à 1800
De 1800 à 1850
De 1850 à 1900
Total des mariages pendant 2 siècles
   441
 522
 497
 400
1860

Depuis la séparation d'Anglure au premier janvier 1900, le nombre des décès a été de 597, soit une moyenne de 20 par an.
L'année 1871 a été la plus mortelle de cette dernière période par suite de l’épidémie de petite vérole (46 décès) et l’année 1889 la moins (8 décès). 



TABLEAU DE LA MORTALITÉ À MUSSY

Ière moitié du 18ème siècle 

De 1700
à 1710
De 1710
à 1720
De 1720
à 1730
De 1730
à 1740
De1740
à 1750
Totaux
Moyenne pour cent

De 0 à 3 mois
De 3 à 6 mois
De 6 mois à 1 an
De 1 an à 5 ans
De 5 à 10 ans
De 10 à 15 ans
De 15 à 20 ans
De 20 à 25 ans
De 25 à 30 ans
De 30 à 35 ans
De 35 à 40 ans
De 40 à 45 ans
De 45 à 50 ans
De 50 à 55 ans
De 55 à 60 ans
De 60 à 65 ans
De 65 à 70 ans
De 70 à 75 ans
De 75 à 80 ans
De 80 à 85 ans
De 85 à 90 ans
De 90 ans et au-dessus

52
10
11
32
32
16
16
7
17
  5
16
13
6
17
9
21
2
16
8
6
1
3


37
4
3
15
15
9
3
1
7
3
3
3
3
6
2
11
 0
9
5
2
1
0


34
4
1
7
4
2
3
3
2
2
7
8
7
12
2
14
1
5
0
3
0
2

2
10
16
39
21
6
8
10
10
2
8
5
7
11
7
13
6
13
7
11
0
2

1
11
10
31
16
8
9
11
11
3
6
9
6
10
12
18
8
15
5
10
0
3

26
33
41
124
88
41
39
32
47
15
40
38
29
56
32
78
17
58
25
32
2
10

20,39
3,00
3,70
11,19
8,00
3,70
3,52
2,79
4,24
1,35
3,69
3,43
2,61
5,05
2,79
7,04
1,53
5,23
2,25
2,88
0,18
0,92
TOTAUX
316
142
123
284
243
    1098

Age non indiqué : 60

 
De 1750
à 1760
De 1760
à 1770
De 1770
à 1780
De 1780
à 1790
De1790
à 1800
Totaux
Moyenne pour cent


De 0 à 3 mois                                       
De 3 à 6 mois 
De 6 mois à 1 an
De 1 an à 5 ans
De 5 à 10 ans
De 10 à 15 ans
De 15 à 20 ans
De 20 à 25 ans
De 25 à 30 ans
De 30 à 35 ans
De 35 à 40 ans
De 40 à 45 ans
De 45 à 50 ans
De 50 à 55 ans
De 55 à 60 ans
De 60 à 65 ans
De 65 à 70 ans
De 70 à 75 ans
De 75 à 80 ans
De 80 à 85 ans
De 85 à 90 ans
De 90 ans et  au-dessus


34
5
7
17
16
12
6
10
12
13
12
9
14
10
21
11
3
10
5
5
2
3



67
7
15
31
19
15
3
14
8
13
13
12
12
18
14
20
18
7
9
5
1
5




77
14
16
37
10
14
8
9
7
9
10
10
7
11
3
9
8
15
7
2
1


109
10
16
42
17
9
6
12
13
12
11
19
19
25
11
20
13
16
11
4
4
1



82
17
20
57
22
11
10
19
11
19
14
14
15
15
8
24
12
8
10
9
6
3



289
53
74
184
84
61
33
64
54
56
60
65
67
79
57
84
54
56
42
25
14
12


18,47
3,39
4,73
11,76
5,37
3,90
2,10
4,10
3,26
3,58
3,19
4,15
4,28
5,05
3,64
5,37
3,45
3,58
2,36
1,59
0,89
0,75

TOTAUX
237
326
285
400
406
1564

Age non indiqué : 25

 

Ière moitié du 19ème siècle

 
De 1800
à 1813
De 1813
à 1823
De 1823
à 1833
De 1833
à 1843
De1843
à 1853
Totaux
Moyenne pour cent


De 0 à 3 mois
De 3 à 6 mois
De 6 mois à 1 an
De 1 an à 5 ans
De 5 à 10 ans
De 10 à 15 ans
De 15 à 20 ans
De 20 à 25 ans
De 25 à 30 ans
De 30 à 35 ans
De 35 à 40 ans
De 40 à 45 ans
De 45 à 50 ans
De 50 à 55 ans
De 55 à 60 ans
De 60 à 65 ans
De 65 à 70 ans
De 70 à 75 ans
De 75 à 80 ans
De 80 à 85 ans
De 85 à 90 ans
De 90 ans et au-dessus


56
8
12
44
20
15
11
8
10
13
7
17
15
16
8
22
22
17
11
12
3
1



61
12
10
25
20
12
10
11
8
9
7
12
4
13
12
28
16
22
8
10
4
1



55
16
22
32
16
4
11
15
10
14
12
10
4
12
8
26
29
21
17
13


47
6
15
22
7
6
7
11
19
18
7
7
10
11
10
22
16
19
9
8
5

3


44
13
23
32
16
7
12
17
17
14
9
13
11
11
9
18
10
19
17
11
8
5


263
55
77
156
79
44
51
62
64
68
42
59
44
63
53
122
93
98
62
54
27
11



16,09
3,35
4,71
9,54
4,83
2,69
3,11
4,00
4,00
4,16
2,28
2,58
2,68
3,85
3,24
7,50
5,67
6,00
4,00
3,30
1,70
0,79
TOTAUX
348
315
355
280
336
1634
 
Age non indiqué : 23

2ème moitié du 19ème siècle

 
De 1853
à 1863
De 1863
à 1873
De 1873
à 1883
De 1883
à 1900
Totaux
Moyenne pour cent


De 0 à 3 mois
De 3 à 6 mois
De 6 mois à 1 an
De 1 an à 5 ans
De 5 à 10 ans
De 10 à 15 ans
De 15 à 20 ans
De 20 à 25 ans
De 25 à 30 ans
De 30 à 35 ans
De 35 à 40 ans
De 40 à 45 ans
De 45 à 50 ans
De 50 à 55 ans
De 55 à 60 ans
De 60 à 65 ans
De 65 à 70 ans
De 70 à 75 ans
De 75 à 80 ans
De 80 à 85 ans
De 85 à 90 ans
De 90 ans et au-dessus


71
31
19
28
12
6
9
17
10
13
6
8
9
19
9
23
23
20
16
8
4
2



52
19
25
34
9
8
15
21
22
12
13
7
10
3
13
10
21
21
19
12
8
2


20
10
7
24
5
3
4
9
6
4
10
5
4
8
6
10
14
15
17
6
5
0



36
12
11
13
6
5
9
9
10
12
5
7
10
5
10
20
24
25
26
19
8
2



179
72
62
99
32
22
37
56
48
41
34
27
33
35
38
63
82
81
78
45
25
6



14,98
6,19
5,18
8,29
1,84
1,84
3,26
4,68
4,01
3,59
2,84
2,25
2,75
2,92
3,17
5,27
6,86
6,86
6,52
3,76
2,09
0,50
TOTAUX
363
356
192
284
1195
 
Age non indiqué : 32


Récapitulation 18ème siècle

  Ière période de 1700 à 1750 2ème période de 1750 à 1800
  Nombre de décès moyenne pour 100 Nombre de décès moyenne pour 100
De 0 à 20 ans
De 20 à 40 ans
De 40 à 60 ans
De 60 à 80 ans
De 80 ans et au-dessus
Age non indiqué
602
134
155
165
44
60
54,33
12,09
13,99
       14,80
4,00

778
231
268
236
51
251
49,75
14,77
17,13
15,09
3,26
TOTAUX
1158

1815

 

Récapitulation 19ème siècle

  Ière période de 1800 à 1853 2ème période de 1853 à 1900
  Nombre de décès moyenne pour 100 Nombre de décès moyenne pour 100
De 0 à 20 ans
De 20 à 40 ans
De 40 à 60 ans
De 60 à 80 ans
De 80 ans et au-dessus
725
236
219
375
92
44,36
14,44
13,40
22,94
5,63

503
179
133
304
76
42,09
14,97
11,12
25,43
6,35

 

Comparaison de la mortalité des I8ème et 19ème siècles
avec les 17 dernières années

 
18ème siècle
19ème siècle
De 1883 à 1900
  Nombre de décès moyenne pour 100 Nombre de décès moyenne pour 100 Nombre de décès moyenne pour 100
De 0 à 20 ans
De 20 à 40 ans
De 40 à 60 ans
De 60 à 80 ans
Au-dessus de 80 ans
1380
365
423
414
95
51,64
13,65
15,83
15,50
3,55

1228
415
352
679
168
43,40
14,66
12,44
24,00
5,93
92
36
32
95
29
32,32
12,68
11,26
33,45
10,21
TOTAUX
2677

2843

284

 

Il résulte des tables ci-dessus que la durée de la moyenne de la vie a beaucoup augmenté à Mussy. En effet, pendant la première moitié du 18ème siècle, 207 personnes seulement sont mortes au-dessus de 60 ans, tandis que pendant la deuxième moitié du 19ème siècle, 380 sont mortes au-dessus de cet âge. La moyenne a été de 20% pendant la première période et de 32% pendant la dernière. Elle s'est même élevée à 43% pendant les dix sept dernières années et il y a eu 124 décès de personnes de plus de 60 ans sur un total de 284.

 

PARTICULARITES ET REMARQUES
TROUVÉES DANS LES ANCIENS REGISTRES

Le genre de mort et l'état de la personne décédée étaient souvent indiqués dans les actes de décès.
Nous avons déjà remarqué que plusieurs personnes étaient mortes par suite de la chute de différents arbres et celle de Laurent mort en prison.

En voici d'autres:

Dans les registres de 1749, il est dit :
"Claudine Gauthier, pauvre fille d'esprit est morte âgée d'environ cinquante ans."

Dans ceux de 1755, on lit :
"Claude Narbaud, pauvre manchot, est mort, âgé d'environ 55 ans le 2 février 1755."

Nous relatons ci-après en entier, en en conservant l'orthographe, l'acte qui est celui de décès du sieur Vaginay mort assassiné. Ce Vaginay devait être le frère du curé de l'époque selon toutes probabilités.
"Sieur Claude Vaginay, bourgeois demeurant à Mussy-sous-Dun-le Roy a été assassiné d'un coup de bâton par la tête par un misérable passant, nommé Claude Chavanne dit Bourgois, demeurant à Saint-Germain la Montagne, et en est mort deux heures après le coup, n'ayant pu recevoir que le sacrement d'extrême onction seulement et n'étant âgé que d'environ 32 ans et a été inhumé dans l'église de Mussye le vingt quatre octobre mil sept cent quarante deux par M¨ Desautel Curé de la Chapelle et M¨ Léon aumonier d'Anglure, en
présence de Thomas Desmurger, Benoît Millier, Anthoine Troncy et Claude Dupoisat laboureurs du d.lieu qui n'ont sceu signer."
Signé : Vaginay Curé.

Nous transcrivons également l'acte de décès de la Marquise d'Anglure qui a légué aux pauvres une somme qui a servi à fonder le Bureau de bienfaisance.
"Dame Jeanne-Louise Dubos de Petit-Bourg, épouse de M. le Marquis d'Anglure est morte âgée d'environ quarante cinq ans après avoir receut tous les sacrements avec beaucoup d'édification et de dévotion, décédée le jour d'hier et a été transportée dans l'église de Mussy paroisse du d.lieu où je lui ay fait toutes les cérémonies de ses funérailles accoutumées, selon l'usage du diocèse le dix sept mars mil sept cent cinquante cinq en présence de R.P. Florentin, capucin de Charlieu, desservant à Saint-Germain la Montagne, de M. Come de Chagny, notaire royal de La Clayette et de M. Léonard Ray greffier de Châteauneuf qui se sont soussignés avec moy et qui ont assisté en robes, comme officiers du Marquis d'Anglure aux susdites cérémonies et ayant la dite dame demandé d'être inhumée au tombeau de ses ancêtres dans la chapelle appelée tibaut, contigue à l'église paroissiale de Saint-Nicolas de Beaujeu, ce qui lui a été octroyé suivant ses instructions et de mon consentement."
Signé : F.Florentin, capucin, prètre Ch.Hugues, huissier du marquis d'Anglure, Joly, Roy et Vaginay Curé.

D'après les registres de 1789, un phénomène assez rare eut lieu à Mussy.
Dans ces registres avec la mention en marge "Phénomène" on lit : "Marie Desmurger, fille gemelle de Jean Desmurger et de Benoite Chemier et soeur de Claudine Desmurger, née quatre jours avant elle a été
baptisée le 4 mai 1789."

Il y avait une grande différence dans la rédaction des actes, suivant l'état des personnes. On en trouve d'un laconisme extraordinaire tel que celui-ci :
"J'ai enterré un enfant à Lacroix du Fournay."

Dans les actes concernant le notaire et les marchands, leurs filles sont qualifiées "d'honnêtes demoiselles."

Le marquis d'Anglure est, dans quelques actes, qualifié de "haut et puissant seigneur"

On donnait aussi le nom de "demoiselles" à des femmes mariées ainsi que le prouve l'acte ci-après, relatant le baptême d'une fille du Commissaire aux droits seigneuriaux.
"Jeanne, fille naturelle et légitime de M¨ Hipolite Valory commissaire ez droits seigneuriaux de cette paroisse et de demoiselle Claudine Sottison, née hier et a été baptisée ce jourd'hui vingt unième juillet mil sept cent soixante deux par moi Antoine Vallory curé de Chamelet, frère du dit Hipolite Vallory, du consentement de moy , curé de Mussy soussigné. Son parrain a été M¨ Come de Chagny notaire royal à La Clayette et sa marraine demoiselle Jeanne de Chagny sa fille, qui se sont soussignés avec Jean-Baptiste Rudelle, marchand à Lyon .
Signé: de Chagnie, Dechagny, Rudelle, Vallory curé de Chamelet et Vaginay Curé."

 

RELIGION ET CULTE

Mussy-sous-Dun est un pays religieux. Les habitants sont tous du culte catholique et la paroisse est regardée comme l'une des plus chrétiennes des environs. On l'a remarqué à différentes époques et récemment lors d'une mission qui a été prêchée par des pères capucins de Lyon, en 1899.
On avait déjà fait la même remarque en 1862, époque où a été placée la croix du Bourg à la suite d'une mission faite par les pères Martignat et Lafayette et en 1873 où eut lieu une autre mission prêchée par les récollets de Mâcon et dont le principal prédicateur était le père Ferdinand. C'est à la suite de cette mission que fut placée la madone sur la colline de sur l'Aye.
L'église bâtie dit-on au 12ème siècle a été reconstruite en 1836, M. Beurier étant curé ou plutôt desservant.

Nous devons à l'obligeance de M. Château, Instituteur à Bourg-le-Comte, la note suivante :
Extrait de la Révolution dans l'ancien diocèse deMâcon Par B. Rameau p-393-394.
"L'église de Mussy vocable Saint Austrégésile était à la nomination du chapitre de Saint Vincent de Mâcon.
L'église qui a été remaniée n'a conservé des parties anciennes que le transept et le choeur dont les fenêtres sont encadrées dans un système de cinq arcatures en plein cintre retombant sur des pilastres ou des colonnettes. Au-dessus de ces arcatures règne une corniche de deux rangs de persplats sur son chanfrein."

Avant la révolution de 1789, plusieurs curés et différentes personnes les plus notables ont été enterrés dans l'église, ainsi que cela résulte de leurs actes de décès.
Le premier dont on a conservé le nom est M. Jacques Desportes qui a été enterré dans la dite église le 26 mars l694.

Voici les noms de ses successeurs :

1. Demonchanin Curé de La Chapelle faisant fonction jusqu'en 1695
2. Dupont de 1695 à 1718
3. Des moines ont desservi de 1718 à 1720
4. Regnard de 1720 à 1728
5. Vaginay de 1728 à 1765
6. Pitois Labaume de 1766 à 1769
7. Briand de 1769 à 1771
8. De Lagrye de 1771 à 1793

Gilbert de Lagrye, né en 1732, jésuite sécularisé à la suppression de l'ordre en France prêta serment en 1791 et déclara sa cure à portion congrue. En raison de son âge, il eut pour vicaire assermenté un ci-devant religieux, Dombey dont le traitement fut fixé à 700 livres.
Après rétractation, Lagrye (sic) fut de nouveau curé de Mussy en 1803. Il y mourut en 1810.

(Même note).
9. Boucaud de 1810 à 1822
10. Lagay de 1822 à 1833
11. Beurier de 1833 à 1837
12. Magnien de 1837 à 1854
14. Fayard de 1860 à 1863
13. Labrosse de 1854 à 1860
15. Alix Barthélemy de 1863 à 1888
16. Gay (Claude-Jérémie) de 1888 à 1902
17. Tacher (Jean-François) depuis le 16 février 1902.

Voici les noms de quelques vicaires :
En 1741, quelques registres sont signés de F. Bordet desservant, Deschavannes dit Chiramondant était vicaire à Mussy en 1764, Briand en 1765, Condemine en 1773, Barnaud en 1781, Fayard en 1783, Derepierre en 1785, Verrier en 1787 et Schrame en 1788.

 

ADMINISTRATION

Nous n'avons pas à la Mairie les procès verbaux de l'élection des Maires sous la première République et sous l'Empire.
Le premier officier public dont il est fait mention dans les registres est Lacombe qui avait le titre de Maire
le 20 janvier 1793, puis la même année Corneloup qui prenait ce titre d'officier public et qui a continué ces fonctions jusqu'à l'an quatre.
Vient ensuite au mois de décembre de la même année Pierre Dumoulin .
Le 19 mai l'an cinq Martin adjoint a commencé à signer les registres jusqu'à la fin de la dite année, puis Pierre Dumoulin a recommencé sous le titre d'agent de la commune jusqu'au 21 thermidor l'an 7.
Nous trouvons ensuite toujours sous le titre d'agent de la commune, Vaginay jusqu'au 10 vendémiaire l'an 8 (2 octobre 1799).
Il a été ensuite remplacé à cette époque par Verchère qui a exercé jusqu'au 6 floréal de la même année.
Puis vient, avec le titre de Maire, Vallory. Nous ne savons jusqu'à quelle époque il a exercé ces fonctions, les registres étant signés tantôt par Verchère agent, tantôt par Corneloup Benoit adjoint qui a signé les registres jusqu'au 16 pluviose an 13.

Voici la liste des Maires depuis 1801 :

1. Corneloup (Jean-Marie) de 1801 à mai 1815
2. Monveneur (Antoine) de mai à septembre 1815
3. Corneloup susnomme de 1815 à février 1816
4. Odin (Benoit) de 1816 à 1825
5. Corneloup (3ème fois) de 1825 à 1826
6. Michel (Jean-Marie) de janvier 1826 à 1828
7. Ballandras (Jean) de 1828 à 1830
3. Ducarre (Claude-Marie) de 1830 à 1839
9. Lacombe (Jean-Marie) de 1839 à 1843
10. Odin (Benoit) (2ème fois) de 1843 à 1846
11. Ducarre (Claude-Marie) (2ème fois) de 1846 à 1860
12. Sabatin (Benoit Elie Colombe) de 1860 à 1870
13. Ducarre (Benoit) de 1870 à 1878
14. Copier (Jean-Marie) de 1878 à 1889
15. Ducarre (Claude-Marie) depuis 1889

Liste des adjoints :

Outre les adjoints déjà cités nous trouvons d'après les documents conservés à la Mairie :
1. En 1815 Michel Jean-Marie renommé en 1821
2. Ballandras Jean, le Jeune, nommé le 1er janvier 1826
3. Chizelle Jean nommé le 20 novembre 1828, renommé le 15 octobre 1831
4. Ballandras Jean (2ème fois) nommé le 6 mars 1833, renommé le 30 juillet 1837
5. Corneloup Benoit nommé le 1er septembre 1840
6. Lacombe Jean-marie nommé le 24 août 1843, renommé en 1846
7. Duvernay Jean-Marie élu le 24 août 1848
8. Gilles Antoine nommé le 10 décembre 1858
9. Copier Antoine nommé le 1er août 1860
10. Gauthier Benoit élu le 11 mai 1871
11. Durix Jean-Marie élu le 28 janvier 1877
12. Duvernay Jean-Marie (2ème fois) le 21 janvier 1878
13. Durix Jean-Marie (2ème fois) élu le 15 mai 1892.
14. Laroche Jean-Marie élu le 18 novembre 1900.

 

C0NSEIL MUNICIPAL

Nous n'avons pas à la Mairie de procès verbaux d'élection du conseil municipal avant 1847.
Voici d'après les procès verbaux des délibérations, ceux qui étaient en exercice en 1819 :

I. Bajard Jean, 2. Dury Jean-Marie, 3. Laroche Simon, 4. Baizet Claude, 5. Gille Barthélemy, 6. Fayard Antoine, 7. Delphin François, 8.Corneloup Benoit, 9. Ducarre Claude-Marie , 10. Baizet Vincent, 12. Odin Benoit, Maire.
Les plus forts contribuables étaient alors Auberger Benoit, Lathuillière Antoine, Dury Antoine, Corneloup Claude-Marie, Lacombe Jean-Marie, Martin Claude (aux Vismats), Martin Claude (des Granges) et Laroche Guillaume.
Le 4 Mai 1819, les conseillers prêtèrent le serment ainsi conçu : "Je jure et promets être fidèle au Roi, à la Charte et à la légitimité".
Dans une délibération du 21 mai 1819, les dépenses à répartir entre les habitants de la commune pour fournitures aux armées alliées sont fixées à la somme de 9693 francs 84 centimes.

Le 30 Juillet 1825, le conseil décharge le sieur Corneloup, ancien Maire, de la restitution de tous les papiers qu'il avait à la cessation de ses fonctions, ce qui explique qu'il n'y a actuellement à la Mairie aucun document antérieur à 1815, à l'exception des registres de l'état civil.
Corneloup prétendit que ces papiers avaient été détruits ou brûlés par les armées étrangères en 1815.
Le 4 décembre 1831, la population de la commune existant de 1621 âmes, le nombre des ces électeurs de 135, il fut procédé à l'élection des conseillers municipaux qui, d'après le registre des délibérations, donna le résultat suivant, à savoir au premier tour :

1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12

Ducarre Claude-Marie
Odin Benoit
Lacarelle Etienne
Gille Barthelemy
Michel Jean-Marie
Martin Claude (aux Vismats)
Lacombe Jean-Marie
Verchère Benoit
Chizelle Jean
Corneloup Benoit, meunier
Chuzeville Antoine
Jolivet Jean-Marie

52 voix
51
51
43
42
41
40
38
38
35
33
31

 

1
2
3
4
Monveneur Benoit
Ballandras Jean le jeune
Labrosse Benoit,à la Velle
Labrosse Pierre
18 voix
13
12
9

 

 

L'heure de l'assemblée était annoncée par la cloche. Voici maintenant le tableau des conseillers municipaux en 1846.

1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12

Martin Claude alors âgé de
Lacarelle Etienne
Lacombe Jean-Marie
Ducarre Claude-Marie
Durix Pierre
Labrosse Claude
Bajard Etienne-Marie
Odin Benoit
Corneloup Benoit
Monveneur Benoit
Duvernay Jean-Marie
Chemier Joseph
63 ans
54
53
52
50
50
26
72
48
44
37
57

39 voix
39
39
39
39
39
39
38
37
35
20
15

 
La population de la commune était alors de 1486 habitants (D'après le recensement fait la même année, elle était de 1453).
Le nombre des électeurs censitaires était de 125 auxquels il fallait ajouter 9 électeurs supplémentaires et 4 électeurs qualifiés soit 140.
Le minimum du cens était de 8 f. 77 c.
Ainsi à cette époque, il fallait payer 200 francs d'impôts pour être électeur des députés, il fallait, à Mussy payer 8 francs 77 centimes pour participer à l'élection des conseillers municipaux.
Le 30 juillet 1848, le même conseil fut réélu à l'exception de MM. Labrosse, Chemier et Monveneur Benoit qui furent remplacés par Monveneur Louis, Gille Antoine(du Bois-Ramé) et Corneloup Jean-Marie (des Murgers).
Le "citoyen" Martin Claude qui eut le plus de voix en obtint
237 et le "citoyen" Corneloup qui en eut le moins 127.
Le 19 septembre 1852, MM. Lacarelle, Lacombe, Corneloup Benoit et Corneloup Jean-Marie furent remplacés par MM. Chizelle Antoine, Laroche François (des Branlards), Durix Benoit (de Pontet), Fayard Antoine (du Bois-Ramé) et Delphin Joseph (des Murs).
Le conseil ainsi modifié fut réélu avec les mêmes membres le 15 juillet 1855.
Le 30 mai 1858, par suite de la réunion du hameau de la Borcelle à Mussy, le conseil ayant été porté à seize membres, furent nouvellement élus MM. :

1
2
3
4
5
6
7
Copier Antoine qui obtint
Verchère Pierre
Lacarelle Etienne (ayant déjà été conseiller)
Laroche Benoit
Martin Claude (des Murs)
Gauthier Benoit
Jolivet Louis
244 voix
244
243
208
204
198
189

 

MM. Duvernay, Chizelle, Laroche François et Delphin Joseph ne furent pas réélus cette fois.
Le 19 août 1860, MM. Duvernay et Labrosse Claude rentrèrent au conseil et furent nouvellement élus MM. Sabatin François, Elie Colombe, Ducarre Benoit, Chabanon Thomas, Labrosse Benoit, Laroche Simon et Monveneur Antoine fils.
Le 23 juillet 1865, M. Chizelle fut réélu et entrèrent au conseil pour la première fois MM. Delphin Jacques Antoine, Durix Jean-Marie, en remplacement de son père décédé et Gonachon Antoine.
A cette élection, le nombre des votants fut très considérable. M. Chizelle qui obtint le plus de voix eut 325 suffrages.
M. Gilles était décédé et MM. Lacarelle, Corneloup Benoit et Durix Benoit ne furent pas réélus.
Le 12 décembre 1869, après la création de la commune d'Anglure, le nouveau conseil fut élu et composé de MM. :

1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Monveneur Louis, qui eut
Ducarre Benoit
Copier Antoine
Durix Jean-Marie
Sabatin François Elie Colombe
Laroche Philibert (nouveau)
Gauthier Benoit
Labrosse Benoit
Bajard Etienne-Marie
Delphin Jacques-Antoine
Chabanon Thomas
Duvernay Jean-Marie
143 voix
143
143
147
142
141
139
139
139
139
135
134

 

Le 7 août 1870, le même conseil fut réélu à l'exception de M. Durix remplacé par Fayard Antoine ancien conseiller.
Le 30 avril 1871, les électeurs réélirent le même conseil en remplaçant M. Copier Antoine par M. Durix Jean-Marie.
Le 2 novembre 1874, le même conseil fut encore réélu et M. Labrosse décédé fut remplacé par M. Gauthier Benoit (du Vignaud).
Le 24 décembre 1878, MM Chabanon, Sabatin et Monveneur furent remplacés par MM Laroche Jean-Marie, Chaumont François-lucien et Aucourt Jean.
Le 9 janvier 1881, M. Verchère Jean fut élu en remplacement de M. Gauthier (du Vignaud) non réélu.
Le 6 mai 1888, M. Simonard Joseph fut élu en remplacement de M. Bajard Etienne-Marie décédé, et MM. Gilles Claude-Marie et Livet André en remplacement de MM. Fayard et Delphin qui ne se représentaient pas.
Le 14 avril 1889, furent élus MM. Ducarre Claude-Marie en remplacement MM. Ducarre Benoit et Copier démissionnaires.

Le 8 mai 1892, fut élu M. Lathuillière Philibert en remplacement de M. Jean Aucourt non réélu.
Le 3 mai 1896, furent élus MM. Vouillon Auguste-Marie et Desportes Jean-Marie en remplacement de M. Laroche Philibert décédé et Gille Claude-Marie qui ne se représentait pas aux élections.
Aucune modification à la composition du conseil n'a été apportée par les élections de 1900 et il se trouve ainsi composé :

1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Laroche Jean-Marie qui a obtenu
Durix Jean-Marie
Labrosse Benoit
Ducarre Claude-Marie
Desmurger François
Simonard Joseph-Marie
Aulas Jean-Marie
Desportes Jean-Marie
Vouillon Auguste-Marie
Lathuillière Philibert
Verchère Jean
Livet andré
147 voix
146
146
146
145
145
144
144
143
142
138
124

 

 

INSTRUCTION PUBLIQUE

Nous n'avons trouvé dans les registres antérieurs à 1789 qu'une seule mention indiquant l'existence d'une école à Mussy-sous-Dun. La voici :
"Marie Thévenon, femme à sire Antoine Odin, maître d'école en cette paroisse, âgée d'environ vingt six ans morte du jour d'hyer a été inhumée par le soussigné le vingt six septembre mil sept cent quatre vingt un, dans le cimetière de cette paroisse, en présence de Claude Chizelle marguiller et de Benoit Dumoulin qui n'ont signé pour ne le savoir de ce enquis."
Signé : Delagrye, curé.

Elle avait eu une fille, née la veille de sa mort et qui mourut deux jours après elle.
Du reste, si l'on s'en rapporte aux actes de l'état civil, l'instruction était très peu répandue.
Ainsi sur 114 mariages célébrés de 1700 à 1710, il n'y a eu que 42 signatures autres que celle du curé chargé alors de la rédaction des actes.
De 1750 à 1760 sur 108 mariages, il n'y eut que 32 signatures.
Ces signatures étaient ordinairement apposées au bas des actes concernant les familles des gens aisés qualifiés de bourgeois, comme les Vaginay, les Chaumont et les Desportes. On trouve aussi des signatures dans les actes de naissances ou de décès concernant les marquis d'Anglure ou le personnel habitant le château.
On ne sait pas quels livres étaient à l'usage des enfants dans l'enseignement qui se donnait alors dans la commune.
Vers la fin du dix-huitième siècle, l'instruction parait avoir fait quelques progrès, car de 1803 à 1813, sur 106 mariages il y eut 228 signatures outre celles de l'officier de l'état civil. Depuis, le nombre des signatures est devenu de plus en plus considérable.
De 1873 à 1883, sur 66 mariages, il y a 416 signatures et de 1890 à 1900, il y en a 464 sur 63 mariages.
On ne sait pas pendant combien de temps le sieur Odin dont nous avons parlé tint écoles à Mussy.
En 1801, à la date du 7 septembre ou 20 fructidor an 9, nous trouvons l'acte de décès de Henriette-Jeanne Max fille de Claude-Antoine Max, profession d'Instituteur demeurant à Mussy et de Marie Polette.
On ignore aussi combien de temps ce M. Max exerça sa profession à Mussy.

La tradition rapporte qu'une vieille demoiselle apprenait à lire aux petits enfants vers 1825. Nous avons oublié le nom de cette personne et ceux qui l'ont connue sont morts. Plus tard un nommé Vincent Baizet tenait aussi l'école et ensuite M. Jean-Claude Troncy que nous avons encore connu et qui exerçait sans brevet, au moment où la loi Guizot fut mise en application dans la commune.
Le plus souvent l'instruction était donnée à cette époque par des hommes venant du Dauphiné qui passaient l'hiver à Mussy, allant de maison en maison pour faire lire les enfants et s'en retournaient pendant l'été dans leur pays. Même après l'établissement d'une école régulière, ces Dauphinois venaient encore dans le pays donner l'enseignement. En 1869, à notre arrivée ici, on signalait cet usage comme disparu depuis peu de temps.
Les livres en usage alors étaient la doctrine chrétienne, la bible de Royaumont et pour les commençants un alphabet appelé Croix de par Dieu.
Beaucoup d'élèves n'apprenaient qu'à lire, quelques-uns à écrire et les plus avancés apprenaient les trois premières règles de l'arithmétique et quelques notices de grammaire. Du reste un grand nombre d' enfants ne recevait aucun enseignement si ce n'est celui du catéchisme donné par le Curé. Il est assez difficile de donner, faute de documents, dans quelles proportions ce trouvaient ces enfants.
Quoiqu'il en soit, en 1819 il n'y avait point d'école régulière à Mussy et M. Boucaud, curé de la paroisse, par son testament olographe du 11 octobre de la dite année, manifesta le désir qu'il en fut établie une en faisant un legs pour cette destination.
Voici la copie de cette disposition testamentaire :

"Enfin je lègue à la paroisse ou si l'on aime mieux à la commune de Mussy-sous-Dun, ou à toute autre commune dont je serais desservant ou curé au moment de ma mort, ma terre des Papillonneries ou tout autre immeuble que je pourrais alors avoir acquis ainsi que la somme résultante de mon mobilier, après qu'au préalable on aura fait droit aux legs et dispositions précédemment exprimés et voulus, pour, par les exécuteurs testamentaires élus et désignés ci-après, être employés à acheter une maison ou établir un fond dont la rente soit employée de même que la maison au premier cas pour établir ou aider à établir une école au profit des enfants de la paroisse, des pauvres surtout, laquelle école serait tenue par des religieuses de préference s'il était possible de s'en procurer, par une ou plusieurs filles sages et de bonne conduite ou à défaut d'Institutrice par un Instituteur doué des qualités nécessaires pour donner à la jeunesse des principes vraiment chrétiens. Aux clauses et conditions que les dites institutrices seront catholiques romains : car au cas contraire ou à ce que Dieu ne plaise, supposé que les temps devinssent si mauvais, qu'on ne peut procurer aux enfants un enseignement conforme à la foi catholique apostolique et romaine, le Testateur entend qu'en ce dernier cas, la rente du fond duquel il destine ce legs, serait distribué aux pauvres et de préférence à ceux qui resteraient attachés à la sainte Eglise Romaine."


La commune fut autorisée à accepter ce legs par ordonnance du roi Charles X en date du 26 janvier 1825.
Cette ordonnance est contresignée Corbière, Ministre de l'intérieur.
Le 25 février 1829, le Conseil municipal nomma M. Jean-Marie Michel, ancien Maire, pour visiter une maison et une verchère et procéder à leur estimation conjointement avec le sieur Gille propriétaire de ces immeubles dont on proposait l'acquisition pour remplir les voeux de feu M. Boucaud.
Le 11 octobre 1831, le Conseil municipal décida qu'il y avait lieu de louer pendant six ans la maison et la verchère que la commune avait acquises parce qu'elle n'avait pas encore pu payer la totalité du prix de ces immeubles.
Le 7 août 1839, le Conseil considérant que la commune n'avait point de maison d'école, que celle acquise pour cet objet était en ruines, qu'il fallait nécessairement la rebâtir, décida que la dite maison ne serait plus amodiée ainsi qu'une petite terre de la contenance de cinq ares environ et autorisa le Maire à procéder à l'amodiation d'une terre contenant quarante quatre ares environ, appelée sous le bourg et d'un pré appelé pré du Breuil de la contenance d'environ 80 ares. La terre fut amodiée trente francs et le pré vingt six francs.
La construction de la maison d'école fut ajournée.
Le 19 mai, le Conseil municipal prit sa première délibération en conformité de la loi du 28 juin 1833 sur les dépenses de l'Instruction publique primaire. Le traitement de l'Instituteur fut fixé à 200 francs et les frais de son logement à 80 francs.

Le 25 mai 1841, le Conseil présente comme instituteur M. Chervet.
A cette époque, la nomination des instituteurs était proposée par les conseils municipaux et un comité d'arrondissement.

Voici l'acte de présentation:
"L'an, mil huit cent quarante un, le vingt cinq du mois de juillet, le Conseil municipal de la commune de Mussy, canton de Chauffailles, arrondissement de Charolles, département de Saône-et-Loire.
Vu la demande formée par le sieur Chervet Louis-Antoine, né à Cours (Rhône), le quatorze mai mil huit cent treize.
Vu les pièces à l'appui savoir :
1. Le brevet de capacité pour l'instruction primaire à lui délivré à Lyon (Rhône) par M. le Recteur d'Académie, après examen des membres de la commission, le Vingt un avril mil huit cent trente huit.
2. Le certificat de moralité délivré le ving juillet courant mois par le Maire d'Ouroux, canton de Monsols (Rhône).
Considérant que la place d'Instituteur à Mussy est vacante pour n'y avoir point eu d'Instituteur de nommé.
Après avoir pris l'avis du comité communal conformément à l'article 21 de la loi du 28 juin 1833, présente le dit sieur Chervet Louis-Antoine au comité d'arrondissement à l'effet d'être nommé Instituteur communal de la dite commune.
La présente délibération et les pièces ci-dessus à l'appui seront adressées au comité d'arrondissement.
Fait en délibéré à Mussy par les membres du Conseil, les jours, mois et an que dessus."
(
suivent les signatures)


Le 18 novembre de la même année le Conseil fixa la rétribution scolaire ainsi qu'il suit :

1. Pour les élèves apprenant à lire : 1 franc par mois.
2. Pour ceux lisant et écrivant : 1 franc 50.
3. Pour ceux apprenant en outre le calcul : 2 francs.
4. Pour ceux apprenant en outre la grammaire : 2 francs 50.

Le 7 mai 1842, le Conseil demande l'autorisation de bâtir une maison pour servir de logement à l'instituteur dans un terrain situé au Bourg et le 3 juin suivant il vote une imposition de vingt centimes pour bâtir cette maison. Cette construction n'eut pas lieu.
Dans la séance du 5 mai 1842, le Conseil fixe à deux francs la rétribution scolaire, et le nombre des élèves indigents à admettre à l'école à 14.
Le 5 mai 1843, la commune ayant obtenu un secours de 1055 francs pour les victimes de l'ouragan de 1842 et les répartiteurs nommés ayant refusé de dresser l'état de répartition, le Conseil demande que cette somme soit accordée pour bâtir deux maisons d'école, une pour les garçons et une pour les filles.
Le 1er novembre 1843, le Conseil approuve un plan de construction de treize mètres de longueur sur huit mètres de largeur.
Le 9 mai 1844, le Conseil fixa 1a rétribution scolaire à l franc 75 centimes.
Le 5 janvier 1845, le Conseil refusa d'approuver les plans et devis dressés par M. Berthier, architecte à Charolles, pour la construction d'une maison d'école.
Voici les motifs indiqués par le Conseil, à l'appui de son refus,
considérant que :

  1. "Il ne peut être placé que trois lits dans les appartements désignés pour le logement du maître d'école et que ce n'est précisément que ce qu'il lui en faut pour le présent et que si sa famille augmente, comme il n'y a pas à en douter, il ne pourra être suffisant pour se loger. De plus, il peut avoir quelques pensionnaires et il lui serait impossible de les recevoir.
  2. Que dans les greniers et galetas ou combles, comme on voudra l'entendre, on ne pourrait encore faire des pièces de logement en cas de besoin ; il n'y a qu'une seule ouverture, ce qui rend impossible aucune extension ou division d'appartement.
  3. Que dans tout le corps du bâtiment il y a six ouvertures ou fenêtres dans chaque étage, ce qui est très inutile et même nuisible, surtout dans la salle d'études parce que au nord de la dite salle, il reste le passage pour la desserte du restant du terrain et que dans peu de temps, si la commune pouvait réunir les fonds, elle serait décidée de bâtir dans le dit terrain une autre maison d'école pour les filles et que ce serait une inconvenance qu'on puisse se voir passer et repasser les uns les autres.
  4. Que la porte principale y figure une porte de deux mètres de large avec couronnement, ce qui ne serait bon que pour une ville et qui est trop somptueux et trop dispendieux pour Mussy.
  5. Qu'il figure en entrant dans la salle d'études, une salle qui prend un trop grand espace du bâtiment et qui manque à la salle d'études.
  6. Que dans ce salon, il y a deux portes pour entrer, tandis qu'une seule peut suffire.
  7. Que l'escalier, tel qu'il est figuré, est trop dispendieux et qu'on en peut construire un aussi commode et à moins de frais.
  8. Que la fenêtre du rez-de-chaussée en midi, du côté du matin, est tout à fait inutile et qu'elle n'éclaire que sous l'escalier.
  9. Qu'il figure une corniche de couronnement et une pour les deux frontons, dépenses considérables et inutiles."

Bref, le Conseil trouvait que la dépense serait trop onéreuse pour la commune.

Le 12 juillet 1845, le Conseil approuve les plans et devis dressés par M. Magnien, architecte pour la construction de la maison d'école, moyennant le prix de six mille francs et le 10 août de la même année, il demande une subvention pour la construction de cette école, selon le projet Magnien, mais cette construction n'eut pas eu lieu.
Enfin, le 10 mai 1849, le Maire expose au Conseil que la commune n'a toujours point de maison d'école, qu'elle ne peut construire celle qui est en projet parce qu'on a à peine la moitié de la somme nécessaire, qu'on ne peut imposer de nouvelles charges aux habitants et propose l'acquisition d'un corps de bâtiments que M. Duvernay offrait de vendre à la commune. Le Conseil accepta cette offre et l'acquisition eut lieu moyennant le prix de trois mille deux cents francs.
Quelques réclamations furent faites contre ce projet, notamment par Jean Ballandras et d'autres personnes qui trouvaient que la maison à acquérir était trop loin du bourg et que les chemins qui y conduisaient étaient impraticables. Le Conseil, par une délibération du 16 septembre, refuta ces réclamations en alléguant que l'emplacement de la maison était plus central que si elle était au Bourg, que le prix était modéré et qu'on ne pouvait pas en acquérir ou en construire une autre pour la même somme .
Cette maison acquise par la commune devait servir de maison d'école jusqu'en 1881, mais n'anticipons pas sur les évènements.
Depuis 1845, mademoiselle Marie Bourlot exerçait à Mussy les fonctions d'institutrice privée. Le 13 août 1850, le Conseil demanda qu'elle fut nommée institutrice communale et la proposa au Conseil d'arrondissement.
Mademoiselle Bourlot était née à Vareilles le 28 février I810.
Par une autre délibération, le Conseil vota une imposition extraordinaire pour lui former un traitement de 150 francs.
Le 10 mai 1851, le Conseil, après avoir visé le testament Boucaud, est d'avis de retirer à l'instituteur le revenu des biens qui étaient restés à la commune et qui avaient été légués par le testateur, et de les attribuer à l'institutrice jusqu à ce que la commune puisse se procurer des religieuses.
Cependant, la maison acquise pour l'école des garçons demandait à ce que l'on fasse des travaux d'appropriation et le Conseil demanda, par délibération du 21 septembre 1851, une subvention de mille francs pour cet objet.
L'acte d'acquisition passé devant M. Sandrier, notaire à Chauffailles, fut approuvé par le Préfet, Pierre Leroy, le 17 octobre 1851.

Cependant M. Chervet avait cessé de plaire aux habitants de Mussy et un parti s'était formé contre lui. Les idées républicaines, qu'il avait montrées précédemment et qui, à cette époque, étaient en grande défaveur, lui avaient attiré des inimitiés. C'est du moins ce qui nous a été rapporté. Il avait eu du malheur dans la commune ; sa santé s'était altérée et une de ses filles, mordue par un chien hydrophobe, était morte de la rage. On dit aussi que M. Troncy, alors secrétaire de mairie, et lui, étaient deux antagonistes.

Quoiqu'il en soit, le Conseil municipal prit contre lui la délibération suivante :
L'an mil huit cent cinquante deux et le sept mai, le Conseil municipal de la commune de Mussy, réuni pour sa session ordinaire du mois de mai, sous la présidence de M. Ducarre, Maire . Etaient présents MM. Martin Claude, Bajard Etienne-Marie, Durix Pierre, Monveneur Louis, Duvernay Jean-Marie, Laroche François et Gilles Antoine.
Considérant que depuis longtemps des plaintes sont dénoncées contre M. Chervet, instituteur communal, tant sur sa conduite particulière que sur la mauvaise tenue de sa classe. Il est à la connaissance du Conseil que plusieurs personnes, et entre autre M. Le Maire, lui ont fait des observations sages, même des réprimandes assez fortes, pour le déterminer à un changement de conduite s'il avait tant soit peu compris ses intérêts, mais point du tout.”

Considérant que plusieurs parents sont obligés d'envoyer leurs enfants dans les classes de Chauffailles où ils sont mieux soignés et qu'un grand nombre d'autres les gardent chez eux que de les lui confier.”

Pour se convaincre de la vérité des faits sus allégués, il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil sur le compte de la rétribution scolaire de l'année 1851, on trouvera qu'elle s'est élevée à deux cent cinquante et un francs cinquante centimes (251,50 francs), somme trop médiocre pour une commune de quinze cents âmes.
Considérant que le désir et le voeu des habitants de la commune sont de voir établir des frères de l'un des ordres d'enseignement religieux autorisés par l'Etat, afin de procurer à la jeunesse un enseignement moral et religieux. Les parents tiennent beaucoup à propager dans leurs enfants les principes religieux et du bon ordre qui font le citoyen et dont ils ont toujours eux-mêmes fait preuve.
Après en avoir délibéré, "dans l'intérêt de la jeunesse de la commune et même dans celui de la société, le Conseil municipal émet le voeu pour qu'il soit établi, dans la maison d'école de la commune de Mussy-sous-Dun, deux frères de l'un des ordres d'enseignement religieux autorisés par l'Etat, afin que la jeunesse de la commune soit élevée dans des principes d'ordre et vraiment chrétien et que le sieur Chervet soit expulsé de la commune.
Le Conseil émet encore le voeu pour que le traitement que reçoit l'instituteur actuel, soit attribué aux frères qui le remplaceront.
Fait et délibéré à Mussy-sous-Dun les jours, mois et ans ci-dessus. ''
(Suivent les signatures.)

Le 23 septembre suivant, le Conseil proposa en remplacement de M. Chervet qui avait reçu son changement, le sieur Fenouillet Noël-Joseph (frère X) né à Replonges (Ain), le 17 février 1822 . Nous n'avons pas les procès verbaux de nomination ou d'installation des autres frères qui, d'après une délibération prise plus tard, furent au nombre de cinq.
Il ne restèrent que deux ans dans la commune et même moins, car ils furent remplacés par un instituteur le 12 novembre 1854.
On leur reprochait d'être trop sévères et de ne pas fraterniser avec la population. L'un d'eux, dit-on, maltraîtait beaucoup les enfants.

Le 24 décembre 1853, le Conseil
Considérant que la construction d'une maison d'école pour les filles est d'une nécessité indispensable, vu que la commune n'en a point et qu'on ne peut trouver à acheter ni à louer un local convenable pour cela.
Demande à vendre le pré du Breuil dépendant de la succession de M. Boucaud et que le prix de la vente soit employé conformément aux intentions du testateur à aider à établir une maison d'école pour les filles et charge le Maire de solliciter auprès de qui de droit l'autorisation de cette vente.”
Le même jour, il vote une imposition extraordinaire de dix centimes pour la construction projetée et demande une subvention sur les fonds de l'Etat et sur ceux du Département.
Le 13 août 1854, il approuva les plans et devis dressés par M. Mamessier, architecte à La Clayette, et dont le montant s'élevait à trois mille cinq cent quatre vingt quatre francs (3 584 francs) à la condition que la commune ferait, en outre, toutes les voitures ou charrois nécessaires pour le transport des matériaux de construction, ainsi que la main-d'oeuvre pour l'extraction de la pierre mureuse, le creusement des caves et des fondations, déblais et remblais nécessaires.
Mais cette maison devait coûter davantage et on n'avait pas compris dans le prix la valeur des matériaux d'une ancienne maison que la commune avait acquise en 1829, ainsi que nous l'avons dit.
Ce même jour, le pré du Breuil fut estimé deux mille cinq cents francs (2 500 francs).

 Le 12 novembre de la même année, le Conseil renouvela son imposition et décida qu'elle serait votée pour 1855 et 1856.
Le même jour 12 novembre, il procéda à l'installation de M. Dravert Claude, nommé aux fonctions d'instituteur, en remplacement des frères, par arrêté du 7 octobre précédent. M. Dravert fut déclaré installé à partir du 1er du dit mois de novembre.
Le 13 février 1855, le devis de construction de la maison d'école des filles ayant été augmenté et le montant de la dépense porté à quatre mille deux cent soixante quatre francs quatre vingt sept centimes (4 264,87 francs) par suite de certaines modifications, le Conseil et les plus forts imposés votèrent une nouvelle imposition de onze centimes pour l'année 1857.
Le 13 mai de la même année, le Conseil demanda une subvention de mille francs pour payer le mobilier de l'école des filles et achever la construction de la maison d'école.

Le 20 Janvier 1856, le Conseil se plaint que M. Dravert ne donne pas à ses élèves toute l'attention et tous les soins qu'il devrait leur donner, qu'il s'impatiente et qu'il prononce des paroles grossières. Il trouve aussi que la rétribution scolaire est trop élevée et propose deux taux, celui de un franc pour les commençants et celui de 1 franc 50 pour les élèves qui lisent et écrivent. Il dit qu'en abaissant le taux de cette rétribution, le nombre des élèves sera plus nombreux et que le montant de la rétribution qui s'est élevée pour I855 à 303 francs s'élèvera davantage.

Le 10 février, le Conseil dit que le pré du Breuil a été vendu deux mille huit cent cinquante francs (2 850 francs) et que les frais de construction de la maison d'école des filles se sont élevés à la somme de quatre mille trois cent trente six francs cinquante deux centimes (4 336,52 francs), non compris les travaux faits par les habitants.
Il renouvelle sa demande de subvention.
En 1860, l'Etat accorda les mille francs (1 000 francs) demandés.

Le 2 février 1857, le Conseil municipal émet le voeu que dans le courant du mois d'octobre, à la prochaine rentrée des classes, il soit établi des religieuses dans la maison d'école des filles pour diriger la dite école, conformément aux intentions du testateur (Boucaud).
Le même jour, le Conseil procède à l'installation de M.Rozet, nommé instituteur par arrêté préfectoral du 23 janvier 1857 .
Le 10 mai suivant, en vertu d 'un arrêté du 11 avril, déclare M. Lagneau Dominique installé dans les mêmes fonctions d' instituteur à partir du 15 avril , en remplacement de M. Rozet Martin.
Le 8 novembre, est installée cette institutrice Pernin Lazarette, membre de la congrégation des religieuses de l'Enfant Jésus, nommée par arrêté préfectoral du 20 octobre 1857.
Le Conseil attribue ensuite aux religieuses un jardin et une terre dépendant de l'enclos où est bâtie la maison d'école des filles.
Le Conseil proposa en outre de fixer la rétribution scolaire à la dite école à l franc 50 centimes.
Le 22 juillet 1858, le Conseil reconnait que M. Labrosse, Curé de Mussy, a fait l'avance de quatre cent soixante douze francs (472 francs) à 1a commune pour acquisition de mobilier, linge, batterie de cuisine pour les religieuses et pour la mobilier de l'école des filles et s'engage au nom de la commune à rembourser cette somme le plus tôt possible.
Le 16 septembre suivant, la commune ayant obtenu un secours de mille francs (1 000 francs) pour la construction de l'école des filles sur les fonds de l'Etat, vota des remerciements à M. Barbentane, député, qui avait appuyé la demande.
Le 17 octobre, il vota la somme de deux cents francs (200 francs) pour réparations à la maison d'école des garçons.

Dans la même séance, M. Lagneau éprouva le besoin de se faire voter des remerciements par le Conseil.
Nous donnons la délibération à titre de curiosité, en faisant observer que cela n'était plus M. Troncy qui était secrétaire de la Mairie, mais lui Dominique Lagneau. En le faisant, nous n'entendons nullement diminuer son mérite et ne suspectons pas son dévouement ; mais bientôt après, il se forma contre lui un parti hostile, tandis qu'un autre lui était favorable.

Voici cette délibération :

M. le Maire a fait observer aux membres du Conseil que M. Dominique Lagneau, instituteur en cette commune, dont le zèle et l'empressement à prouver aux enfants de cette commune, admis à son école est au-dessus de toute épreuve, soit par son instruction, soit par l'empressement et les soins qu'il donne à ses élèves pour leur instruction, que la tenue de son école est à l'abri de tout reproche, par le zèle empressé qu'il apporte aux fonctions qui lui sont confiées, que les pères de famille ont su apprécier tout son mérite par suite de l'instruction et des connaissances qu'il a procuré jusqu'alors à leurs enfants qui ont fréquenté ses classes.
En conséquence d'une “voie'' unanime (sic) approuve tout ce qui précède comme sincère et exact et vote des remerciements à M. L'Instituteur.”
Cette délibération porte quinze signatures.

Un an après, le 11 octobre 1859, M. Lagneau rédigea la délibération suivante qui fut signée par sept membres du Conseil, ce qui ne formait pas alors la majorité.
L'an 1859 et le 11 octobre, les membres du Conseil municipal de la commune de Mussy-sous-Dun, réuni au lieu ordinaire de ses séances, sous la présidence de M. Ducarre, Maire.
Etaient présents à la séance MM. Gille adjoint, Bajard, Corneloup, Fayard, Durix, Martin, Millet Laroche et Ducarre Maire.
Ces membres, considérant que depuis quelques temps, un membre du Conseil municipal dont les antécédents de famille sont excessivement mauvais, cherche à se faire un parti, emploie tous les moyens non honnêtes et contre M. le Maire et contre M. l'adjoint et dans sa colère, il veut à tout prix entrainer la chute de l'instituteur Lagneau lequel, habite la commune depuis 15 avril 1857.
Considérant que dimanche dernier, cet individu a colporté une pétition contre ce fonctionnaire|sous forme de lettre en disant à plusieurs membres du Conseil que l'instituteur recevait trop d'élèves, qu'il ne pouvait pas les faire lire lui-même et qu'il fallait de toute nécessité lui faire donner une morale, que cette lettre est une dénonciation contre l'instituteur et qu'elle a été signée par plusieurs membres, lesquels n'ont pas compris la méchanceté de cette pièce.
Considérant que cet instituteur est très aimé des habitants,qu'il a élevé l'école et fait parfaitement son devoir ; ce qui prouve, c'est qu'à son arrivée à Mussy, ses prédécesseurs ne faisaient que 250 francs de rétribution mensuelle et qu'il l'a élevé en 1857 à 817.
Considérant que depuis I85I, Mussy a eu des instituteurs, cinq frères et cinq laïcs, qui tous ont quitté cette commune par suite de dénonciation méchante et de malhonnêté de la part des personnes cherchant à bouleverser la commune. Que cet état de choses ne fait guère honneur à la Commune.
En conséquence les membres susnommés protestent contre ces abus et prient M. le Sous-Préfet de bien vouloir regarder comme non avenue cette dénonciation portée contre le sieur Lagneau, comme étant mensongère et cherchant par sa conduite et son zèle l'estime des honnêtes familles.
Dans le cas où cette dénonciation méchante serait prise en considération, le Maire, l'adjoint et les principaux membres du Conseil donneront leur démission et laisseront à ces ambitieux méchants la liberté de gouverner la commune à leur guise.
Ils espèrent que les choses ne prendront pas cette proportion et que l'administration supérieure prendra en configuration la présente et méprisera la plainte dont il est question contre cet instituteur.
Délibéré à la mairie de Mussy, les jours, mois et an que dessus et ont signé au registre les membres présents.
Le registre est signé : Ducarre, Bajard, Corneloup, Gille, Durix, Fayard, et Martin.

Sans pouvoir apprécier le différend qui existait entre notre prédécesseur et le conseiller auquel est fait allusion dans la délibération ci-dessus, nous devons dire que nous avons connu ce conseiller, que lui et sa famille étaient honorables et que les termes de la délibération nous paraissent très exagérés.
Quoiqu'il en soit, M.Lagneau fut changé un an après, et avant son départ la délibération suivante fut prise le 23 septembre 1860 :

Le Conseil, vu que M. Lagneau, Instituteur Primaire à Mussy, a demandé son changement pour rentrer dans l'arrondissement de Mâcon, considérant que pendant le temps qu'il a passé à Mussy, il a fait son devoir avec zèle, il s'est conduit de manière à mériter l'estime des honnêtes gens et s'il a été dénoncé, c'est par quelques meneurs, c'est à tort, c'est une lâche méchanceté.”
Le Conseil, en quittant cet instituteur en conserve des regrets et le recommande à M. L'Inspecteur d'Académie pour un bon placement.”
(Suivent les signatures ). Celle du Maire, Sabotin, n'y figure pas.

Cependant, le 11 mars 1860, le Conseil
Considérant que les villages à l'est de cette commune se trouvant éloignés de 5 à 7 kilomètres des écoles communales et que par suite de cet éloignement, les enfants de ces contrées ne peuvent pas jouir du bénéfice de l'instruction.
Que la population de ces villages éloignés est de six cents habitants environ et que d'après les rôles des deux écoles, il n'y a que quatre filles et douze garçons fréquentant les écoles communales.
Délibère pour que la demoiselle Corneloup, qui appartient à l'une des familles les plus honorables de la commune et qui a reçu une bonne éducation, soit autorisée à ouvrir à titre d'institutrice communale, une école dans les villages dont il est question.
Le Conseil vota ensuite un traitement de 50 francs pour Melle Corneloup pour l'année 1860.”
C'est l'origine de la première école d'Anglure.

Le 20 septembre suivant, le Conseil vota encore une nouvelle somme de 50 francs pour élever à cent francs le traitement de Melle Corneloup, une famille d'Anglure, mettant à la disposition de celle-ci un logement propice pour l'école, sans en demander de location.

Le 4 novembre 1860, M. Lhenry Benoit nommé instituteur, par arrêté préfectoral du 18 octobre, fut déclaré installé dans ses fonctions.
Le 20 mars 1864, 1e Conseil estimant les réparations à faire à la maison d'école des garçons à 2850 francs, demanda un secours que la commune n'obtint pas.
Nous n'avons pas trouvé le procès verbal l'installation de M. Sandre Jean-Baptiste, mais il dut commencer ses fonctions d'instituteur dans le courant du mois de février 1864, car il a écrit et signé un acte de naissance du 20 février 1864 et M. Lhenry était encore à Mussy au commencement du mois.
Le 5 novembre 1867, le Conseil procéda à l'installation de M. Louis Bonnouvrier, nommé Instituteur par arrêté préfectoral, en remplacement de M. Sandre.

La maison d'école des filles n'avait pas été bâtie solidement et le 22 décembre 1867 , le Conseil municipal, considérant qu'il y avait plus de dix ans que la maison d'école était construite et que le Conseil, par délibération du 14 juin 1857, avait déchargé l'entrepreneur de son cautionnement en approuvant les travaux de construction en question ; qu'on n'aurait pas du approuver cette construction puisque déjà depuis cinq ans la maison menaçait ruine et qu'on avait été obligé d'y faire des travaux de consolidation.
Est d'avis que l'administration supérieure examine s'il y a lieu de poursuivre devant le Conseil de Préfecture l'entrepreneur Gonachon et l'architecte Mamessier.

Le 8 novembre 1869 fut installé comme instituteur de Mussy-sous-Dun, Jean Nesly en remplacement de Louis Bonnouvrier.
Le 27août 1871, le Conseil dit que : “les dégradations à la maison d'école des garçons sont telles qu'on ne peut différer plus longtemps d'y faire les réparations convenables, que les murs de clôture du jardin se sont écroulés dans un grand nombre de points, que le toit de la maison a besoin d'être réparé, attendu qu'il pleut dans plusieurs parties de la maison, que le carrelage de la salle de classe a besoin d'être restauré, qu'il convient d'établir des lieux d'aisances attendu qu'il n'en existe pas pour l'instituteur et pour les élèves.”

Il décide qu'il sera fait, à la dite maison, des réparations jusqu'à concurrence de quatre cents francs.
M. Nesly dressa alors un devis et un plan des lieux d'aisance à construire et ces plans et devis furent approuvés par le Conseil dans sa séance du 7 octobre 1871. Cette somme de quatre cents francs fut prélevée sur le montant d'une imposition de sept cents francs recouvrable en 1871.

Mais bientôt, on devait penser à construire une nouvelle maison d'école pour les garçons. L'ancienne avait le défaut d'être éloignée d'un kilomètre du bourg et malgré les réparations qu'on y avait faites, elle ne convenait pas à sa destination et elle entrainait des dépenses qui étaient trop souvent à renouveler. De plus, les enfants étaient obligés de gravir ou de descendre une pente très rapide pour y arriver. Cet état de choses avait motivé des plaintes à l'autorité locale.
Aussi, dans sa séance du 19 janvier 1873, le Conseil municipal et les plus imposés affectèrent le produit de la taxe spéciale votée pour l'organisation de la garde mobilisée et remboursée par l'Etat à la construction d'une nouvelle maison l'école pour les garçons, conjointement avec un secours que l'assemblée espérait obtenir de l'Etat et les autres resssources que la Commune pourrait se procurer.
On attendit ensuite jusqu'en 1878. Le 19 mai de la dite année, le Conseil et les plus imposés, votèrent une imposition de dix-sept centimes, par addition au principal des quatre contributions directes pendant dix années consécutives, à partir de 1879 pour la construction du nouvel édifice.
Le 2 août suivant, le Conseil vota l'acquisition d'un terrain situé au nord de l'église, appartenant à M. Jolivet, moyennant la somme de mille cinq cents francs pour y établir la construction projetée et chargea le Maire de s'entendre avec un architecte pour dresser les plans et devis de la dite construction. Ce terrain était d'une surface de quinze ares.
Le 10 du même mois, le Conseil approuva le plan et le procès verbal d'expertise dressés pour arriver à l'acquisition par M. Nesly.
Le 2 janvier 1879, le Conseil vota un emprunt de cinq mille francs à faire à la caisse pour la construction des écoles, remboursable en dix ans, au moyen de l'imposition votée par le Conseil municipal et les plus imposés par la délibération du 21 mai 1877 et celle du 19 mai 1878.
Le Conseil dit ensuite dans sa délibération que :

Le montant de l'emprunt joint au prix d'évaluation de la maison d' école actuelle qui est de mille cinq cents francs forme la somme totale de 6500f.
Les dépenses de la construction projetée étant de 16 000f. et la commune ne pouvant y pourvoir que pour une somme de 6500f.
Il manque, par conséquent, pour faire face aux dépenses présumées, la somme de 9500f.
Le Conseil prie humblement l'autorité supérieure compétente de vouloir bien prendre en considération la pénurie de la commune de Mussy-sous-Dun qui ne possède pas de biens communaux, n'a pas d'autres ressources que le vote des centimes extraordinaires, qui est obligé de s' imposer chaque année pour couvrir le déficit des dépenses ordinaires sur les recettes, ainsi que le prouvent tous ses budgets depuis un grand nombre d'années et qui ne peut réellement s'imposer de plus lourds sacrifices et de lui accorder tant sur les fonds de l'Etat que sur ceux du département, un secours de neuf mille cinq cents francs."

Le 10 février suivant le Maire exposa au Conseil que la commune n'avait qu'un appareil Level pour l'enseignement du système métrique et qu'il serait nécessaire qu'elle posséda au moins un boulier compteur pour chaque école et quelques cartes en relief pour l'enseignement de la géographie et le Conseil demanda une subvention.
L'administration lui accorda deux bouliers compteurs, un globe et un appareil système Duru pour l'enseignement du système métrique.
Le 12 janvier précédent, le Conseil avait approuvé les plans et devis de la nouvelle construction, dressés par M. Gabriel Rotival, architecte à Charolles,tels qu'ils étaient dressés, avec cette seule réserve qu'il y avait lieu de porter le montant de la dépense à seize mille francs.
Il fut aussi décidé que la salle de la cuisine serait construite au midi et non au nord, afin que l'Instituteur put surveiller plus aisément les élèves.
Dans le cours de l'exécution, on supprima deux fenêtres à la salle d'école qui devait en contenir dix et on décida que les escaliers trop sombres seraient éclairés par deux impostes prenant leur jour dans les appartements du 1er étage.
C'était un perfectionnement. Il y en aurait eu dans doute d'autres à faire, mais enfin, outre qu'on ne pense pas à tout, on ne voulait pas augmenter la dépense déjà assez considérable.
Le 22 avril 1880, la construction projetée fut mise en adjudication à la Mairie de Chauffailles par devant le Maire Copier, assisté de MM. Jean-Marie Duvernay et Etienne-Marie Bajard conseillers municipaux, de M. Rotival architecte,et de M. Léon Roux receveur municipal.
L'adjudication fut tranchée en faveur de M. Griveaud Jean-Marie, entrepreneur à Charolles qui avait fait le plus fort rabais 6%.
Les autres concurrents étaient :

  1. Jomain entrepreneur à La Clayette qui fit un rabais de 4% .
  2. Buffet Jean-Marie de Baudement, 3%.
  3. Augoyard Joseph du Bois-Sainte-Marie, 2%.
  4. Joannin Laurent de Briant, 0.
  5. Lathuillière Louis-Benoit de La Clayette, 0.

Le montant de l'adjudication fut fixé à treize mille trois cent soixante treize francs quatre centimes ; mais cette somme devait être dépassée.
Les sous-entrepreneurs furent pour la maçonnerie Gille Claude maçon à Mussy et pour la menuiserie Antoine Aucourt menuisier au lieu-dit. Le surveillant général des travaux fut M. Ducarre de Châteauneuf .
La pierre de taille provient des carrières de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf et la tuile de Saint-Romain-des-Iles.
Il était convenu que le bois de sapin proviendrait des forêts de la Franche-Comté, mais quoiqu'il en soit, une partie de ce bois s'est trouvé pourri au bout de quelques années et, en 1899 et 1900, on a été obligé d'en remplacer.
Le 10 novembre 1880, le Conseil municipal demande de vendre l'ancienne maison d'école et le 10 mai 1881, il dressa le cahier des charges de cette vente qui fut faite moyennant le prix de mille quatre cent quarante francs (1 440 francs). M. Duvernay, son ancien propriétaire, en fut déclaré adjudicataire.
Le décompte des travaux de la nouvelle maison d'école, dressé par M. Rotival, le 18 décembre, fut approuvé par le Conseil municipal, dans sa séance du 29 janvier 1882. Ce  décompte s'élevait à la somme de quinze mille quatre cent quatre vingt quatorze francs quatre vingt onze centimes (15 494,91 francs) et il se décomposait ainsi :
1. Terrassement et maçonnerie.............................. 5 056,50 francs
2. Pierre de taille...................................................1 500,45
3. Charpente..........................................................2 419,79
4. Couverture.........................................................1 168,94
5. Menuiserie.........................................................2 423,23
6. Marbrerie..............................................................184,50
7. Platrerie et peinture............................................1 346,45
8. Serrurerie..............................................................662,76
9. Lieux d'aisances....................................................655,75
10. Travaux supplémentaires (clôture de la cour)....1 065,47
TOTAL.................................................................16 483,94
A déduire le rabais de l'adjudication...........................989,03
RESTE...................................................................15 494,03
Il fallait ajouter les honoraires de l'architecte...............800,00
Ce qui éleva le prix total de la construction à..........16 294,91 francs.
Les prévisions du Conseil municipal ne se trouvaient dépassées que de  291,91 francs.

Mais la commune n'avait pour payer cette dépense que les ressources suivantes :
1. Emprunt à la Caisse des écoles........................... 5 000,00 francs
2. Vente de l'ancienne maison d'école.....................1 440,00
3. Subvention accordée par l'Etat............................8 500,00
4. Subvention du Département.....................................50,00
TOTAL...................................................................4 990,00 francs
D'où il résultait  un déficit de...................................1 304,91 Francs.

De plus la commune avait à pourvoir l'école d'un nouveau mobilier scolaire. L'ancien mobilier comprenait dix vieilles tables dont plusieurs avaient été faites à l'arrivée de M. Chervet, c'est-à-dire quarante ans auparavant. Elles étaient toutes vermoulues et en très mauvais état. Les bancs étaient détachés et plusieurs n'étaient pas même de la longueur des tables, ayant été brisés par suite de leur état de vétusté. De plus, ce mobilier, tout mauvais qu'il était, se trouvait encore insuffisant, l'école renfermant à cette époque cinquante huit élèves. La dépense à faire pour le mobilier était évaluée à six cent soixante francs (660 francs).
Il fallait encore faire clore le jardin et cette nouvelle dépense était évaluée à quatre cent quatre vingt six francs (486 francs).
Enfin, la taxe de mobilisation ayant été absorbée en partie, il manquait, pour achever de payer le terrain acquis de M. Jolivet, la somme de quatre cent soixante francs soixante dix huit centimes (460,78 francs).
Bref, la commune avait besoin de deux mille neuf cent onze francs soixante neuf centimes (2 911,69 francs).
Le Conseil demanda alors une nouvelle subvention. l'Etat accorda mille six cents francs (1 600 francs) et le Département cent francs (100 francs).

Dans sa séance du 22 mars 1883, le Conseil vota un nouvel emprunt de mille deux cents francs (1 200 francs) à faire à la Caisse des lycées, collèges et écoles primaires, remboursable en dix annuités ou vingt semestres, aux conditions de cet établissement ; il vota également une nouvelle imposition de trois centimes additionnels, pendant dix années consécutives à partir de 1884. Le Conseil vota un quatrième centime pour les années 1890, 1891, 1892 et 1893.
Le 22 septembre 1883, le Maire donna connaissance d'une lettre de M. l'Inspecteur d'Académie, adressée à M. le Préfet et exposant que d'après la population scolaire de la commune, il y aurait lieu de créer à Mussy-sous-Dun un emploi d'adjoint et un emploi d'adjointe, mais qu'il ne croyait pas devoir proposer d'améliorer la situation en ce sens. Selon son rapport "les enfants de six à huit ans, très ignorants, gagneraient à recevoir la première instruction de la part d'une bonne institutrice et une école enfantine conviendrait parfaitemeent pour atteindre ce but."

Le Conseil municipal, sur cet exposé, prit la délibération suivante :

"Considérant que la commune de Mussy-sous-Dun est imposée actuellement à vingt centimes additionnels extraordinaires  pour la maison d'école de garçons, que dix-sept centimes ne prendront fin qu'en 1889 et les autres en 1893, qu'en outre elle a été obligée de s'imposer pour le chauffage des classes.
Que l'école des filles ne peut être aménagée pour une école enfantine, sans joindre une nouvelle construction, celle existant actuellement, que dans les 80 mètres carrés formant la surface de la salle d'école, telle qu'elle est évaluée au rapport de M. l'Ispecteur d'Académie, est comprise la cage de l'escalier et le vestibule servant de dépôt pour les paniers et les manteaux des enfants, la salle d'école proprement dite ayant 56 mètres carrés.
Considéran, d'autre part que la création d'une école enfantine ne déchargerait qu'imparfaitement l'école des garçons.
Que le nombre des garçons de six à treize ans qui est de 66 pour l'année scolaire 1882-1883 sera de 70, d'après la liste officielle dressée par la commission scolaire en 1883-1884.
Que, en ce qui concerne l'école des filles, bien qu'il n'y ait qu'une salle de classe, l'institutrice congréganiste est aidée en fait, dans la direction de son école par deux de ses compagnes habitant avec elle et qu'il est un fait notoire que les trois religieuses se partagent les travaux de l'enseignement dans l'école, ce qui permet de grouper plus convenablement les élèves en donnant une maîtresse à chaque division principale.
Qu'il n'en est pas de même dans l'école des garçons, que l'instituteur étant seul, ne peut malgré son zèle,obtenir des résultats aussi satisfaisants que s'il avait un adjoint et que le nombre de ses élèves est trop considérable et que ce nombre s'accroitra, attendu que trois élèves seulement atteindront l'âge de treize ans en 1884.
Que la salle d'école des garçons, ayant dix mètres cinquante centimètres de long sur sept mètres de large, peut être partagée dans le sens de la longueur et qu'en la partageant par un galandage par le milieu, chaque salle aura encore sept mètres sur cinq mètres vingt centimètres et sera suffisamment éclairée par quatre fenêtres, la salle actuelle en contenant huit.
Que l'instituteur pourra fournir une pièce pour le logement de l'instituteur adjoint.
Après avoir mûrement délibéré, le Conseil, à l'unanimité des membres présents, décide qu'il n'y a pas lieu de construire une école enfantine à Mussy-sus-Dun et émet le voeu qu'il soit créé, le plus tôt possible, un poste d'instituteur adjoint à l'école de garçons."


Le  20 janvier 1884, le Conseil approuva un traité fait entre M. le Maire et M. Aucourt par lequel celui-ci s'engageait à faire douze tables à cinq places et deux tableaux noirs. Le prix des douze tables fut fixé à trois cent trente six francs ( 336 francs) et celui des tableaux à vingt francs (20 francs). Il décide en outre que les travaux de clôture du jardin de la maison d'école seraient mis en adjudication.
Le 10 février 1884, le Conseil renouvela sa demande de création d'un emploi d'instituteur adjoint, les élèves de 6 à 13 ans devant fréquenter l'école, en 1885, étant de 83.
Le poste fut créé par décision ministérielle du 21 avril 1884.
Le 3 septembre 1884, le Conseil vota un crédit de cent francs (100 francs) pour la construction d'un galandage devant diviser la salle de l'école des garçons en deux classes distinctes.

Le 27 octobre 1884, M. Chanussot Jean, né à Montjay, nommé le 23 octobre précédent, par arrêté  préfectoral, instituteur adjoint à Mussy, fut installé dans ses fonctions, en présence de M. Nesly instituteur titulaire.
Cependant, on avait mis en adjudication les travaux de clôture du jardin de la maison d'école, le 18 mai 1884, sur un devis de quatre cent quatre vingt six francs neuf centimes (486,09 francs).
Trois adjudicatiaires se présentèrent savoir :
1. M. Buffard Félix, maçon à Varennes qui fit un rabais de 10% et fut déclaré adjudacataire.
2. M. Gille Claude, maçon à Mussy qui fit un rabais de 7%.
3. M. Desmurger Claude, maçon à Mussy qui fit un rabais de 5%.

Le 19 octobre eut lieu la réception des travaux par le Maire, Copier Jean-Marie, en présence de MM. Aucourt Jean, Duvernay Jean-Marie, conseillers municipaux et Nesly Jean, auteur du devis. d'après le décompte, les travaux s'élevèrent à cinq cent vingt quatre francs soixante et un centimes (524,61 francs). Le 24 du mois, le Conseil approuva le décompte. L'augmentation avait été motivée par la nécessité d'augmenter la profondeur des fondations.

Le 18 octobre 1886, M. Budin Jean-Marie, né à Saint-Huruge, le 22 octobre 1866, nommé instituteur adjoint à Mussy en remplacement de M. Chanussot, fut installé dans ses fonctions.

En 1887, la salle de l'école des filles, ayant été reconnue insuffisante pour le nombre d'élèves en âge de fréquenter l'école et la commune n'ayant pas de ressources, une souscription publique fut organisée à l'effet de faire construire une seconde salle de classe. Cent soixante seize personnes souscrivirent, tant en argent qu'en nature pour une somme de mille cinq cent soixante dix huit francs (1 568 francs). La salle fut construite et comme il fallait une augmentation de mobilier scolaire, M. Nesly fut chargé de dresser un devis des objets nécessaires. Ce devis qui se montait à quatre cent dix sept francs (417 francs), y compris quarante francs (40 francs) pour un bureau destiné à l'instituteur adjoint, fut approuvé par le Conseil municipal, dans sa séance du 27 mars 1887. Une nouvelle subvention fut demandée pour l'établissement de ce mobilier et le 22 septembre suivant, la Commission départementale accorda un secours de  deux cents francs (200 francs).
Pour payer le reste, la Commune vendit quelques parcelles de terrains provenant d'anciens chemins devenus inutiles par suite de l'établissement du chemin vicinal n°2. Ces parcelles étaient situées aux Cadoles et à la Chapelle du Perret. Une autre parcelle était située à la Fabrique.
Il restait à payer deux cent soixante francs (260 francs) qui furent prélevés sur un emprunt, voté par le Conseil municipal, le 12 mai 1889.

Le 16 octobre 1889, M. Bodet Thomas Joseph Hector, né le 7 septembre 1863 à Chenay-le-Châtel, fut installé dans ses fonctions d'instituteur adjoint, en remplacement de M. Budin.

Le 5 juin 1892, M. le Maire, M. Ducarre, exposa au Conseil que  le mobilier scolaire, dans les deux écoles, était devenu insuffisant par suite de l'arrivée dans la commune de nombreuses familles d'ouvriers travaillant au viaduc de Mussy, sur la ligne de chemin de fer de Lozanne à Paray-le -Monial, que cette insuffisance ne fera qu'aumenter, attendu que les travaux n'ont commencé que cette année et que le nombre des ouvriers est loin d'avoir atteint son maximum.
Le Maire invita ensuite le Conseil à délibérer sur cet état de choses. Celui-ci vota la somme de trente francs (30 francs) sur les fonds de la Commune et demanda une subvention au Département qui accorda un secours de cent cinquante francs (150 francs). On construisit alors une table pour l'école des garçons, trois pour l'école des filles et deux tableaux noirs. De plus, il fut établi un placard dans cette dernière école.
Le 11 juin 1893, le Maire expose au Conseil que l'imposition, de dix sept centimes additionnels au principal des quatre contributions directes,  votée en 1889, pour remboursement d'emprunt à la Caisse des dépôts et consignations, prend fin cette année, mais qu'il lui parait utile de la maintenir pour 1894, pour donner les ressources nécessaires  pour la construction d'un préau à la maison d'école des garçons, que cette construction et l'imposition de dix sept centimes ont d'ailleurs été votées en principe par la délibération du Conseil municipal, en date du 13 octobre 1889.
Le Conseil vota cette construction et l'imposition, ainsi que les réparations à faire aux murs de clôture de la maison d'école des garçons. Il demanda ensuite une subvention de deux cents francs (200 francs). Cette subvention fut accordée.

M. Nesly fut alors chargé de dresser les plans et devis de la construction projetée et le Conseil les approuva dans sa séance du 27 aoùt  1893. La dépense fut d'abord fixée à mille quatre vingt quatorze francs quatre vingt quatorze centimes (1 094,94 francs).
La Commune possédait alors un terrain de 46 centiares formant triangle, dont le sommet se trouvait du côté de la maison Desclat, au midi de l'école. Pour donner plus de régularité au préau, un échange fut décidé entre la Commune et les Consorts Desclat et l'acte sous-seing privé fut dressé le 19 novembre 1893. Aucune soulte ne fut payée de part ni d'autre.
Le 11 mars 1894, un traité fut passé entre la Commune d'une part et MM. Desmurger maçon à Mussy et Marin charpentier à Anglure de l'autre. M. Desmurger s'engagea à faire tous les travaux de maçonnerie , y compris les travaux des fouilles des fondations,  prévus au devis moyennant la somme de cinq cent soixante dix francs quatre vingt quinze centimes (570,95 francs).
Pendant l'exécution des travaux, on résolut de construire une chambre pour le logement de l'instituteur adjoint et de reconstruire les lieux d'aisances, de sorte que la construction coûta deux mille quatre vingt six francs quarante centimes (2 086,40 francs)
La Commune avait pu payer au moyen de l'imposition de dix sept centimes, réduite à seize, de la subvention accordée et du versement fait par MM. Veyseyre frères, entrepreneurs du viaduc sur la part de leur patente qui revenait à la Commune.
Le décompte fut fait le 24 octobre 1894 et approuvé par le Conseil municipal le 4 novembre suivant.

Cependant, le 16 novembre 1894, M. Sangouard François, né à Trambly le 5 novembre 1865, fut installé dans ses fonctions d'instituteur adjoint, en remplacement de M. Bodet, nommé à Morlet et décédé depuis à Briant le 14 janvier 1902.

M.Sangouard fut remplacé le 1er janvier 1867 à Donzy-le-National et qui mourut à Mussy en juin 1898.

Mlle Nesly, fille de l'instituteur, fut alors déléguée pour remplir les fonctions jusqu'à la fin de l'année scolaire.

M. Jacquet Pierre, fils de l'instituteur de Clessé, remplaça Mlle Nesly à la rentrée de 1898. Il était né à Pierreclos le 8 août 1876.

Le 1er octobre 1899, M. Laboeuf Philibert remplaça M. Jacquet nommé à Clessé. Il était né à Saint-Gengoux-de-Scissé le 20 avril 1870.

En 1900, on creusa un puits dans la cave de l'école de garçons.

Par arrêté du 11 août 1902, le poste d'institutrice publique à Mussy fut laïcisé et Mlle Trompette fut nommée le 2 septembre suivant avec une adjointe auxiliaire, Mlle Sorgues. Mlle Trompette n'ayant pas été installée par suite de non-acceptation, fut remplacée par Mlle Pontus, installée le 1er octobre 1902.

Par arrêté préfectoral du 18 avril 1903, M. Reboux fut nommé en remplacement  de M. Nesly, admis à la retraite en qualité d'instituteur public à Mussy.

M. Royat Alphonse avait remplacé M. Laboeuf à la rentrée d'octobre 1902 comme instituteur adjoint. Il était né à Olloix (Puy-de-Dôme).

Dans sa session de mai 1903, le Conseil demanda le maintien du poste adjoint à Mussy qu'on parlait de supprimer.


CAISSE DES ÉCOLES

Pour encourager la fréquentation de écoles et aider les familles indigentes à faire instruire leurs enfants, le Conseil municipal, par une délibération en date du 14 mai 1882, vota la création d'une Caisse des écoles dont les statuts sont reproduits ci-après :

Article 1er : Une Caisse des écoles est instituée à Mussy-sous-Dun, en exécution de l'article 17 de la loi du 21 mars 1882. Ella a pour but de faciliter la fréquentation des classes par des récompenses sous forme de livres utiles aux élèves les plus appliqués et par des secours aux élèves  indigents et peu aisés, en leur donnant les livres et fournitures de classe qu'ils ne pourraient se procurer.

Article 2 : Si les ressources de la Caisse le permettent, elle pourra en outre fournir des chaussures aux élèves les plus nécessiteux.

Article 3 : Les ressources de la Caisse se composent :
a- Des subventions qu'elle pourra recevoir de la Commune, du Bureau de bienfaisance et de l'Etat.
b- Des fondations ou souscriptions particulières.
c- Du produit des dons, legs, ou quêtes qui pourraient être faits au profit de la Caisse.
d- Des dons en nature, tels que livres, objets de papèterie et vêtements.

Article 4 : La société de la Caisse de écoles se compose de membres fondateurs.

Article 5 : Le titre de fondateur de la Caisse de écoles sera acquis par le versement d'une cotisation annuelle de deux francs.

Article 6 : La société de la Caisse des écoles recevra avec reconnaissance toute souscription particulière, si minime soit-elle.

Article 7 : La Caisse de écoles est administrée par un comité composé de membres de la Commission scolaire et de deux membres élus pour une période de trois ans par l'assemblée de sociétaires rééligibles. Ce Comité, présidé par le Maire, élit chaque année un vice-président et un secrétaire-trésorier.

Article 8 : Toutes les fonctions du Comité de la Caisse des écoles sont essentiellement gratuites.

Article 9 : Le Comité arrête chaque année le budget de la Caisse des écoles et règle l'emploi des fonds disponibles.

Article 10 : Le Comité se réunit au moins trois fois par an dans le mois qui suit la rentrée des classes, dans celui qui précède Pâques et dans celui qui précède l'ouverture des vacances. Il se réunit plus souvent si le Président juge à propos de le convoquer.

Article 11 : Si l'instituteur verse la cotisation, il pourra faire partie du Comité. L'institutrice pourra être convoquée aux réunions avec voix consultative.

Article 12 ; Dans l'intervalle des réunions du Comité, les mesures urgentes peuvent être prises sauf à en référer au Comité lors de sa première séance.

Article 13 : Les dépenses sont acquittées au moyen d'un bon ou mandat signé par le Président.

Article 14 : Dans une assemblée générale de membres fondateurs, il est rendu compte des travaux du Comité et de la situation financière de l'oeuvre. Une copie de ce compte-rendu est transmise à M. L'Inspecteur d'Académie.

Article 15 : Les présents statuts seront soumis à l'approbation de M. le Préfet et aucune modification ne pourra y être apportée sans une nouvelle approbation préfectorale.

Ces statuts  furent approuvés par M. le Préfet le 22 novembre 1882. Pour fonder cette Caisse, M. jean Aucourt conseiller municipal et M. Nesly instituteur organisèrent une souscription qui produisit la somme de soixante huit francs soixante centimes (68,60 francs). Depuis, cette Caisse fut alimentée par les cotisations des membres fondateurs et les subventions de la Commune, du Burean de bienfaisance et de l'Etat.

Tableau des secours accordés par la Caisse pour les fournitures aux élèves indigents ou peu aisés.


Années-Sommes accordées    Années -Sommes accordées

   1883   -         101,15 f                      1893  -          71,70 f
   1884   -           63,50                        1894  -           93,65
   1885   -           81,60                        1895  -           51,05
   1886   -           48,15                        1896  -           69,90
   1887   -           64,80                        1897  -           62,10
   1888   -           49,45                        1898  -           42,10
   1889   -           84,20                        1899  -           38,45
   1890   -           85,40                        1900  -           59,55
   1891   -           84,10                        1901  -           64,70
   1892   -           78,75                        1902  -           55,90

Grâce aux secours accordés par la Caisse des écoles, les familles indigentes ou peu aisées ont pu faire instruire leurs garçons ou leurs filles sans bourse délier. Cela a certainement contribué à répandre l'instruction dans les familles pauvres.

 

BIBLIOTHÈQUE SCOLAIRE

Dans sa séance du 13 novembre 1881, le Conseil municipal, dans le but d'apporter un élément de plus à l'éducation des enfants et des adultes de la Commune et offrir un aliment de saines distractions aux habitants qui voudraient user de la faculté d'emprunter des ouvrages, décida la création d'une bibliothèque scolaire et demanda à M. le Ministre de l'Instruction publique un don de livres pour  premier établissement de cette bibliothèque. La Commune s'était déjà procurée une armoire à cet effet.

L
e 12 juin 1882, le Ministère accorda 22 volumes et le 31 juillet 1885, 26 volumes.
Au mois de mai 1885, l'instituteur avait organisé une souscription qui produisit la somme de cent vingt sept francs. La bibliothèque comprit alors 118 ouvrages.
En 1886, M. Jolivet donna 17 ouvrages.
En 1894, MM. Armand Colin et Cie donnèrent 14 volumes et M. Sabatin, 2.
En 1896, la Commune en acheta 16 et 9 en 1900.
En 1901, une souscription produisit cinquante neuf francs et on acheta 21 volumes.

PRÊTS FAITS PAR LA BIBLIOTHÈQUE

Années Nombre de prêts Années Nombre de prêts
1882 22 1892 290
1883 16 1893 280
1884 48 1894 276
1885 429 1895 407
1886 486 1896 349
1887 257 1897 240
1888 312 1898 186
1889 273 1899 114
1890 167 1900 237
1891 106 1901 456

Ainsi dans les dernières années du 19ème siècle, la bibliothèque a prêté gratuitement aux familles des volumes instructifs qui forment un total de quatre mille quatre cent quatre-vingt-dix-huit prêts ou, en nombre rond, quatre mille cinq cents et depuis sa fondation jusqu'au 1er janvier 1902 - 4954 -

TABLEAU PRÉSENTANT LA FREQUENTATION SCOLAIRE


Années Nombre d'élèves
inscrits
Nombre d'enfants
qui n'ont pu fréquenter
l'école de 7 à 13 ans
Observations
1860 92 inconnu Il est à remarquer que jusqu'en 1869 une partie des élèves inscrits n'ayant pas fréquenté l'école, ont pu suivre celle d'Anglure tenue d'abord par Melle Augros mais beaucoup ne fréquente aucune école. Tous les élèves inscrits comme n'ayant pas fréquenté l'école ne sont pas complètement restés illétrés, beaucoup quittant l'école avant 13 ans et d'autres n'y venant pas avant 7 ou 8 ans.
1861 98 57
1862 82 45
1863 75 47
1864 58 70
1865 54 90
1866 54 71
1867 57 53
1868 67 46
1869 67 24
1870 65 20
1871 71 17
1872 67 9
1873 64 8
1874 65 6
1875 64 8
1876 55 11
1876 55 11
1877 60 7
1878 54 8
1879 50 8
1880 59 6
1881 66 1
1882 81 6
1883 87 4
1884 88 10
1885 92 6
1886 89 6
1887 87 5
1888 85 17 Un certain nombre d'enfants appartenant aux ouvriers du chemin de fer dont le nombre est inconnu n'ont pas fréquenté l'école de 1892 à 1898
1889 86 14
1890 90 3
1891 90 3
1892 111 inconnu
1893 110 id
1894 99 id
1895 98 id
1896 91 id
1897 79 id
1898 65 id
1899 60 2
1900 56 3
1901 55 3
1902 56 2

Il n'y a pas dans les archives de documents indiquant le nombre des élèves avant 1860.

RAPPORT DE RECRUTEMENT AVEC

L'INSTRUCTION PUBLIQUE

1er Tableau

Années Nombre de conscrits Années Nombre 63de conscrits

Observations

1817 17 1831 16

Jusqu'à l'année 1846 le degré d'instruction n'est pas indiqué sur les tableaux de recencement














1818 9 1832 18
1819 20 1833 17
1820 16 1834 18
1821 19 1835 16
1822 16 1836 23
1823 12 1837 17
1824 9 1838 23
1825 15 1839 13
1826 17 1840 18
1827 16 1841 15
1828 17 1842 22
1829 20 1843 19
1830 20 1844 21



2ème tableau


Années Nombre de conscrits
NOMBRE DE CONSCRITS



ne sachant ni lire ni écrire

sachant lire

sachant lire et écrire

sachant lire écrire compter

1845

15





1846

18

6

7

5


1847

16

7

2

7


1848

16

8

2

6


1849

16

6

7

3


1850

12

5

3

4


1851

22

Le degré d'instruction est omis

1852

14

Id

1853

20

11

7

2


1854

7

1

3

3


1855

18

4

5

9


1856

19

3

10

6


1857

24

10

6

8


1858

17

13

2

12


1859

19

14

4



1860

15

9

5

1


1861

16

12


4


1862

15

8

1

6


1863

19

3

11

5


1864

12

2

1

9


1865

23

14


9


1866

10

2

2

6


1867

12

3


9


1868

22

3

6

13


1869

12

2

2

8


1870

15


1

14


1871

8

2

1

5


1872

6


1

5


1873

10

2


8


1874

10



10


1875

8

1

1

6


1876

16



16


1877

6




6

1878

7




7

1879

9



3

6

1880

13

1

1

8

3

1881

9

2


5

2

1882

11

3


8


1883

8



6

2

1884

11

1


9

1

1885

8

1


6

1

1886

5

1


4


1887

6



5

1

1888

11


1

5

3

1889

9

1



8

1890

7



3

4

1891

6




6

1892

12



3

9

1893

12



1

11

1894

7



1

6

1895

12

1


4

7

1896

11



2

9

1897

11

1


3

7




RÉCAPITULATION PAR PÉRIODES DÉCENNALES




Périodes
Nombre de conscrits NOMBRE DE CONSCRITS



ne sachant ni lire ni écrire

sachant lire

sachant lire et écrire

sachant lire écrire compter







1817 - 1827

150

INCONNU

1827 - 1837

181

Id

1837 - 1847

171

Id

1847 - 1857

160

68

50

42


1857 - 1867

180

87

32

61


1867 - 1877

119

13

12

94


1877 - 1887

87

9

1

49

28

1887 - 1897

93

2

2

25

64

1897 - 1902

54

1


9

44




CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

D'après le recensement de 1901, sur 777 recensés , 584 ont déclaré savoir lire et écrire.
Il résulte des tableaux précédents que depuis longtemps l'instruction a été en progressant à Mussy-sous-Dun, grâce aux efforts de nos prédécesseurs et aussi de ce que nous avons pu faire. Il reste certainement encore beaucoup à faire pour l'amener au point désirable. Ce sera la tâche de nos successeurs.
Les élèves ne fréquentent pas encore assez les écoles ; les absences sont trop nombreuses surtout en été. La principale cause est les travaux des champs, les parents voulant utiliser leurs enfants pour les aider dans ces travaux et ne comprenant pas encore assez les bienfaits de l'instruction.
Quoiqu'il en soit, nous devons dire que depuis trente trois ans que nous exerçons les fonctions d'instituteurs dans cette commune, nous avons été en relations bienveillantes avec la population qui nous a aidés de son concours. Le Conseil Municipal a voté des fonds pour plusieurs distributions de prix et nous a aidés en créant une caisse des écoles et en achetant des livres pour la bibliothèque scolaire.
Depuis l'établissement du Certificat d'Etudes Primaires, nous avons réussi à le faire obtenir à trente quatre élèves. On trouvera sans doute que c'est peu, mais l'irrégularité de la fréquentation scolaire ne nous a pas permis de faire mieux. Du reste, un certain nombre d'élèves ont reçu , en dehors de la Commune, un complément d'instruction qui leur aurait permis de recevoir ce certificat et quelques uns l'ont obtenu. D'autres auraient pu l'avoir s'ils s'étaient présentés aux examens.

Mussy-sous-Dun a produit un bachelier : M. Jean Aucourt ; deux curés dans le siècle : M. Gauthier, décédé curé de Briant et M. Feignier, ancien curé de Curbigny ; trois instituteurs laïcs : M. Jean- Baptiste Michel, décédé libraire à Lyon, M. Jean-Claude Aulas, instituteur à Vareilles ; M. Jean-Marie Aulas, actuellement instituteur adjoint à Chauffailles (1902).
Il a fourni aussi cinq instituteurs congrégationnistes et un professeur ecclésiastique, M. Troncy. Un sixième instituteur congrégationniste exerce ses fonctions au Canada.
Il a fourni également trois institutrices laïques : Mlle Laroche et Mesdemoiselles Maria et Victorine Nesly et un assez grand nombre de religieuses vouées à l'enseignement, dont deux ou trois sont allées se fixer au Japon.




LISTE DES INSTITUTEURS DEPUIS LA LOI DU 23 JUIN 1833

MM.
CHERVET Louis Antoine, installé le 25 mai 1841
FENOUILLET Noël Joseph, frère mariste, installé le 23 septembre 1852
Frères maristes, noms inconnus
DRAVERT Claude, installé le 12 novembre 1854
ROZET Martin, installé le 2 février 1857
LAGNEAU Domnique, installé le 11 avril 1857
LHENZY Benoit, installé le 4 novembre 1860
SANDRE Jean-Baptiste, installé en février 1864
BONNOUVRIER Louis, installé le 5 novembre 1867
NESLY Jean, installé le 8 novembre 1869
REBOUX Joanny, installé le 20 avril 1903


LISTE DES INSTITUTRICES

Mme BOURLOT Marie, établie en 1845
PERNIN Lazarette, religieuse, établie le 8 septembre 1857
Soeur SIGUORI, établie en 1869
BLONDEAU (Soeur St Benoit), établie le 1er septembre 1871
BARRIER Jeanne (Soeur Pélagie), établie le 31 octobre 1879
AUBERGER Laurence (Soeur Théotiste), le 23 mars 1884
Mlle TROMPETTE (non installée) en 1902
Mlle POMTUS Louise, installée le 1er octobre 1902
Mlle BRANCHET
Mme BOUGELET
Mlle BRESSON


LISTE DES INSTITUTEURS ADJOINTS

MM.
CHANUSSOT Jean, installé le 27 octobre 1884
BUDIN Jean-Marie, installé le 18 octobre 1886
BODET Thomas, Joseph, Hector, installé le 16 octobre 1889
SANGOUARD François, installé le 16 novembre 1894
CHACHUART Antoine, installé le 1er janvier 1896
NESLY François, Marie, Louise, installé le 16 juin 1898
JACQUET Pierre, installé le 1er octobre 1898
LABOEUF Philibert, installé le 1er octobre 1899
ROYAT Alphonse, installé le 1er octobre 1902



LISTE DES GARDES CHAMPÊTRES


MM.
GONIN Philippe, de 1819 à 1829
SARRAZIN jacques, de 1829 1840
BAJARD Jean, de 1841 à 1845
DESMURGER Pierre, de 1850 à 1851
PERRIN Joseph, de 1851 à 1857
DUVERNAY Jean, de 1857 à ....
LIVET Antoine, de .... à 1865
BAJARD Louis, de 1866 à 1891
BUISSON Jean Antoine, de 1898 à 1903

Les trois premiers gardes furent révoqués. Par délibération en date du 15 mai 1829, le Conseil Municipal se plaint de la conduite du garde Gonin et demande sa révocation, quoique les différents bruits qui circulent sur lui soient peut-être sans fondement dit la délibération.
Le sieur Sarrazin fut révoqué par arrêté préfectoral du 12 janvier 1841, pour extrême négligence.
Le sieur Bajard Jean fut révoqué pour les mêmes motifs, par le préfet Delmas, le 20 octobre 1845.
Le sieur Desmurger mourut après avoir été garde pendant un an.
Le sieur Perrin Joseph donna sa démission en 1857.
Nous n'avons pu trouver dans les archives la date de la cessation des fonctions du sieur Duvernay, ni celle de la nomination de son successeur, le sieur Livet, qui fut d'abord suspendu, puis révoqué par le préfet pour avoir, étant à l'auberge, frappé un sieur Desmurger avec une bouteille.
Bajard Louis, ayant exercé ses fonctions pendant vingt six ans, donna sa démission en raison de son âge déjà avancé en 1890.
L'emploi fut supprimé au 1er janvier 1891. Il fut rétabli par délibération du Conseil Municipal, prise à la session de mai 1898.
Le traitement du garde champêtre, qui était de deux cents francs avant la séparation de la commune d'Anglure-sous-Dun, fut réduit à cent cinquante après la création de cette commune.
Lorsqu'on a voté le rétablissement de l'emploi, le traitement a été fixé à deux cent cinquante francs et il a été convenu que le garde ferait quelques réparations les plus urgentes aux chemins.
Le traitement du garde a été de nouveau supprimé par délibération de la session de mai 1902.




CIMETIÈRE

Le cimetière était autrefois, comme dans la plupart des communes, autour de l'église.
Dans une délibération du 16 septembre 1858, le Maire expose que le cimetière est insuffisant et qu'il se trouve dans des conditions tellement mauvaises qu'il est urgent de le transférer ailleurs, que les fosses se renouvellent tous les trois ou quatre ans et qu'il arrive souvent que les cercueils ne se trouvent pas consumés et qu'on est obligé de déposer les nouveaux sur les anciens, de sorte que les derniers ne se trouvent pas à la profondeur voulue par la loi.
Le Conseil décide de demander la translation du dit cimetière.
Le 26 du même mois, le Conseil vote le transfert du cimetière dans le champ Simonard et achète de la veuve Laroche un chemin pour y conduire.
Le 2 janvier 1859, le Conseil et les plus imposés votèrent une imposition de deux mille francs (2000 francs), à répartir sur les années 1859 et 1860, pour payer les frais de transport du cimetière.
Le 12 novembre 1861, le Conseil demanda que les travaux du cimetière soient faits en régie.
Le 22 juin 1862, le Conseil considérant que la translation du cimetière n'avait pas encore eu lieu, demanda de nouveau l'acquisition du terrain pour cet usage de la veuve Laroche et de Thomas Simonard.
Le 13 juillet, il fixa la dépense d'achat du cimetière, y compris celle du chemin y conduisant, à la somme de mille neuf cent quatre francs (1904 francs) et le devis des murs de clôture dressés par M. Lhenry à celle de deux mille cent quarante trois francs soixante centimes (2143 francs 60 centimes).
Le 4 septembre 1864, le Conseil fixe les concessions au cimetière à dix francs pour les concessions de quinze ans, à trente francs pour les concessions trentenaires et à quatre vingt dix francs le mètre carré pour les concessions perpétuelles.
Le 13 mai 1866, le Conseil reconnait qu'il a été payé quatre mille quarante huit francs (4048 francs) pour le cimetière et qu'il reste encore à payer mille cent quatre vingt neuf francs (1189 francs), ce qui porte la dépense à cinq mille deux cent trente sept francs (5237 francs).
Il vote une nouvelle imposition pour 1867, celles déjà votées étant insuffisantes.
Le premier corps enterré dans le nouveau cimetière fut celui du sieur Antoine Monveneur, époux de Claudine Durix, décédé le 23 février 1863.
Actuellement, les concessions au cimetière sont fixées ainsi qu'il suit :
1-Concessions de quinze ans : dix francs le mètre carré.
2-Concessions de trente ans : vingt francs le mètre carré.
3-Concessions perpétuelles : soixante francs le mètre carré.
Jusqu'à présent, il n'a été demandé aucune concession de quinze ans, le cimetière étant assez vaste pour que les inhumations ne se renouvellent pas plus fréquemment.
La modification au tarif des concessions a été faite par délibération en date du 8 novembre 1896.


POSTE



Nous ne savons pas comment le service de la poste se faisait autrefois dans la commune.
Il a dû être d'abord hebdomadaire puis semi-hebdomadaire.
Quoiqu'il en soit, en 1851, le facteur ne passait encore que tous les deux jours, puisque par délibération du 10 mai de la dite année, le Conseil demanda que le service du facteur ait lieu tous les jours, comme dans les autres communes du canton. Ce voeu fut renouvelé en 1854.
En 1869, à notre arrivée dans la localité, le même facteur desservait les communes d'Anglure nouvellement créée, Chassigny et Mussy et cela durera encore longtemps, puis la commune d'Anglure en fut distraite, enfin celle de Chassigny en fut également séparée.
En 1869, le service était fait par le facteur François Maillet. Ses successeurs furent, dans l'ordre suivant, si nos souvenirs sont exacts : Auguste Aucagne, Pierre Lacroix, Gudefin, Martin, Collonge, Bonnetain, Rebillard, Notet, Trouillet frères successivement, Marmorat, Michelet, et enfin Trouillet qui a commencé au 15 février 1901.




BUREAU DE BIENFAISANCE

L'origine du Bureau de Bienfaisance de la commune de Mussy-sous-Dun remonte à 1755, époque à laquelle Mme Jeanne Marie Dubost de Petit Bourg, Marquise d'Anglure, donna aux pauvres une rente annuelle de quarante livres.

Nous transcrirons ici la copie du testament :

Au nom de Dieu soit, pardevant Cosme Dechagnie, notaire royal résidant au Bourg de La Clayette en Maconnais soussigné et présence des témoins ci-assemblés et après nommés, fut présente dame Jeanne Louise Dubost du Petit Bourg, épouse d'haut et puissant Seigneur Messire Alexandre Marie de Noblet, Chevalier, Marquis de Noblet d'Anglure, Seigneur de Mussie sous Dun, Essertennes, Serrières, Vergisson et autres lieux, demeurant actuellement au château de Noblet susdite paroisse de Mussie, laquelle étant indisposée de sa personne, saine d'ailleurs de tous ses sens, après avoir imploré la miséricorde et l'intercession de la Sainte Vierge et des Saints, a volontairement fait et dicté son testament ainsi qu'il suit :
Eut sa sépulture dans le tombeau de ses ancêtres, étant dans la Chapelle appelée Chébaud contigue à l'Eglise paroissiale de Beaujeu.
Et pour ses frais funéraires, prières et oeuvres pies, elle s'en rapporte à la discrétion du dit Seigneur, Marquis de Noblet, son époux, veut néanmoins qu'il soit employé annuellement et manuellement, pour les pauvres les plus nécessiteux du dit Mussie, la somme de quarante livres, pour aider à les nourrir et habiller à perpétuité, par forme d'aumônes et charité, à condition par les dits pauvres de s'assembler le jour de la distribution qui en sera faite au devant de la principale porte de l'Eglise du dit Mussie et de prier Dieu pour le repos de l'âme de la dite dame testatrice, laquelle distribution commencera de se faire incontinent après le décès de la dite dame testatrice, en présence du juge ou du procureur fiscal du dit marquisat de Noblet et du curé du dit Mussie, qui donneront un état  à chaque distribution des dits pauvres les plus necessiteux et pour que l'intention de la dite dame testatrice soit exécutée, elle affecte et hypothèque un principal de huit cents livres qui lui est dû par M. Dubost de Favand son frère ou quoi que ce soit par le nommé Thérit, débiteur du dit principal de huit cents livres, sous la rente de quarante livres, auquel débiteur il sera passé quittance tous les ans par les dits sieurs curé de Mussie, le juge ou le procureur fiscal du dit marquisat pour sa valable décharge et si le principal de huit cents livres vient à être remboursé, il sera sur le champ remplacé par l'héritier de la dite dame testatrice ou les siens entre les mains d'un débiteur solvable, pour que la dite rente de quarante livres soit toujours distribuée aux dits pauvres à perpétuité, donne et lègue la dite dame testatrice au sieur Marquis de Noblet, son époux, la propriété de son cabinet, les garde-robes, toilettes, linge, robes, hardes, joyaux et bijoux sans réserves pour en faire ce que bon lui semblera et la jouissance de ses biens jusqu'au mariage ou majorité de leurs enfants, sans être tenu de leur rendre aucun compte, quoique dispensé de le faire jusqu'au dit temps suivant les lois, donne et lègue la dite dame testatrice à demoiselle Mademoiselle Catherine Louise de Noblet sa fille et du dit Marquis de Noblet, sa légitime de droit, que la dite dame testatrice ne peut fixer quant à ses droits légitimes et autres prétentions ne sont pas encore liquides, payable à son mariage ou majorité et ce pour tous droits de légitime maternité que la dite demoiselle de Noblet peut avoir et prétendre en biens et hoiries de la dite dame testatrice qui la fait et institue en ce, son héritière et légataire particulière et au surplus des autres biens, meubles, immeubles, droits raisons et actions présents et à venir de la dite dame testatrice, elle a fait nommer et instituer pour son héritier universel M. Charles Etienne de Noblet son cher fils et du dit seigneur Marquis de Noblet d'Anglure, auquel la dite dame veut et entend tous les biens et droits appartenir sitôt après son décès arrivé, cassé, révoqué et annulé la dite dame testatrice tous autres testaments et dispositions à cause de mort qu'elle peut avoir fait cy devant voulant qu'ils demeurent nuls et que le présent qui lui a été lu et relu vaille et subsiste par toutes les meilleures formes et moyens de droit.

Dont acte fait et passé dans une chambre haute du dit château de Noblet, au devant du lit où la dite dame testatrice est détenue, l'an mil sept cent cinquante cinq, le treizième mars après midy en présence de sieur Jean Dominique Gonnet maître chirurgien juré demeurant en la paroisse de Ranchal, Jean Ducroux maréchal, Claude Gardet aussi maréchal, Etienne Gardet son fils, habitants du dit Mussie, Claude Deschamp et Philibert Gudefin  domestiques demeurant tous sur la dite paroisse de Mussie, témoins appelés à la réquisition de la dite dame testatrice qui s'est soussignée avec les dits Gonnet, Ducroux, Gardet, père et fils non les autres témoins pour ne le savoir de ce en-quis et soumis.

Signé à la minute, Dubost, Noblet, Gonnet, Ducroux, Gardet, Gardet, et Dechagnie notaire royal.
Au bas est écrit : Enregistré à La Clayette le seize mars mil sept cent cinquante cinq, reçu pour la qualité soixante livres insinué le dit jour reçu pour le legs du mobilier soixante livres.
Signé : Lavillette
Expédié pour troisième à M. Charles de Noblet requérant par moy soussigné acquéreur des minutes de défunt R. Dechagnie.
Signé : Gaillard notaire.

Nous n'avons pas de document constatant l'existence d'une Commission de Bureau de Bienfaisance avant 1823, mais il devait en exister une car nous lisons dans la première délibération existant à la Mairie de la Commission administrative, délibération prise au presbytère.

En conformité de l'arrêté  de Monsieur le Préfet, du 11 septembre 1816, concernant l'organisation de Bureaux de Bienfaisance dans les communes et de la lettre de Monsieur le Sous-Préfet du 20 février dernier, pour nous y conformer et recomposer le Bureau de Bienfaisance, avons choisi parmi les plus anciens membres du Conseil Municipal de la dite commune, les sieurs Jean-Marie Dury,  Benoit Corneloup et Simon Laroche, conjointement avec M. Lagay, prêtre desservant la dite commune que nous avons nommé et choisi pour emplir la fonction de trésorier du dit Bureau.

Le 30 mars 1823, la Commission accepta un don fait aux pauvres par M. Boucaud, consistant en cinquante mesures de blé et six moules de bois valant environ trois cents francs. Le 10 avril de la même année, elle répartit la rente de quarante francs léguée par la Marquise d'Anglure et vingt deux mesures de seigle données par les parents des mineurs Bajard, remises au Bureau par Sambardier, tuteur des dits mineurs.
Le 30 juin de la même année, elle répartit entre les pauvres cinquante quatre mesures au lieu de cinquante provenant du legs Boucaud.
Le 24 juin 1824, elle répartit la somme de quarante francs provenant du legs de la Marquise d'Anglure et celle de cinquante six francs provenant de la vente du bois laissé par M. Boucaud.

Le 1er mai 1825, elle désigne M. Gille Barthélémy en remplacement de M. Benoit Corneloup qui ne faisait plus partie du Conseil comme membre de la dite Commission.
Le 11 mai, nouvelle distribution de la rente léguée par la Marquise d'Anglure.
Le 31 décembre 1826, la Commission dressa procès verbal de la nomination faite par M. le Préfet, en date du 11 décembre 1826, de MM. Lagay desservant, Jean-Marie Dury , Jean-Marie Lacombe et Claude Martin comme membres du Bureau de Bienfaisance.
Le 20 janvier 1827, la Commission constata que toutes les sommes reçues avaient été distribuées et qu'il ne restait rien en caisse.
Le 12 août de la même année, la Commission accepta un legs fait au profit des pauvres de la commune par défunte Antoinette Devaux, suivant testament reçu Me Labrosse notaire à Cours, en date du 5 octobre 1816.
Cependant la somme de huit cents livres léguée par la Marquise d'Anglure avait été prêtée à la Fabrique et le Conseil de cet établissement demanda à rembourser cette somme au 1er janvier 1828 et la Commission du Bureau de Bienfaisance le 30 septembre 1827 d'acheter un fonds de terre pour l'emploi de cette somme.
Cette délibération ne fut pas approuvée et le 10 février suivant, la Commission accepta ce legs qui, jusqu'alors, avait été distribué sans acceptation écrite.
Une ordonnance royale du 12 août 1828 autorisa l'acceptation du dit legs et dit que dans le cas de remboursement, la somme serait employée en achat de rentes sur l'Etat.
Le 28 septembre, la Commission demanda de nouveau de placer les huit cents francs formant le capital de cette rente chez un habitant solvable de la commune ou de tout autre lieu à cinq pour cent sans retenue et sur obligation avec hypothèque spéciale, mais cette délibération ne fut pas approuvée et le Préfet prit un arrêté conforme à l'avis du Sous-Préfet et portant ce qui suit :

" Vu etc... Le Préfet de Saône-et-Loire approuve l'avis du Sous-Préfet et arrête que le Bureau de Bienfaisance assurera immédiatement l'emploi des fonds en achat de rentes sur l'Etat. Le Sous-Préfet surveillera l'exécution de cette disposition dans le mois."
MACON, le 15 septembre 1828
Le Préfet :
Signé ...

M. Charles Etienne de Noblet avait fait un don par testament à soixante pauvres de la commune. Le 4 janvier 1829, la Commission déchargea le sieur Jean-Marie Corneloup et lui donna quittance de la somme de soixante francs distribuée depuis peu, le reste ayant été distribué en présence de Jean-Marie Dury, Claude Baizet et Jean-Marie Michel. Cette somme non indiquée avait été donnée par testament du 14 mai 1812.
Le 25 avril 1829, la Commission distribua à quatre vingts pauvres la somme de cinq cent dix neuf francs  cinquante six centimes (519 francs 56 centimes) inscrite au budget de 1829.
Le 26 avril 1829, la Commission accepta un legs de vingt doubles décalitres de seigle fait par Claudine Lacombe veuve de Guillaume Lacombe.
Le 9 août de la même année, elle accepta le legs fait aux pauvres de vingt doubles décalitres de seigle et de cent francs en argent par Pierre Durix, suivant testament reçu Me Guilloux notaire à La Clayette le 3 mai 1815.

Le 21 mars 1830, elle répartit entre soixante pauvres la somme de cent vingt cinq francs en argent et trente mesures de seigle.
Le 15 mai 1830, le compte du Sieur Favre percepteur receveur fut approuvé et la Commission approuva l'emploi en rentes cinq pour cent des huit cents francs remboursés par la fabrique et provenant du legs de la Marquise de Noblet d'Anglure.
Le 15 mai 1831, M. Favre fut déclaré reliquaire de dix huit francs quatorze centimes.
Le 27 mai 1832, la Commission accepta un legs de vingt doubles décalitres de seigle fait par Benoit Corneloup suivant testament reçu Me Vallory à Chauffailles le 31 décembre 1807.
Le même jour, autre acceptation de dix boisseaux de seigle donnés par Pierrette Debiesse veuve Giraud, suivant testament reçu Me Gay notaire à Chauffailles le 9 avril 1829.
Le 10 mai 1832, la Commission approuve les comptes de M. Sabatin percepteur receveur et reconnait que les recettes se sont élevées en 1830 à la somme de deux cent cinquante six francs (256 francs), les dépenses à deux cent cinquante sept francs trente quatre centimes (257francs 34 centimes) et le reliquat à seize francs quatre vingts centimes (16 francs 80 centimes).
Ce reliquat est en 1832 de quatre vingt trois francs quatre vingts centimes (83 francs 80 centimes).
Le 19 mai 1833, la Commission répartit entre soixante pauvres la somme de soixante seize francs trente six centimes (76 francs 36 centimes) et trente boisseaux de seigle.

Le 20 mars 1835, la Commission approuve le legs de cent francs (100 francs) fait par le Sieur Vincent Lamure suivant testament olographe.
Le 25 du même mois, nouvelle acceptation d'un legs de cinquante francs (50 francs) fait par Benoit Livet.
Le 2 février 1836, la Commission demande le retrait de la somme de deux cent vingt six francs (226 francs) qu'elle répartit le 1er mars suivant entre vingt deux pauvres nécessiteux.
Le 16 novembre 1836, M. Magnien desservant est nommé membre du Bureau de Bienfaisance. Les autres membres sont, outre le Maire Ducarre, Benoit Odin, Gille Barthélémy, Etienne Lacarelle et Jean-Marie Lacombe.
Le 12 février 1837, distribution de cent douze francs quatre vingt quatorze centimes (112 francs 94 centimes) à onze indigents.
Le même jour, acceptation d'un legs de dix mesures de froment donné par Jean Durix selon testament reçu Me Jacquier le 9 juillet 1828. Le 4 mars 1838, la Commission répartit ce legs entre huit pauvres.
Le 4 février 1839, distribution de soixante sept francs cinquante centimes (67 francs 50 centimes) à sept indigents et le 10 mars de huit boisseaux de seigle à quatre autres.
Le 4 octobre 1839, nouvelle distribution de cent deux francs cinquante centimes (102 francs 50 centimes) et de vingt boisseaux de blé à huit indigents.

Le 4 octobre 1840, la Commission distribua quinze mesures de seigle et trente francs (30 francs) en argent à vingt pauvres.
Le 9 février 1841, distribution de trente francs (30 francs) à neuf pauvres et de trente doubles décalitres de seigle à onze autres.
Le 9 mai 1842, distribution de trente francs (30 francs) entre dix indigents.
Le 3 mai 1843, la Commission accepte un don de vingt cinq doubles décalitres de seigle fait par les mariés Pierre Durix et Françoise Augay.
Le 8 décembre 1843; elle accepte une donation de trente doubles myriagrammes de seigle faite par Antoinette Michel veuve Benoit Gille.
Le même jour, elle distribue trente francs (30 francs) aux quatre pauvres les plus nécessiteux.
Le 10 décembre de la même année, la Commission reconnaissant que l'année était une des plus malheureuses pour les pauvres, tant par suite de la grêle et de l'ouragan de 1842 que par cessation de tout commerce, demanda l'autorisation de recevoir le plus tôt possible les donations faites par Jean Durix et par la veuve Gille dont nous avons parlé.
Le 4 mai 1884, la Commission accepta le legs de cinquante doubles décalitres de seigle fait par le Sieur Joseph Corneloup suivant testament du 24 avril 1843 décédé le même jour et un autre don de vingt boisseaux de seigle fait par François Troncy et Claudine Pelosse. Le Bureau fut autorisé à accepter ces legs par arrêté préfectoral du 22 juin suivant.
Le 24 décembre de la même année , la Commission répartit la somme de trois cent cinq francs (305 francs) entre quarante deux pauvres. Une grande partie de cette somme était en nature, c'est-à-dire en seigle. L'hectolitre était alors estimé quinze francs.

Le 26 octobre 1845, nouvelle distribution de seigle à quarante et un pauvres pour une somme évaluée deux cent quarante cinq francs (245 francs).
Faisaient alors partie de la Commission MM. Magnien curé, Ballandras, Dury, Lacarelle et Odin maire.
Le 1er mai 1847, la Commission distribua vingt neuf doubles décalitres treize litres de seigle qu'elle avait acheté avec les ressources du Bureau à vingt cinq  indigents et le 4 décembre soixante francs (60 francs) à vingt d'entre eux.
Le 12 mai 1848, elle accepta un legs de vingt doubles décalitres de seigle fait par Barthélémy Chabanon suivant testament reçu Me Gay le 20 octobre 1843 et un autre de quarante huit décalitres fait par Marie Troncy veuve de Claude Martin suivant testament reçu Me Sandrier notaire à Chauffailles le 30 mars 1845.
La distribution évaluée à cent trente deux francs (132 francs) eut lieu en nature le 21 janvier 1849 ainsi que celle de quarante francs (40 francs) en argent à trente six pauvres.
Le 28 avril 1849, la Commission accepta les legs de cent cinquante francs (150 francs) fait par Françoise Bajard et de vingt quatre décalitres de seigle fait par Jeanne-Marie Gauthier veuve Chabanon.

La distribution de ces vingt quatre décalitres fut faite à six pauvres le 1er mai 1850.
En 1850, M. Lambert fut remplacé par M. Perret percepteur comme receveur du Bureau.
La même année, la veuve Trouillet donna vingt doubles décalitres de seigle et la distribution fut faite le 13 juillet 1851.
Le 22 décembre 1853, la Commission distribua la somme de cent quatre vingt dix sept francs quatre vingt huit centimes (197 francs 88 centimes) à vingt neuf indigents.

Le 28 janvier 1855, distribution de quarante cinq francs cinquante centimes (45 francs 50 centimes) à huit pauvres.
Cependant le receveur de l'enregistrement ayant réclamé la somme de trente francs trente six centimes (30 francs 36 centimes) pour les legs Jean-Marie Trouillet, Françoise Bajard et Jeanne-Marie Gauthier, les dons en nature cessèrent presque complètement ou du moins n'eurent plus lieu par la voie du Bureau de Bienfaisance , les héritiers des testateurs préférant faire eux-mêmes la distribution aux indigents necessiteux.
Le 13 mars 1856, le Bureau de Bienfaisance distribua trente trois francs cinquante huit centimes (33 francs 58 centimes) à huit pauvres et trente huit  francs (38 francs) à pareil nombre d'indigents le 1er mars 1857.
Le 20 avril de la dite année, la Commission accepta un legs de deux cent cinquante francs (250 francs) et de douze doubles décalitres de seigle fait par Benoite Gille veuve de Durix suivant testament reçu Me Lebreton notaire à Chauffailles le 24 Janvier 1857.
Le 23 janvier 1859, distribution de deux cent quarante et un francs quarante neuf centimes (241 francs 49 centimes) à vingt cinq indigents.

De 1862 à 1867, aucune délibération n'est inscrite au registre des délibérations de la Commission administrative.
Cependant par testament du 29 octobre 1859, Antoinette Aublanc veuve d'Etienne Chaumont fit un legs de mille francs (1000 francs) au Bureau de Bienfaisance.
L'une des clauses de ce testament reçu Me Jacquier notaire à La Clayette, après divers legs faits à ses enfants, porté ce qui suit :
1-...................................................................................................................
2-de donner aux pauvres de la commune de Mussy-sous-Dun six cents francs (600 francs) à mon intention et quatre cents francs (400 francs) à l'intention de mes parents décédés, somme totale mille francs (1000 francs) qui sera exigible en cinq paiements égaux d'année en année, le premier paiement devant avoir lieu quatre mois après mon décès, sans intérêt, jusqu'aux époques d'échéance passées lesquelles ils auront cours de cinq pour cent par an et pour assurer le paiement de la dite somme, le Bureau de Bienfaisance de Mussy, auquel je viens de faire le legs à titre particulier, pourra requérir inscription aux frais de mes héritiers sur le pré dit Paperin que je possède sur la commune de Chassigny et dont je me suis fait la réserve en pleine propriété, comme condition de la donation au profit de mes enfants, constatée par acte reçu Me Jacquier soussigné le dix huit septembre mil huit cent cinquante quatre.

Ce testament fut enregistré à La Clayette le 26 septembre 1864.
Le 17 novembre 1864, la Commission administrative accepta ce legs, d'après le visa du Conseil Municipal du 20 du même mois.
La somme fut employée en achat de rentes sur l'Etat et les rentes ainsi obtenues, jointes à celles que le Bureau possédait déjà, provenant du legs de la Marquise d'Anglure, formèrent une somme de soixante onze francs (71 francs).

Le 15 décembre 1867 eut lieu une distribution de cent quarante francs (140 francs) à sept pauvres et le 26 avril 1868 une autre de cinquante francs (50 francs) également à sept pauvres.
Cependant la Commission ayant été réorganisée en 1871, la dite Commission se trouva composée de MM. Jean-Marie Duvernay, Benoit Gauthier, Jean Aucourt, Philibert Laroche, Ducarre Maire et Alix curé.
Le 18 décembre 1871, la commission fit une distribution de trois cent cinquante francs (350 francs) à vingt cinq pauvres. Cette distribution fut faite en raison de la rigueur de la saison.
Le 9 février 1873, la Commission distribua cent francs (100 francs) à quatre femmes âgées se trouvant dans un pressant besoin.
La commune d'Anglure ayant réclamé une partie des ressources du Bureau, la Commission émit le voeu que les choses restassent dans l'état où elles se trouvaient.
Le 30 novembre 1873 eut lieu l'installation de M. Louis Monveneur.
Le même jour, elle accorda un secours de soixante huit francs (68 francs) à une octogénaire dont la position réclamait des soins urgents.
Le 8 mars 1874, elle distribua entre sept indigents une somme de trente six francs (36 francs) provenant d'une subvention de l'Etat et soixante huit francs (68 francs) sur les ressources ordinaires.
En 1875, un secours de trente francs (30 francs) fut accordé à la femme d'un réserviste qui se trouvait sans ressources et un autre de quarante francs (40 francs) à une famille nécessiteuse dont plusieurs membres étaient malades.

En 1876, il fut alloué à deux femmes de réservistes nécessiteux la somme de cinquante six francs (56 francs).
En 1877, la Commisson accorda trente francs (30 francs) au Sieur Odin vieillard nécessiteux, trente francs (30 francs) à un père de famille ayant deux enfants idiots et dix huit francs (18 francs) à une femme veuve ayant une fille malade.
En 1878, elle distribua cent quatre vingt trois francs (183 francs) à douze indigents très nécessiteux.
En 1879, la Commission distribua cent soixante francs (160 francs) à treize indigents dont plusieurs malades ou infirmes.

En 1880, elle distribua cent deux francs soixante cinq centimes (102 francs 65 centimes) à treize nécessiteux dont une octogénaire et plusieurs infirmes.
En 1881, elle reçut une subvention de trente francs (30 francs) de l'Etat et distribua quarante six francs cinquante centimes (46 francs 50 centimes) à deux indigents très nécessiteux.
En 1882, une nouvelle subvention fut accordée au Bureau de Bienfaisance et il fut distribué cent quarante et un francs soixante dix centimes (141 francs 70 centimes).
La même année, la Commission vota une somme de trente francs (30 francs) pour la Caisse des Ecoles.
En 1883, nouvelle subvention de trente francs (30 francs) accordée par l'Etat et vote de pareille somme en faveur de la Caisse des Ecoles.
En raison de la douceur exceptionnelle de l'hiver, aucun subvention ne fut faite aux indigents.
En 1884, le Bureau ayant reçu une subvention de quarante francs (40 francs) accorda trente francs (30 francs) à la Caisse des Ecoles.

En 1885, le Bureau reçut ne subvention de vingt francs (20 francs), en accorda une de trente (30) à la Caisse des Ecoles et distribua cent quarante francs (140 francs) à treize indigents. Il paya en outre seize francs (16 francs) au docteur Briandas pour soins donnés à des indigents malades et neuf francs soixante quinze centimes (9 francs 75 centimes) pour médicaments.
En 1886, la Commission reçut de l'Etat un secours de cinquante cinq francs (55 francs), accorda une subvention de trente francs (30 francs) comme les années précédentes et cent soixante quinze francs(175 francs) furent distribués à trize indigents. Il fut payé aussi quatre francs quate vingts centimes (4 francs 80 centimes) pour médicaments.
En1887, la subvention de l'Etat fut de vingt francs (20 francs) et la subvention à la Caisse des Ecoles comme les années précédentes.
En 1888, la subvention de l'Etat fut de quarante francs (40 francs), celle accordée à la Caisse des Ecoles comme les années précédentes; quinze francs (15 francs) furent accordés à M. le docteur Laurent Faucon et neuf francs quatre vingt cinq centimes (9 francs 85 centimes) furent payés pour médicaments.
En 1889, le Bureau ne reçut pas de subvention de l'Etat, la même subvention que les années précédentes fut accordée à la Caisse des Ecoles et quatre vingt dix francs (90 francs) furent distribués à treize indigents.

En 1890, pas de subvention de l'Etat, même subvention à la Caisse des Ecoles. On paya dix huit francs (18 francs) pour le logement d'une indigente, neuf francs soixante centimes (9 francs 60 centimes) pour médicaments et soixante quatre francs (64 francs) furent distribués à onze indigents.
En 1891, subvention ordinaire à la Caisse des Ecoles. Il fut payé neuf francs quatre vingts centimes (9 francs 80 centimes) pour médicaments. En raison des secours extaordinaires qui avaient été distribués par la charité privée, aucune somme ne fut accordée par le Bureau de Bienfaisance.
En 1892, la Commission accorda la subvention ordinaire à la Caisse des Ecoles et distribua cent trente francs (130 francs) entre quinze indigents. Elle paya en outre six francs soixante centimes (6 francs 60 centimes) de médicaments.
En 1893, même subvention que les années précédentes à la Caisse des Ecoles. En raison de la douceur de l'hiver et des secours accordés par la charité privée, aucune somme ne fut distribuée aux indigents.
Le 25 novembre 1894, la Commission prit connaissance d'un testament reçu Me Trouillet notaire à Chauffailles le 19 juillet 1892 fait par Mme Marie Martin épouse de M. Jean-Marie Durix portant ce qui suit :
"Je donne et lègue à M. Jean-Marie Durix mon mari tous les biens meubles et immeubles que je délaisserai à mon décès et qui composeront ma succession à charge .
- De distribuer lui-même dans les deux années de mon décès aux pauvres de la commune de Mussy-sous-Dun une somme de cinq cents francs à distribuer par moitié à raison de deux cent cinquante francs par année"
La Commission reconnut qu'elle n'avait pas à s'immiscer dans le paiement du legs de Madame Durix.
La même année, la subvention ordinaire fut accordée à la Caisse des Ecoles et soixante quinze francs (75 francs) furent distribués à neuf indigents dont deux octogénaires.

En 1895, le Bureau reçut cent vingts francs (120 francs), part de la concession lui revenant dans celle qui furent accordées au cimetière à Mme veuve Sabatin, accorda la subvention ordinaire à la Caisse des Ecoles et en raison de la douceur de l'hiver et des dons faits en dehors du Bureau de Bienfaisance, ne distribua aucune somme aux indigents.
Cependant, le 28 décembre 1895, Mademoiselle Marie Gauthier fit en faveur du Bureau le testament olographe que nous transcrivons ci-après :
"Je soussignée Marie Gauthier  ménagère, demeurant à Mussy-sous-Dun fait ainsi mon testament.
Je donne à Jean-Marie Gauthier mon père, tous les objets mobiliers m'appartenent ainsi que le bétail, harnais, d'agriculture et récolte et tous autres ainsi appelés par la loi ; mon père en disposera en propriété et jouissance comme il voudra.
Je donne également à mon père l'usufruit de toues mes immeubles et il sera dispensé de fournir caution et de faire inventaire ou état des immeubles.
Après la mort de mon père, je donne à perpétuité l'usufruit de mes biens aux pauvres  de ma commune qui sera distribué au Bureau de Bienfaisance tous les ans par M. le Maire et le Conseil Municipal.

Je donne à Jean Marie Baptiste Grisard, fils de Jean Marie Grisard et de Philomène Gauthier, la somme de deux mille francs (2000 francs) à qui je donne droit, après la mort de mon père, d'en jouir, quand il sera majeur, sans intérêt. Je charge mon filleul de deux cents francs (200 francs) de messes les deux années qui suivent mon décès. :
Fait à Mussy-sous-Dun, le vingt huit décembre mil huit cent quatre vingt et quinze.
Signé : Marie Gauthier.

Le 7 juin 1896, la Commission administrative composée de MM. Jean-Pierre Fayard, Jean-Benoit Delphin, Benoit Labrosse, Ducarre présents et de M. Aulas, Laroche, et Vouillon absents, accepta à titre provisoire le legs fait par Mlle Gauthier et donna à son président les pouvoirs nécessaires pour prendre toutes les mesures conservatoires utiles.
M. Gauthier père étant encore vivant (22 septembre 1902), le Bureau ne jouira de ce legs qu'après sa mort.
En 1896, la subvention accordée à la Caisse des Ecoles fut réduite à quinze francs (15 francs) et le Bureau reçut une subvention de quatre vingts francs (80 francs) et soixante francs (60 francs) furent distribués à cinq indigents. Il fut ainsi payé six francs vingt centimes (6 francs 20 centimes) pour médicaments.
Le 21 février 1897, la Commission décida qu'il serait prélevé dix francs (10 francs), chaque année à partir de 1897, sur les ressources du Bureau, pour le service de l'assistance médicale.
En fait, la commune s'étant procuré des resssources par suite d'un legs fait par Mme Fleury, dont nous parlerons dans un autre chapitre, cette somme n'a pas été payée.
Le Bureau n'a versé qu'une fois un franc quatre vingts centimes (1franc 80 centimes).
En 1897, il fut alloué quinze francs (15 francs) à la Caisse des Ecoles et distribué vingt trois francs (23 francs) aux indigents.
Le Bureau avait reçu quatre vingt treize francs trente trois centimes (93 francs 33 centimes) provenant de sa part dans la concession au cimetière accordée à la famille Jomain.
En 1898, la somme de quinze francs (15 francs) a encore été allouée à la Caisse des Ecoles et il a été payé dix francs (10 francs) pour conduire un malade à l'hôpital de Beaujeu.
En 1899, même subvention que les années précédentes à la Caisse des Ecoles et trente francs (30 francs) ont été donnés à une indigente.
Il a été décidé qu'il serait payé, cette année 1899, la somme de cent cinquante francs (150 francs) à la commune d'Anglure-sous-Dun, pour l'indemniser des recettes du Bureau de Bienfaisance dont elle n'a pas joui depuis 1869 et qu chaque année à partir de 1899, il lui serait payé pour la même raison la somme de vingt sept francs (27 francs).

En 1900, la Commission a supprimé la subvention accordée les années précédentes à la Caisse des Ecoles et elle a remboursé la somme de cinquante francs dix sept centimes (50 francs 17 centimes) aux héritiers de M. Carras receveur, formant le tiers des fonds, appartenant au Bureau, qui avaient été volés.
En 1901, la Commission n'a rien distribué et n'a payé que les frais de gestion.


PAUPÉRISME

Sous le rapport de la diminution du paupérisme, la commune a fait de grands progrès grâce à l'industrie de la soie, surtout : aussi le bien-être a considérablement augmenté. Nous avons vu que dans la première moitié du dernier siècle et même au commencement de la seconde, les dons au Bureau de Bienfaisance consistaient le plus souvent en seigle. Aujourd'hui, les pauvres ne les accepteraient qu'avec peu de reconnaissance. La toilette n'est plus ce qu'elle était autrefois et on voit des jeunes filles, appartenant aux familles les plus pauvres, mises avec un certain luxe et avoir un costume comme les personnes habitant la ville.

En 1847, année où le pain était très cher, il y avait dans la commune, d'après un état dressé en 1851, cent quatre mendiants de tout âge. En 1850, année où le pain était bon marché, il y en avait encore cinquante cinq.
Aujourd'hui, en 1902, nous ne connaissons personne dans la commune qui mendie quoiqu'il y ait encore quelques personnes qui aient besoin d'être secourues. Ce sont surtout les vieillards, hors d'état de travailler, qui, comme partout du reste, sont les plus dignes de solliciter les bienfaits de la charité privée.
S'il n'y a pas de mendiants à Mussy, on en voit passer chaque jour, venant des localités voisines et quelquefois de très loin, qui viennent demander l'aumône dans la commune.
Ces gens-là couchent chez les habitants, dans les écuries, sur les fenils et dans les granges en été. Il est regrettable que beaucoup d'entre eux s'adonnent à l'ivrognerie.



ASSISTANCE MÉDICALE

Le premier don ou legs, que nous avons trouvé en faveur des malades de Mussy-sous-Dun, a été fait par le Marquis d'Anglure en 1897, ainsi que le constate la pièce dont nous donnons ci-après la copie :
"Ce jourd'hui, 22 février 1897, au Bureau de l'hôtel Dieu de la ville de Beaujeu, où sont trouvés extraordinairement assemblés M. Pressavin juge prévôt de la prévoté chatelleye du dit Beaujeu présidant l'assemblée, M. Janson syndic du dit Beaujeu, M. Dulac receveur du dit hôtel Dieu et M. Santallier secrétaire, tous administrateurs en exercice du dit hôtel Dieu. 
Messire Charles Etienne de Noblet Marquis d'Anglure, seigneur de Mussy, Montchanin, Serrières, Essarteaux, Vergisson et autres lieux, demeurant en son château d'Anglure paroisse de Mussy, s'est présenté et a dit que, déterminé à manifester de plus en plus l'intention où il a toujours été de concourir de son mieux au soulagement des pauvres malades et animé des mêmes motifs qui le portèrent déjà à faire le 10 xbre 1785 et sous les conditions insérées dans la délibération, tenue le même jour au Bureau, un don de douze mille livres à cette maison en faveur des dits pauvres malades, il offre encore aujourd'hui de payer ou faire payer et compter au dit hôtel Dieu, pareille somme de douze mille francs, à titre de dotation de deux lits existant dans la salle du dit hôtel Dieu, sans avoir été dotés ni même fondés et auquel il a le droit de présenter des pauvres malades de la manière mentionnée dans la délibération du dit jour xbre 1785, laquelle dotation, si elle est acceptée, aura lieu aux charges clauses et conditions suivantes :

"La première, que l'un des dits lits sera destiné à recevoir et coucher des pauvres malades des dites paroisses de Mussy et de Serrières sur la présentation qui en sera faite par le dit seigneur Marquis d'Anglure et ses héritiers ou à défaut par MM. les curés des dites paroisses de Mussy et de Serrières, lequel seigneur Marquis d'Anglure et ses héritiers et à leur défaut les dits Sieurs curés de Mussy et de Serrières auront, à perpétuité, le droit de présenter les malades au dit hôtel Dieu où ils seront placés, soignés, traités, et médicamentés dans les dits lits et en un mot, servis suivant les usages et coutumes observés en la dite maison et l'autre lit destiné à recevoir et coucher les pauvres malades de la ville de Beaujeu qui seront dans le cas d'avoir besoin des secours du dit hôtel Dieu et dans le cas d'y être reçus.

"Et la seconde, que toutes les trente années, à perpétuité, l'administration à la réquisition du dit Marquis d'Anglure et de ses héritiers ou, à leur défaut, à celle des dits Sieurs curés des paroisses de Mussy et Serrières, sera tenu de reconnaître à leur profit la dotation ci-dessus proposée de laquelle reconnaissance qui sera portée sur les registres du dit hôtel Dieu, l'administration delivrera, à ses frais, extrait à ceux des ci-dessus dénommés qui l'auront requise.

"Et la troisième, que la dite somme de douze mille livres sera comptée et payée au dit hôtel Dieu dans les termes et de la manière dont le seigneur Marquis d'Anglure l'expliquera, dans le cas où ses offres seront acceptées sur lesquelles offres, il a invité le Bureau de délibérer et a signé.
Signé sur le registre : le Marquis de Noblet d'Anglure.

"La matière mise en délibération, les dits Sieurs recteurs et administrateurs, après avoir réfléchi que l'offre faite par le seigneur Marquis d'Anglure présente un avantage réel pour le bien des pauvres malades, ils ont d'une voix unanime accepté, comme par les présentes, ils acceptent, en leurs dites qualités de recteurs et administrateurs du dit hôtel Dieu, la dotation offerte par le dit seigneur Marquis d'Anglure, aux conditions qui y ont été attachées. Et en conséquence de la dite acceptation, pour se libérer envers le dit hôtel Dieu de la somme de douze mille livres, montant de la dotation par lui offerte des dits deux lits, remet transporte et abandonne au dit hôtel Dieu, les dits Sieurs recteurs et administrateurs acceptant en leur susdites qualités, en premier lieu la somme de trois mille livres à prendre et recevoir par ces derniers, sur et en déduction de celle de cinq mille vingt quatre livres formant le prix de la vente consentie en faveur de Sieur  Louis, Antoine Fabran, marchand drapier à Beaujeu, d'une portion de maison située au même lieu par le Sieur abbé Condemine, fondé de la procuration spéciale du dit seigneur Marquis d'Anglure, le 11 novembre dernier, devant M. Sanlaville notaire royal, laquelle somme de trois mille livres ainsi que les intérêts qui en seront échus et qui en échéront jusqu'à l'actuel payement et dont le dit seigneur Marquis d'Anglure fait pareillement abandon au dit hôtel Dieu. Les dits Sieurs recteurs et administrateurs demeurent autorisés à exiger et recevoir du dit Sieur Louis, Antoine Fabran, savoir celle de mille livres, avec les intérêts alors échus au 1er janvier 1788 et les deux mille livres restantes,
avec les intérêts alors échus au 1er janvier 1789, conformément au dit acte de vente."

"Et en second lieu, la somme de neuf mille livres à recevoir aussi par les Sieurs recteurs et administrateurs sur et en déduction de celle de onze mille livres, prix de la vente de surplus de la maison consentie en faveur de Sieur Bernichon tonnelier au dit Beaujeu, par le dit Sieur abbé Condeminefondé toujours de la procutation du dit seigneur Marquis d'Anglure" , etc...
A l'instant, les dits Sieurs recteurs et administrateurs, en considération des dons et avantages qu'a reçu et reçoit l'hôtel Dieu du dit Marquis d'Anglure, constatée par la présente délibération et par celle du dit jour 13 xbre 1785, ont arrêté d'une part que le lundi 5 mars prochain en cas d'empêchement le lendemain 6, il sera célébré, dans la chapelle du dit hôtel Dieu, une grand'messe en actions de grâce des bienfaits faits par le dit seigneur aux pauvres malades du dit hôtel Dieu, à laquelle messe, assisteront MM. les administrateurs et seront invités et priés M. le curé et autres ecclésiastiques de cette ville et d'autre part, que par les mêmes motifs, il sera à perpétuité et dans le courant du mois de février de chaque année, célébré, dans la dite chapelle, une messe basse, savoir pendant le vivant du dit seigneur Marquis d'Anglure, en action de grâce des bienfaits dont cette maison est redevable et après son décès pour le repos de son âme.
Fait et arrêté au Bureau du dit hôtel Dieu les jours et an que dessus, 22 février 1787 et a le dit Marquis d'Anglure signé avec les dits Sieurs recteurs et administrateurs."          
Signé sur le registre : le Marquis de Noblet d'Anglure, Pressavon juge prévôt et président, Janson, Dulac, Santaillier.

La fondation de ce lit fut reconnue en 1817, sur la demande de M. le Marquis de La Clayette, héritier de M. Charles de Noblet d'Anglure. Il l'a été depuis, en 1847 et en 1877, sur la réquisition du Maire de Mussy. Toutes les délibérations, prises par la Commission administrative de l'hôpital de Beaujeu, renferment la mention ci-après.

"Considérant que quoique le prix d'une des dits fondations est pour ainsi dire disparu, dans les temps de la Révolution, par le rembousement de ces capitaux en assignats, d'une valeur presque nulle, sans que l'administration ait reçu aucune indemnité pour ce motif, elle ne se croit pas moins obligée de maintenir les engagements, par elle, pris."

La commune de Mussy-sous-Dun, par délibération de son Conseil Municipal en date du 16 février 1896, a admis celle d'Anglure à participer, pour ses malades, au lit fondé à l'hôpital de Beaujeu, à la condition que les deux communes se préviendraient réciproquement de la présence de leurs malades au dit hôpital.

Par un testament authentique reçu Me Guilloud notaire à Chauffailles, le 25 avril 1836, Mme veuve Fleury née Augros propriétaire à Saint-Igny-de-Roche, à léguer, à la commune de Chauffailles, un domaine qu'elle possédait à Mussy-sous-Dun, à condition qu'il serait fondé à l'hospice de Chauffailles à établir, quatre lits à perpétuité, deux pour les habitants de Saint-Igny et deux pour ceux de Mussy. Cette disposition testamentaire est ainsi conçue :
"Je donne et lègue, à la commune de Chauffailles, mon domaine de Mussy-sous-Dun avec tous les fonds qui en dépendent, sur quelques communes qu'ils soient assis, pour la dite commune de Chauffailles, en avoir la propriété à dater de mon décès et la jouissance seulement après le décès de mon fils. Je fais ce legs à la dite commune, à condition qu'elle fournira, pour l'établissement d'un hospice dans le cas où on en créerait un, une somme de vingt cinq mille francs qui lui seront payés, aussitôt l'établissement de l'hospice, ou seront assurés par l'hypothèque, si mieux, n'aime la dite commune faire l'abandon à l'hospice du dit domaine. Ce legs est fait à condition qu'il sera fondé dans le dit hospice quatre lits à perpétuité, deux pour les habitants de la commune de Saint-Igny-de-Roche et deux pour celle de Mussy ; et jusqu'à l'établissement du dit hospice la commune de Chauffailles paiera annuellement une somme de six cents francs, qui seront appliqués deux cents francs aux pauvres de Saint-Igny et les deux autres cents francs à ceux de la commune de Chauffailles à dater du décès de mon fils."


Par une délibération en date du 6 mars 1892, le Conseil Municipal de Mussy-sous-Dun reconnut le droit de la commune d'Anglure de participer au bénéfice du legs Fleury.
La commune de Chauffailles avait offert cette somme à la suite d'un procès qu'elle avait soutenu contre les communes de Saint-Igny-de-Roche et d'Anglure-sous-Dun, procès auquel la commune de Mussy n'avait pas pris part et qui avait abouti à un jugement du Tribunal civil de Charolles en date du 19 décembre 1895 fixant la somme à payer par la dite commune de Chauffailles à celle de Saint-Igny-de-Roche à quinze mille francs (15000 francs) pour lui tenir lieu de l'exécution du legs Fleury.
La délibération du 16 février 1896 ne fut pas acceptée par la Commission administrative de l'hôpital de Chauffailles et le 21 février 1897, le Conseil Municipal de Mussy décida d'accepter la somme de quinze mille francs (15000 francs) offerte par Chauffailles et de partager cette somme au prorata de la population au moment de la séparation des deux communes, c'est-à-dire de 925 habitants pour Mussy et de 575 habitants pour Anglure, de sorte qu'il soit versé à la caisse municipale de Mussy-sous-Dun la somme de neuf mille deux cent cinquante francs (9250 francs) et à celle d'Anglure cinq mille sept cent cinquante francs (5750 francs).
La commune de Chauffailles s'engageant à payer les intérêts au taux de trois pour cent, à partir du 12 avril 1896, ces intérêts furent partagés dans la même proportion.
La commune de Chauffailles s'acquitta de sa dette envers celle de Mussy-sous-Dun, en trois paiements, outre les intérêts savoir :
Le 22 novembre 1898...........6250 francs
Le 28 février 1900................1500 francs
Le 23 mai 1900.....................1500 francs
Total ....................................9250 francs

Le 10 juin 1900, le Conseil Municipal vota l'acquisition de 292 francs de rentes sur l'état, trois pour cent sur ce capital de 9250 francs et sur les intérêts. Cette somme fut augmentée d'un franc de rente.
Cependant depuis très longtemps, le Conseil Municipal, pour ménager finances de la commune, n'avait voulu inscrire au budget aucune somme pour le service médical gratuit. Si un indigent devenait malade et ne pouvait payer le médecin qui le soignait, les frais étaient mis à la charge du Bureau de Bienfaisance.
La loi du 9 juillet 1893, sur l'assistance médicale, vint mettre fin à cet état de choses. Cette loi ne fut cependant appliquée dans la commune qu'à partir de 1897.
Grâce au legs Fleury, la commune a pu satisfaire facilement aux dépenses de l'assistance médicale.
Ces dépenses se sont élévées savoir :
En 1897, à la somme de ...30,00 francs
En 1898, à la somme de....16,85 francs
En 1899, à celle de ...........54,20 francs
En 1900, à celle de ...........55,05 francs
En 1901, à celle de............20,00 francs




CHEMINS VICINAUX ET RURAUX

La commune de Mussy-sous-Dun a réalisé des progrès très considérables dans ses voies de communication. Sa surface étant très accidentée et même montagneuse, il n'y avait autrefois que des chemins à pente très rapide, ravinés et très boueux en hiver, surtout dans les vallées. Il n'y passait que très rarement des voitures attelées à des chevaux. Les cultivateurs ne pouvaient rentrer leurs récoltes qu'avec peine et en chargeant très peu leurs véhicules, consistant principalement en tombereaux.
Depuis 1836, la situation a été en s'améliorant d'année en année, mais c'est surtout depuis 1838, que le progrès a été en s'accentuant.

Nous allons essayer de rendre compte des principaux documents concernant les chemins, comme nous l'avons fait pour d'autres matières.
En 1816, plusieurs chemins étaient obstrués de buissons sur le quart de leur largeur et le Maire provisoire Odin prit l'arrêté suivant :
Le Maire provisoire de Mussy-sous-Dun, d'après plusieurs plaintes de différents particuliers  sur la largeur des chemins, considérant que plusieurs chemins sont devenus trop étroits par la négligence qu'il y a d'élaguer et de serper les buissons qui poussent sur les chemins ,qui en plusieurs endroits tiennent le quart des chemins, arrête ce qui suit :
Art 1 : Tous les propriétaires, qui ont des fonds riverains des chemins, sont tenus d'élaguer et serper leurs buissons en dedans ses chemins, ras les mères ceppes (sic) dans les deux jours après la publication,
Art 2 : Deux jours après la publication du présent, ceux qui se trouveront en retard et qui n'auront pas élagué leurs buissons, il sera commis des hommes pour le faire à leurs dépens.
Fait et arrêté à la Mairie, le 8 juin 1816.
Signé : Odin, Maire provisoire.

La même année, la commune intenta un procès au nommé Monveneur Antoine, au sujet d'un ancien chemin que celui-ci prétendait lui appartenir et que la commune revendiqua. Il y avait bien un autre chemin, mais il montait à la cime d'un rocher et il était impossible d'y passer avec de grosses charges.
Ce chemin aboutissait au hameau du Solier. La commune finit par gagner son procès.
Le 24 juin 1818, le Conseil décida qu'il serait employé 277 mètres de gravier et 440 journées pour l'entretien des chemins.
Par une délibération du 10 janvier 1825, le Conseil reconnait que les chemins de la commune sont en très mauvais état et particulièrement le N°1, dit grand chemin. Nous extrayons de cette délibération le passage suivant en conservant l'orthographe fautive :
 "Quant à leur largeur avons reconnu qu'en général, ils sont trop étroi pour la localité et qu'ils s'étrécissaient toujours par la mauvaise foi des riverains et qu'il est impossible de réprimer ce manège d'étrécissement qu'à moins d'une mesure de rigueur qui est de faire arracher toutes les ayes et buissons qui  seron reconnus pour avoir été transplantés dans les chemins et pour y parvenir avons fixé la largeur assavoir pour le  N°1 dit le grand chemin à six mètres et ce non compris les fossés où il est utile d'en faire pour la conservation des dits chemins.
Avons remarqué que plusieurs propriétaires s'autorisent de planter des arbres dans les chemins en dehor leurs ayes ce qui est une entrave pour les voitures et surtout et un prétexte pour étrécir les chemins dans la suite en allignant leurs buissons audit arbres à ces causes demandons que ces arbres soits coupés à première réquisition ou sy non déclaré appartenir à la commune.
Avons encore remarqué que beaucoup de propriétaires se permettent de faire des creux dans les chemins sous prétexte d'ammasser des engrais. Considérant que celà est casuel et contraire à la sureté des voyageurs demandons encore qu'ils soient tous comblés dans le plus bref délai sous peine de contravention de police.
Par un arrêté préfectoral du 30 mars 1825 pris en conformité de la loi du 28 juillet 1824 vingt chemins furent déclarés chemins vicinaux et le minimum de leur largeur fut fixé à six mètres pour le grand chemin, à cinq mètres pour neuf autres et à quatre mètres pour les dix autres" mais cet arrêté ne fut jamais exécuté. Plusieurs  de ces chemins n'avaient que deux à trois mètres de largeur.

Le 10 mai suivant, le Conseil vota une prestation de deux journées de travail pour chaque homme valide, chaque bête de trait ou de somme. Le prix de la journée d'un homme fut évalué à un franc, celle d'un boeuf un franc cinquante centimes, celle d'une vache à un franc, celle d'un cheval à un franc cinquante centimes et celle d'un char ou tombereau à un franc, ou bien à cinq francs pour les deux boeufs attelés à un char ou tombereau avec le conducteur, à quatre francs pour un attelage de vaches avec le conducteur et à trois francs cinquante centimes pour une charrette avec le cheval et le conducteur.
Dans la délibération , on lit encore ce qui suit :
"Sommes encore convenus que vu la situation de la commune dans un pays montueux sec et aride et sans commerce et l'état de détresse où les habitants sont réduits qu'à peine peuvent payer les impositions ordinaires, demandons pour les soulager et éviter des frais qui seraient trop pénibles pour eux, demandons, disons nous que les rôles soient remis entre les mains du Maire et de son adjoint en y joignant plusieurs membres du Conseil pour faire exécuter les travaux par la prestation en nature dans toutes les formes, soit en qualité de commissaire pour diriger, surveiller l'ouvrage, soit pour faire tout autre diligence nécessaire jusqu'à l'entière confection des dites prestations en nature."

Le 15 janvier 1829, le Conseil municipal réitéra son vote du 10 mai 1824.
Le 3 juin 1836, le Conseil refusa son adhésion au classement du chemin vicinal de Chauffailles à Marcigny, en passant sur le territoire des communes de Chauffailles, Tancon, Châteauneuf, Saint-Maurice-lès-Châteauneuf, Ligny, Saint-Julien-de-Cray, Jonzy, Sémur et Saint-Martin-du-Lac, trouvant que ce chemin n'était d'aucune utilité pour la commune de Mussy, en raison de son éloignement.
Le 16 octobre 1836, le Conseil, en vertu de la nouvelle loi, vota deux journées de prestations à employer, dit la délibération, partout en besoin sera.
Le 5 août 1837, le Conseil prit une délibération analogue en décidant que les prestations seraient employées sur les N°1, 2, 3, 4, 6, 7, 9 et 10.
Le 9 mai 1838, il fut pris une nouvelle délibération en faveur des chemins N°1, c'est-à-dire le grand chemin tendant de Saint-Igny-de-Vers à Charlieu, N°2 tendant de Saint-Igny-de-Vers au bourg de Mussy, N°5 tendant de la Borcelle à Chauffailles, N°6  tendant de Saint-Racho à Chauffailles et N°9 tendant d'Anglure à La Clayette.
Le même jour, le Conseil prit encore la délibération dont nous extrayons ce qui suit :
"An nombre des chemins de la commune, il y en a un, surtout le N°1, qui traverse la commune dans toute sa longueur, qui est de sept kilomètres, dans lequel passe journellement un grand nombre de voitures qui conduisent à la ville de Charlieu et au port de Pouilly, des bois de construction et de marine, venant des forêts de Saint-Igny-de-Vers et de Propières (Rhône). Il sert encore et indispensablement, à la dite commune de Saint-Igny-de-Vers et à une partie de celle de Saint-Germain-la-Montagne, pour les matériaux de construction qui viennent des fourneaux et carrières des communes de la Chapelle-sous-Dun, Chassigny et Saint-Maurice-lès-Châteauneuf. Ce chemin non classé au nombre des chemins de grande communication ne laisse pas d'être d'une aussi grande utilité pour toutes les communes susnommées. Il exige chaque année de grandes réparations et qui se trouvent toutes à la charge de la commune. Quant aux autres chemins de la commune, il y en a encore une grande partie en très mauvais état, entre autres ceux N°6 et N°9 qui ont été emportés par les eaux et qui ne pourront être réparés cette année à raison de l'insuffisance des journées de prestations."
Le Conseil est très peiné de ne pouvoir voter l'imposition demandée par M. le Préfet pour le chemin de grande communication de Chauffailles à Marcigny mais il ne le peut à raison des autres dépenses communales et demande à M.le Préfet à ce que la communication soit dispensée de contribuer aux frais de ce chemin.

Le 10 mai 1842, le Conseil demande de nouveau que la commune soit dispensée de payer un contingent pour le chemin N°8 de Chauffailles à Marcigny, contingent fixé alors à quatre cent soixante quatre francs (464 francs) dont trois cents francs (300 francs) en prestations et cent soixante quatre francs (164 francs) en argent.

Le 5 mai 1843, le conseil vota trois journées de prestations au lieu de deux pour 1844 et deux centimes additionnels. Il protesta de nouveau contre le paiement d'un contingent pour le chemin N°8. Cette protestation fut renouvelée en 1845 et en 1846. Le Conseil enjoignit même au Maire de ne délivrer aucun mandat pour les dépenses du dit chemin, étant décidé à les rejeter dans les comptes.

Quoiqu'il en soit, le crédit fut diminué mais non supprimé, il fut longtemps à soixante quinze francs (75 francs) puis porté à quarante francs (40 francs). Le 5 mai 1849, le Conseil refusa d'approuver le chemin de grande communication N°16 de Matour à Chauffailles par Aigueperse, chemin qui a été construit depuis et qui se trouve en entier sur la commune d'Anglure-sous-Dun pour la partie comprise dans le canton. Il fut commencé vers 1856 et achevé en 1869.

Le 2 août 1851, le Conseil demanda que la partie du cheminN°8 entre Chauffailles et Châteauneuf fut classée route départementale. Ce voeu ne fut pas admis.
Le 13 août 1854, il demanda de nouveau la décharge du contingent fourni pour le dit chemin.
En 1859 et en 1860, le Conseil refusa également de contribuer à l'entretien du N°16, mais il fut passé outre.
Le 10 février 1861 et le 21 septembre, il renouvela la même opposition. Ce chemin fut donc fait malgré l'avis contraire du Conseil municipal qui cependant, le 8 novembre 1863, approuva le tracé entre le col de Marnèche et celui de la Seppe.
Le 12 mai 1868, le Conseil déclara qu'il ne s'opposait pas à l'érection d'Anglure en commune nouvelle, à la condition que le chemin tendant du grand chemin au chemin N°16 serait entretenu par la commune de Mussy, sans que l'administration d'Anglure puisse s'y opposer, ni le déclasser.
 Cependant, jusqu'en 1867, à l'exception du chemin de grande communication N°16, on n'avait fait qu'entretenir les anciens chemins, sans en créer de nouveaux, mais à cette époque, le Conseil admit dans la première catégorie le chemin de Chauffailles à Varennes-sous-Dun, dont la création fut décidée.
Ce chemin avec l'ancien grand chemin, ou de Chassigny à Saint-Igny-de-Vers, se trouvèrent les deux plus importants de la commune. Les autres, dans un pays montueux, présentaient dans certaines parties des rampes au-dessus de quinze centimètres par mètre. Le chemin N°2, de Chauffailles à Varennes-sous-Dun, passant par les hameaux des Murs, des Bajards, le bourg et aboutissant à la Borcelle, dessert une grande partie de la commune et les rampes les plus rapides n'atteignent que cinq centimètres par mètre à l'exception d'une petite partie au-dessus des Bajards où il y a une rampe de six centimètres par mètre.
On commença l'ouverture par cette partie située entre le bourg et les Bajards, puis on continua par celle comprise entre les Bajards et les Murs.

Le 27 février 1870, le Conseil et les plus imposés votèrent un emprunt de dix mille francs (10000 francs) à la Caisse des chemins vicinaux et une imposition de trois centimes pendant trente ans, à partir de 1871.
Le 2 août 1868, le Conseil avait demandé que l'évaluation de la journée d'un homme, pour les prestations, fut portée d'un franc cinquante centimes à deux francs.
Le 19 mai 1870, le Conseil approuva l'acquisition de trente trois ares trente six centiares de terrain pour l'établissement du chemin de Chauffailles à Varennes-sous-Dun, des propriétaires Benoite Desmurger veuve Laroche, ClaudeTroncy, Louis Ducarrouge et  Claude Marie Michel, moyennent le prix de mille six cent vingt et un francs cinquante centimes (1621francs 50 centimes).
Le 5 novembre 1871, le Conseil vota la réalisation d'une partie de l'emprunt de trois mille francs (3000 francs) sur les dix mille francs (10000 francs) déjà votés et il approuva les 10 février et 17 mars 1872 les traites passées avec MM. Bajard, Delphin et Martin pour l'établissement du chemin.
La partie située sur le territoire de la commune de Chauffailles se trouvait alors achevée. Ces terrains coûtaient à la commune savoir cent soixante francs (160 francs) pour ceux fournis par M. Bajard,  deux cents francs (200 francs) pour ceux de M. Delphin.
Le 10 juin 1872, le Conseil approuva encore un traité d'acquisition pour le même chemin de sept ares treize centiares, moyennant le prix de deux cent soixante francs (260 francs) du sieur Jean Livet.
Une rectification partielle du chemin N°3 de Chassigny à Saint-Igny-de-Vers eut lieu au hameau des Bajards en 1873. M. Etienne Marie Bajard donna son terrain moyennant l'établissement de clôtures par la commune et MM. Guillaume et Jean Laroche vendirent les parcelles nécessaires quatre vingts francs (80 francs). Cette étendue était de deux ares quarante trois centiares.
Le 8 novembre 1874, le Conseil, ayant obtenu une subvention du département, décida de faire effectuer des travaux, pour la somme de mille cent vingts francs cinquante centimes (1120 francs 50 centimes),pour l'achèvement du chemin N°2, entre la limite de Chauffailles et le bourg de Mussy et demanda le tracé entre le bourg et la Borcelle.

Le 2 février 1875, il approuva l'acquisition pour le même chemin d'un terrain de M. Jean Marie Laroche, moyennant le prix de cent soixante francs (160 francs) et cent cinquante cinq francs (155 francs) pour une parcelle appartenant à M. Barthélémy Jolivet.
La commune acheta encore de Mme Thévenin, le 22 mars 1875, une parcelle d'un are cinquante et un centiares, moyennant la somme de cent quatre vingt cinq francs (185 francs).
Le 31 décembre, même année, elle acheta de M.Louis Bajard, une parcelle moyennant soixante treize francs (73 francs) et de M. François Laroche une autre parcelle au prix de trente francs quarante centimes (30 francs 40 centimes).
Le 6 mars 1876, le Conseil décida la rectification du chemin N°8 entre Châteauneuf et Chauffailles, par la vallée de Mussy. Ce tracé a été adopté depuis et le chemin éxécuté, ainsi que le demandait le Conseil municipal.
Dans sa séance du 27 août 1878, la Commission départementale approuva le tracé du chemin vicinal N°2  entre le bourg de Mussy et la limite de Varennes et déclara d'utilité publique les travaux et l'acquisition des terrains nécessaires à l'exécution du projet.
Le 10 mai 1879, le Conseil demanda l'autorisation de passer acte avec huit propriétaires fournissant vingt neuf ares soixante seize centiares, moyennant le prix de sept cent vingt cinq francs soixante dix centimes (725 francs 70 centimes). Les travaux furent mis en exécution.
Le 18 mai de la même année, on décida l'emploi d'un crédit de trois cents francs (300 francs) à la construction d'aqueducs sur le chemin vicinal précité dans la partie récemment ouverte.
Le 14 juin 1885, le Conseil reconnait que la commune a dépensé neuf mille francs (9000 francs) sur l'emprunt autorisé pour les chemins en 1870 pour l'exécution du chemin de Chauffailles à Varennes-sous-Dun.
Le 21 octobre 1888, le Conseil décida de nouveau que le chemin de grande communication N°8 soit rectifié par la vallée de Mussy. Entre autre considérant il est dit :
"Que le tracé par la vallée du Mussy ne présente pas de pente considérable, que tout en rectifiant avantageusement le chemin N°8, il a en outre une grande importance pour la desserte des communes de Châteauneuf, Saint-Maurice, Saint-Martin-de-Lixy, Chassigny, Mussy et Anglure-sous-Dun et se trouve dans la direction la plus rationnelle et la plus courte pour les communications entre la vallée du Sornin, le canton de Monsols et le Beaujolais et faciliterait les échanges des produits différents de ces localités et les mettrait en communication avec le chemin de fer de Châlon à Roanne, par la gare de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf qui se trouve la plus rapprochée.
Que pour aboutir au point où le trajet proposé touche le chemin de grande communication N°71, le chemin se continuant par la vallée est assez bon, qu'on pourrait le rendre tout à fait bon en l'élargissant un peu et en y faisant quelques légères rectifications, la pente étant peu considérable entre le chemin N°71 et Anglure-sous-Dun."
Le 21 novembre de la même année, le Conseil maintient les considérations présentées dans la délibération du 21 octobre et demanda l'étude définitive du chemin dont nous venons de parler et que l'étude fut faite à sept mètres de la chaussée entre les fossés.

Le 9 février 1890, le Conseil vota le paiement de la somme de deux cent soixante quinze francs (275 francs) pour prix de terrain fourni pour le chemin N°2 par le sieur Claude Millet, dont les terrains étaient occupés depuis trois ans.
Le chemin de Chauffailles à Varennes-sous-Dun se trouva à peu près terminé sur la commune, sauf une lacune entre la Borcelle d'en haut et celle du bas.
Malheureusement, la commune de Varennes s'est peu occupé de ce chemin qui reste à faire sur son territoire.
Le 23 février 1890, le Conseil municipal demanda que le chemin de Pont-Chevalier, aux Mathys par les Trouillets et le Mont, soit classé comme chemin vicinal, afin qu'on y put faire les réparations nécessaires.
Le 5 octobre 1890, le Conseil renouvela cette demande et demanda en outre le déclassement du chemin N°6 entre le hameau des chefs et la rencontre du chemin venant du hameau du Mont.
Le 20 novembre 1890, la Commission départementale approuva le classement de ce chemin entre le N°6 et le chemin N°2. Ce chemin fut classé sous le N°7 avec une largeur de cinq mètres entre les fossés. Le déclassement du chemin N°6 fut approuvé.
En 1894, les chemins N°2 et 3 furent légèrement déviés en raison de la construction de la voie ferrée.
Cependant, le chemin N°7 présentait, avant d'arriver au hameau des Trouillets, une rampe s'élevant jusqu'à quinze pour cent et la rectification était souhaitée depuis longtemps par les intéressés.
MM. Durix et Vouillon, ayant offert gratuitement leurs terrains, le Conseil municipal, par délibération du 17 novembre 1895, vota cette rectification entre le hameau des Trouillets et la croix de ce nom et accorda en échange l'ancien chemin aux propriétaires riverains. Le projet de rectification fut approuvé par la commission départementale, le 26 novembre 1896.
Dans sa séance du 19 août 1900, le Conseil vota la rectification entre le viaduc de Mussy et le hameau des Bajards, du chemin de Chassigny à Saint-Igny-de-Vers pour éviter la forte rampe se trouvant en face la maison Gauthier.
Le tracé a été approuvé par délibération du 25 août 1901 et une imposition de dix centimes additionnels a été votée pour deux ans pour payer les terrains nécessaires pour son exécution. Le terrain fourni par M. Jean Marie Gauthier fut acheté neuf cents francs (900 francs). Il reste encore en 1902 quelques terrains à acheter. Peut-être la rectification deviendra-t-elle plus considérable lorsque les ressources de la commune le permettront
Quoiqu'il en soit, la partie la plus défectueuse du chemin est réparée près du hameau de la Fabrique et se trouve maintenant en bon état.

ÉVÈNEMENTS CAUSÉS PAR SUITE DE GUERRE

Nous avons dit que la tradition n'a conservé aucun souvenir historique qui se soit passé dans la commune comme évènement de guerre, mais celle de 1792, celles du Premier Empire, celle d'Italie en 1859 et surtout la funeste guerre de 1870-71 ont coûté bien des hommes à la commune.
D'après la délibération du 12 octobre 1816, le Conseil municipal reconnaît que le maire Corneloup a fait une dépense, en 1814, de seize cent dix huit francs quatre vingt dix centimes (1618 francs 90 centimes) pour le service et les réquisitions des troupes alliées qui avaient alors envahi la France. Il avait fait une recette de douze cents francs quatre vingt cinq centimes (1200 francs 85 centimes), ce qui fait qu'il avait avancé quatre cent dix huit francs cinq centimes (418 francs 5 centimes).
D'après une autre délibération du 25 janvier 1817, M. Odin avait reçu des propriétaires de la commune pour fournir aux réquisitions et substances des armées alliées la somme de quatre mille quatre cent cinquante quatre francs soixante dix centimes (4454 francs 70 centimes), mais il avait dépensé pour cela quatre mille neuf cent dix sept francs trente centimes (4917 francs 30 centimes), ce qui faisait un exédent de dépense de quatre cent soixante deux francs soixante centimes (462 francs 60 centimes).
Le Conseil décida que cette somme compenserait sa quote part jusqu'à la liquidation qui devait être faite par une commission départementale.
Le 20 novembre 1818, le Conseil reconnaît que les dépenses réelles faites en 1815 se sont élevées à onze mille six cent soixante cinq francs vingt centimes (11665 francs 20 centimes), quoique la colonne soit de dix huit mille neuf cent un francs (18901 francs) par les différents acomptes qu'on a été obligé de porter.
Le Conseil et les plus imposés votèrent une somme de neuf mille six cent quatre vingt treize francs quatre vingt quatre centimes (9693 francs 84 centimes) qui restait due par la commune.
Ainsi, en 1814 et en 1815, la commune avait dû payer une grosse somme pour payer les réquisitions des armées étrangères.
le 27 novembre 1870, le Conseil municipal et les plus imposés votèrent une imposition de mille quatre cent dix huit francs cinquante centimes (1418 francs 50 centimes), soit  quarante deux centimes par franc, plus une fraction pour le paiement du contingent de la commune dans la dépense de la mobilisation du premier ban de la garde nationale sédentaire. Cette somme fut depuis remboursée à la commune et le produit appliqué en grande partie à la construction de la maison d'école de garçons.
En novembre 1899, on a élevé sur la place du bourg au devant de l'église, un monument comprenant, au-dessus du socle, un tronc de pyramide quadranculaire surmonté de la statue de Jeanne d'Arc, avec cette inscription : "Aux soldats de Mussy-sous-Dun morts pour la patrie 1870-1871".
Une plaque de marbre désigne les noms des soldats gardes mobiles et gardes mobilisés morts pendant la campagne, soit de blessures, soit de maladies. Parmi ces dernières, il faut citer surtout la petite vérole qui fit aussi des ravages dans la population civile de la commune, car le même jour, il y eut jusqu'à trois morts de cette maladie, sur une population de 925 habitants qui se trouvait d'ailleurs réduite par suite du départ pour l'armée de la garde mobilisée.

Cette plaque porte les noms suivants :
 1 - Jean Marie AUBERGER, tué à Dijon
 2 - François BAJARD, mort à Châlon
 3 - Jean Marie BOUQUET, mort à Saint-Brieuc
 4 - Pierre Marie BOUQUET,
 5 - Benoit BRIDAY, mort de blessures reçues à Dijon
 6 - Antoine DUMOULIN, mort au siège de Strasbourg
 7 - Pierre Marie FAYARD, mort de maladie à Grenoble
 8 - François FEIGNIER, mort de maladie à Mâcon
 9 - André GAUTHIER,
10 - Benoit GILLE, mort prisonnier en Prusse
11 - Thomas GONIN, mort par suite de blessures à Dijon
12 - Benoit MARTIN, mort en Prusse
13 - Georges MARTIN, mort à la bataille de Dijon
14 - Jean Claude MARTIN, mort à Lyon
Il a été omis le nom de Claude Marie BAJARD, disparu à la bataille de Dijon, qu'on n'a jamais revu et qui doit y avoir été tué.

Sur l'une des faces du monument dont nous venons de parler, sont inscrits les noms de trente survivants de la campagne, ceux qui vivaient encore en 1899, celui de M. Rémi Guyot, conseiller général, ancien commandant des mobilisés et celui de M. le Maire et de M. le Curé Gay qui ont pris l'initiative de ce monument élevé au moyen d'un vote de la commune et des souscriptions particulières des habitants.
Le jour de son érection, un banquet réunissait tous les survivants habitant la commune de la campagne de 1870-1871.
Assistaient et prenaient encore part à ce banquet le Commandant des mobilisés, le Maire, le Conseil, l'instituteur et son adjoint. Il eut lieu à l'hôtel Bajard, place du bourg.



CHEMIN DE FER DE LOZANNE À PARAY-LE-MONIAL
VIADUC DE MUSSY

Si à notre arrivée dans la commune, en 1869, nous avions dit aux habitants que dans quelques années un chemin de fer passerait dans la localité, à une hauteur de soixante mètres au-dessus du ruisseau, l'immense majorité aurait crié à l'impossibilité d'un pareil ouvrage. Si nous avions ajouté qu'on construirait un pont supporté par des piles assez larges pour voies et que trois ans suffiraient pour exécuter ce travail, nous aurions rencontré une incrédulité complète.
Déjà, à cette époque cependant, on parlait de la construction d'un chemin de fer devant passer par Mussy et le 19 mai 1876, peu de temps avant la terrible guerre, le Conseil municipal prit la délibération suivante :

"Considérant que l'établissement d'un chemin de fer de Lentilly à Paray-le-Monial, passant par la vallée de l'Azergues et Chauffailles, comblerait la lacune existant dans une troisième ligne de Paris à Lyon par le Charollais, laquelle serait plus courte d'au moins cinquante kilomètres que les lignes de la Bourgogne et du Bourbonnais.
Que pour les transports des marchandises, ce chemin reliant le Rhône au canal du centre et au canal latéral à la Loire, formerait, avec ces voies navigables, la communication la plus économique entre le nord et le midi de la France.
Que, par conséquent, il donnerait satisfaction à des intérêts généraux de premier ordre.
Considérant que les contrées traversées ne sont encore dotées d'aucune voie ferrée, que leurs relations commerciales et industrielles s'opèrent principalement avec les villes de Paris et de Lyon, que ce chemin de fer serait donc pour elles et notamment pour la commune de Mussy-sous-Dun de la plus grande utilité.
Demande instamment que le gouvernement et l'administration prennent les mesures nécessaires pour réaliser cette entreprise dans les plus brefs délais et accueillent favorablement les propositions qui pourraient être faites pour en hâter l'exécution.
Demande également et d'une manière formelle que le tracé, s'embranchant à Lentilly, sur la ligne de Lyon à Monbrison, traverse à Dorieux, celle de Lyon à Roanne par Tarare, puis que montant la vallée d'Azergues, il pénètre dans le bassin de la Loire, en passant par Chauffailles et que de ce point,  il aille directement à Paray-le-Monial se souder avec les autres voies ferrées et avec le canal du centre."
Fait et délibéré  etc...
Signé : Labrosse, Durix, Copier, Duvernay, Gauthier, Monveneur, et Sabatin.

La même délibération fut prise à Chauffailles et dans d'autres communes.
Mais la guerre et ses terribles conséquences vinrent empêcher l'exécution de ce projet.
En 1874, le Conseil municipal prit une nouvelle délibération de laquelle nous extrayons ce qui suit :

"Considérant que les habitants du pays ont vu, avec la plus grande satisfaction, le projet de création d'un chemin de fer devant aller de Givors à Paray-le-Monial par la vallée d'Azergues en passant par Chauffailles.
Considérant que ce projet de chemin, considéré comme chemin de fer d'intérêt local, a été concédé par les conseils généraux du Rhône, de la Loire et de la Saône-et-Loire.
Que ce chemin de grande importance a été considéré ensuite par l'administration et le Conseil d'Etat comme présentant un intérêt général.
Considérant que ce chemin aurait pour tout le Charollais, et pour la commune de Mussy-sous-Dun en particulier, une utilité incontestable.
Que tout le midi de l'arrondissement de Charolles est dépourvu de voies ferrées et manque ainsi de communication avec Lyon et que l'exécution de ce chemin répond ainsi aux besoins urgents.
Après avoir délibéré,
Le Conseil municipal, à l'unanimité des membres présents, émet le voeu que l'administration veuille bien donner satistaction aux intérêts légitimes du pays en accordant la concession d'un chemin de fer de Givors à Paray-le-Monial en passant par Chauffailles et dans le plus bref délai possible."
Fait et délibéré etc...
Suivent les signatures.

Le 22 mars 1883, dans une nouvelle délibération, le Président expose :
1 - Que la ligne de Givors à Paray-le-Monial projetée depuis plus de trente ans et plusieurs fois tracée à été déclarée d'utilité publique par une loi promulguée le 25 juillet 1882.
2 - Que les départements du Rhône et de Saône-et-Loire ont pris à leur charge une bonne partie des frais qu'entraîne la construction de la voie.
3 - Que cette ligne s'impose par son utilité.
4 - Que les études en sont achevées et que les fonds seuls font défauts.
5 - Que les populations intéressées ont, à diverses reprises, manifesté leur légitime désir de voir cette ligne si longtemps ajournée, enfin dans la période d'exécution.
Il invite le Conseil à émettre un voeu demandant que les travaux de construction de cette ligne soient commencés incessamment.
Le Conseil municipal, prenant en considération l'exposé ci-dessus, apès avoir délibéré, émet le voeu qu'il soit donné satisfaction aux revendications si légitimes des populations et que les travaux soient commencés dans le plus bref délai possible.
Signé : Aucourt, Gauthier, Laroche, Ducarre, Duvernay, Bajard et Copier maire.

Un projet dressé par l'Etat ayant été abandonné, de nouvelles études furent faites par la compagnie               P.L.M. dont les agents furent, pour les travaux à exécuter sur la commune de Mussy, MM. Egal et Bédouin.
Enfin, en 1891, le projet dressé par MM. Morris et Pouthier ingénieurs de la compagnie fut soumis aux délibérations des Conseils municipaux.
On ne s'attendait à avoir à Mussy, ni gare, ni station, aussi fut on agréablement surpris lorsqu'on apprit, en voyant la carte générale, qu'une station était indiquée pour Mussy, au passage à niveau du chemin vicinal N°2 à l'angle nord-est du cimetière.
Le 22 mars 1891, le Conseil municipal approuva l'emplacement de cette station, après une délibération fortement motivée, dont nous extrayons ce qui suit :

"Le Conseil municipal,
Vu les plans de la station de Mussy-sous-Dun, ensemble le profil en long de la ligne, dans la traversée de la commune,
Vu le registre contenant les observations qui ont été faites sur l'emplacement de la station projetée,
Considérant que toutes les personnes qui se sont présentées à la Mairie approuvent l'établissement de la station projetée et trouvent l'emplacement bien choisi.
Qu'il est notoire que les habitants de la commune, qui ne se sont pas présentés à la mairie pour y faire des déclaration, n'en approuvant pas moins l'établissement de la station projetée en sorte qu'on peut dire que cette station est désirée par l'unanimité des habitants de la commune.
Considérant qu'en effet, la station projetée sera d'une grande utilité pour les habitants de Mussy-sous-Dun, mais encore une grande partie de ceux des communes de Varennes-sous-Dun, Saint-Racho, Anglure et même Saint-Clément-de-Vers.
Que déjà beaucoup d'habitants de Varennes-sous-Dun et de Saint-Racho passent par le bourg de Mussy-sous-Dun pour se rendre à Chauffailles, qu'ils y passeront en bien plus grand nombre lorsqu'il  y aura une station de chemin de fer, soit pour se rendre à Chauffailles, soit pour aller plus loin dans la direction de Lozanne.
Que les habitants d'Anglure et une partie de ceux de Saint-Clément-de-Vers auront avantage à se rendre à la station de Mussy pour aller dans la direction de Paray-le-Monial, notamment aux foires de la Clayette.
Considérant que l'établissement de la station de Mussy-sous-Dun se justifie encore par la construction du viaduc sur la vallée de Mussy, viaduc qui sera un ouvrage remarquable et rare qui attirera sans doute beaucoup de visiteurs et que ceux-ci auront toutes les facilités pour se rendre sur les lieux, si la station projetée est fixée au lieu indiqué par les plans des ingénieurs.
Qu'en effet, l'emplacement de cette station est parfaitement bien choisi, à l'entrée du bourg de Mussy, à environ cent cinquante mètres de l'église, au passage à niveau projeté pour la traversée du chemin vicinal N°2 de Chauffailles à Varennes-sous-Dun, à environ deux cents mètres du viaduc.                 
Considérant qu'il y a de nombreux ouvriers en soierie à Mussy-sous-Dun, auxquels l'admission des bagages à la station rendra des services importants en leur donnant des facilités pour le transport de leurs confections aux magasins de Chauffailles.
Après avis mûrement délibéré,
A l'unanimité des membres présents, le Conseil approuve l'établissement de la station de Mussy-sous-Dun du chemin de fer de Paray-le-Monial à Lozanne, au lieu indiqué par les plans des ingénieurs de la compagnie Paris Lyon et à la Méditerranée, et prie l'Administration supérieure et la compagnie concessionnaire du chemin de fer projeté d'en assurer l'exécution.
Fait et délibéré etc...

MM. Rambuteau Franc et Chervet ayant appuyé au Conseil général des délibérations formées par les communes de Chassigny, la Chapelle-sous-Dun, Vauban, Saint-Maurice-lès-Châteauneuf et Saint-Laurent-en-Brionnais, demandant l'établissement d'une gare au lieu du vieux bourg, commune de Chassigny, et ayant proposé en conséquence la suppression de la station de Mussy, le Conseil municipal de cette commune par une délibération du 15 septembre 1895 protesta avec la plus grande énergie contre la suppression de cette station.
Dans la session suivante, le Conseil général rejeta la création de la gare de Chassigny et maintint la station de Mussy.
Ce n'est qu'après la construction de la ligne et avant sa mise en exploitation que les démarches de M. Chavet député de la commune de Chassigny et celle de la Chapelle-sous-Dun obtinrent l'établissement d'une station au passage à niveau de la route de Charolles à Beaujeu.
Les premiers travaux de la section de Lamure à Paray-le-Monial, commencés en 1892, furent le tunnel de Belleroche et le viaduc de Mussy.



LE VIADUC

Cet ouvrage remarquable, fait sur les plans de MM.Morris et Pouthier, si admiré des promeneurs et des touristes, traverse la vallée de Mussy à une hauteur de soixante mètres. Il relie la colline du Ragin avec le bourg de Mussy. Sa longueur est de 561 mètres. Il a dix huit arches à plein cintre ayant chacune vingt cinq mètres de diamètre. La profondeur des fouilles des piles varie de huit à treize mètres. On ne s'est arrêté en faisant ces fouilles que lorsqu'elles ont été creusées jusqu'à un mètre dans la roche dure. Les piles sont massives jusqu'à la naissance des voûtes. Elles renferment au-dessus de celles-ci des cavités ménagées pour diminuer le montant de la dépense. Ces cavités pourraient aussi permettre, en temps de guerre, de faire sauter le viaduc pour se défendre contre le passage de l'ennemi, dans le cas ou celui-ci serait maître de la voie ferrée. On n'aurait alors qu'à y placer une quantité suffisante de poudre ou de dynamite.
L'adjudication a été donnée en janvier 1892 sur le montant, dit-on, de trois milliers cinq cent mille francs (3500000 francs) et tranchée en faveur de MM.Veysseyre frères dont l'aîné habitait Brioude et le second Clermont-Ferrand.
Les premiers travaux ont été commencés au mois de février 892.
On a préalablement établi un petit chemin de fer provisoire pour amener les matériaux sur place. Ce chemin de fer dans la vallée du Mussy passant près du hameau des Murs et de la Fabrique. La pierre de taille provenait des carrières de Villebois et de Sénozan, était déposée à la gare de la Chapelle-sous-Dun et amenée à la Roche coupée par des bouviers, puis transportée ensuite par des wagonnets mus par une locomotive. Ce chemin de fer a été ensuite continué jusqu'au-dessus d'Anglure où avait été ouverte une carrière pour la pierre de blocage.
Une autre carrière avait été établie au lieu de la Mouille et une autre en face le hameau des Branlards.
C'est aussi là qu'a été tirée une grande partie du sable. Une autre partie venait du lieu de la Roche coupée.
Une autre partie de la pierre provenait de Dunet.
Les déblais des fondations arrivées à une certaine profondeur étaient enlevés au moyen d'un ascenseur dit monte-charge mû par une machine à vapeur. Le chef de chantier pour les fondations était M. Porte.
La première pierre fut posée au commencement de juin 1892 et les travaux ont été achevés en août 1895.
Le mortier était fait par trois turbines ou malaxeurs, dont deux marchaient constamment. Ces turbines étaient mues par une locomotive de la force de quinze chevaux. On employait en moyenne cinq à six cents sacs de chaux par jour qui représentaient quatre-vingt mètres cubes de mortier.
On employait 350 kg de chaux pour 0,900 mètre cube de sable par mètre cube.
Environ quarante maçons étaient employés journellement  à ce travail sous la direction de MM. Riberolle et Boyer, tâcherons dirigés eux-mêmes par les représentants des entrepreneurs MM. Morbach, Chaussegros et Fayol.
Il y avait un service de voie Decauville dont les bennes étaient montées par des grues à vapeur. Les matériaux étaient montés par un treuil à vapeur, dit monte charge, qui faisait quatre cents montées par jour.
Tous les dix mètres de hauteur, chaque pile a été garnie d'une couche de pierres de taille appelée libage. Ces pierres étaient rattachées les unes aux autres par des crampons de fer, de sorte que l'ouvrage offre la plus grande solidité.
Pour l'élévation des piles, on a construit des passerelles reliant les piles les unes aux autres et qu'on remontait tous les deux jours au moyen de vérins. Les matériaux, pour la partie supérieure du viaduc, ont été montés partant de la vallée et arrivant à la hauteur du viaduc actuel.
Pour la construction de la partie nord et pour la partie au-dessus des voûtes, on avait établi un plan incliné partant de la vallée et arrivant par des ponts de service à la partie supérieure au nord du viaduc. Les matériaux arrivaient sur ce plan incliné par des treuils mus par la vapeur.
La première voûte fut celle du nord, près du hameau de la Roche. Cette première voûte faite, on établit un pont de service sur lequel étaient placés des rails qui permettaient de rouler les wagonnets remplis de matériaux, au moyen de chevaux.
Le cintrage s'est mis au levage par des treuils mis en mouvement par une locomobile. Les sous-entrepreneurs ou tâcherons étaient pour la charpente MM. Métenier frères.
Le décintrage était fait par des cordages et des moufles attachés aux bandeaux des voûtes par des cordages et des poulies de rappel et des hommes tenus aux freins des treuils, à mesure qu'on les détachait et déboulonnait.
Chaque jeu de cintre ou ferme représentait une valeur de dix mille francs (10000 francs) .
Lorsque cinq voûtes étaient faites, on commençait le décintrage de la première pour que les mêmes pièces de bois puissent servir pour la sixième ferme, c'est ce qu'on appelait un jeu de ferme. Il fallait cent vingt mètres cubes de bois par voûte.
Le sable amené auprès du viaduc était lavé au moyen d'un bief, qu'on avait fait par détournement des eaux du Mussy, près du hameau des Branlards.
Les travaux de lavage étaient sous la direction de M. Bertrand.
Les autres chefs de chantier étaient MM.Chanal et Blanchet pour les carrières Coupas et Ferre pour l'extraction de sable.
La compagnie P.L.M. était représentée à Mussy par M. Fayet, sous-chef de section dirigeant les travaux sous l'autorité d'abord de M. Guillermain, puis sous celle de M. Jolidon, chefs de section résidant à Chauffailles et ayant sous leurs ordres comme surveillants des travaux MM. Guede, Fourton, Richard, Bouquet-Fleury et Demillière, ce dernier meurt pendant l'exécution des travaux.
Le nombre des ouvriers, employés au moment où ces travaux étaient le plus en activité, était d'environ deux cent cinquante.
Des baraques en planches, dont un certain nombre avaient été revêtues d'un enduit au mortier, ont été construites pour loger ces ouvriers. Des cantines avaient été ouvertes pour leur servir à boire et à manger. Au moment où fut commencé le viaduc, il n'y avait que deux auberges à Mussy et lorque les ouvriers furent le plus nombreux, il y en avait dix sept, sans compter les maisons non déclarées où l'on vendait à boire et les logeurs qui ne vendaient qu'à leurs pensionnaires.
Les baraques étaient surtout établies le long du chemin vicinal de Chassigny à Saint-Igny-de-Vers dans la vallée du Mussy. Cette vallée se trouvait ainsi métamorphosée en un village de maisons en planches, ce qui donnait un aspect curieux pour les habitants du pays.
Au commencement des travaux, nous pensions, de l'avis des ouvriers les plus compétents, que l'exécution de ces travaux causerait la mort de plusieurs hommes. Nous admirions le courage des charpentiers qui posaient des planches sur des cables reliant les piles les unes aux autres et qui se trouvaient  balancés à une hauteur de plus de quarante mètres. Cependant aucun accident grave n'est arrivé à ces charpentiers et le viaduc n'a coûté la vie qu'à un jeune maçon nommé Auguste Rochon  qui, le 10 mars 1894, tomba d'environ dix sept mètres de la pile N°14 sur le chemin du Ragin. Il ne vécut qu'environ deux heures après sa chute.
En dehors du viaduc, deux hommes sont morts écrasés par des éboulements, savoir un ouvrier nommé Pierre Ming dans le tunnel près du cimetière et un chef de chantier nommé Jean Fourniol qui fut enseveli sous un amas de sable, dans la tranchée de montéga, le 10 janvier 1896, dont les entrepreneurs étaient MM. Gau et Romersa qui avaient à exécuter les travaux de la ligne depuis l'ouverture du tunnel de Mussy jusqu'à la limite de Chassigny et de la Chapelle-sous-Dun. Les travaux de terrassement furent exécutés pendant les années 1896-1897 et achevés en 1898, mais il restait à faire la partie de la ligne comprise entre la Clayette et Paray, à faire les gares et à poser les rails et appareils nécessaires à l'exploitation. Enfin, au commencement de septembre 1900, la ligne fut livrée au service de l'exploitation et Mme Lhuissier fut chargée de la station de Mussy.



EXTRAIT DE LA NOTICE SUR LES TRAVAUX EXÉCUTÉS
 PAR M.M. VEYSSEYRE AINÉ ET VEYSSEYRE HENRI



VIADUC DE MUSSY

Nous croyons devoir donner ici, malgré les redites qu'on trouvera dans l'ouvrage de M.M. Veysseyre de ce que nous avons exposé nous même, la copie, en ce qui concerne le viaduc de Mussy, d'un travail que M. Henri Veysseyre, l'un des entrepreneurs, a eu l'obligeance de nous communiquer. Nous le prions d'agréer tous nos remerciements pour cette communication.
En janvier 1892, la Compagnie Paris Lyon Méditerranée adjugeait à,M.M. Veysseyre la construction de l'important viaduc de Mussy, sur la ligne Paray-le-Monial à Givors.

DESCRIPTION DE L'OUVRAGE

La vallée de Mussy a, dans sa partie inférieure, une largeur d'environ 150 mètres. Le flanc du côteau du côté de Paray est incliné à 0,17 par mètre, du côté de Lozanne il est presque abrupt. C'est pour franchir cette vallée qu'a été construit le viaduc de Mussy dont les dimensions sont :
Longueur de l'ouvrage sur l'axe : 561 mètres
Hauteur des cinq piles du fond de la vallée ( du sol au niveau des rails) : 60 mètres
Nombre d'arches : 18
Ouverture des voûtes : 25 mètres
Section des culées aux naissances : 10 x 8,10
Section des 14 piles ordinaires aux naissances : 5 x 10,59
Section des 3 piles culées aux naissances : 7,10 x 10,59
Fruit des grandes faces des piles : 1,40 mètre
Fruit des petites faces des piles : 1,20 mètre
Largeur entre les têtes des voûtes : 8,10 mètres
Cube total des maçonneries à exécuter (y compris 10000 mètres cubes de moellons de parement environ et 4500 mètres cubes de pierre de taille et libage) : 75000 mètres cubes
Surface des parements : environ 38000 mètres carrés
Les fondations, dont la profondeur varie de 8 à 13 mètres, ont été bloquées à pleine fouille en maçonnerie de moellons bruts.
L'implantation des grandes piles a été faite sur une assise de libages de 0,50 mètre d'épaisseur reposant sur les fondations. La partie inférieure de ces piles forme socle et porte à 12,50 mètres de hauteur et sur chaque face une retraite de 0,30 mètre ; sur ce socle, viennent s'implanter les grands fûts de 32 mètres de hauteur, tous les dix mètres environ, par une assise de liaison en pierre  de taille et en libages cramponnés de 0,50 mètre d'épaisseur.

     
MATÉRIAUX

Le moellon brut devait être extrait des carrières voisines, mais il fut reconnu qu'elles fournissaient des matériaux de qualité inférieure et il a fallu ouvrir une carrière de roches granitiques, à environ quatre kilomètres du viaduc, en amont de la vallée de Mussy (au-dessus d'Anglure).
Les moellons d'appareil à bossage qui forment le parement des piles et des tympans, ainsi que les moellons smillés pour les douelles des grandes voûtes, les angles des piles et les voussoirs ont été fournis par les carrières de Sénozan près Mâcon.
Les moellons lités pour extradossement  des grandes voûtes  provenaient partie de Sénozan, partie Saint-Maurice. La pierre de taille et les libages de Villebois (Ain).
La chaux (ficelle blanche) provenait exclusivement des usines du Teil.
Le sable a été pris dans les gores du pays (granit en décomposition) concassés, passés à la claie puis lavés et mis en dépôt à proximité des malaxeurs à mortier. Le lavage s'effectuait en versant le sable dans un premier bassin d'où il était entraîné dans une rigole d'environ 30 mètres de longueur avec une pente de 0,05 mètre par mètre, il venait déposer dans un deuxième bassin d'où il était extrait.
Ces laveurs au nombre de trois étaient établis sur les chantiers du viaduc. L'eau y arrivait par la dérivation du canal d'amenée d'une usine voisine (menuiserie Aucourt), un réservoir intermédiaire avait été creusé pour l'emmagasiner et en régulariser le débit pendant la sècheresse.
Ce sable a été fourni par plusieurs carrières dont la plus importante située à deux kilomètres du chantier.

EXÉCUTION DES TRAVAUX

Les fouilles ont été descendues à des profondeurs variant de 8 à 13 mètres au moyen de coffrages en sapin de 0,04 m d'épaisseur maintenus tous les 1,50 mètre par des cadres de 0,25 m x 0,25 m fortement étrésillonnés entre eux.
Les déblais étaient élevés dans des bennes d'un demi- mètre cube par des grues à vapeur ou des treuils actionnés par des locomobiles, puis conduits sur une voie de 0,50 mètre aux lieux de dépôts.
Le terrain rencontré était en général du granit à différents états de décomposition.
On s'est partout encastré au moins d'un mètre dans la roche dure.
La pression exercée par les maçonneries sur les fondations est d'environ dix kilos par centimètre carré.
La disposition des lieux et des carrières conduit à recevoir tous les matériaux dans le fond de la vallée. On a été amené ainsi à construire une voie ferrée d'un développement de sept kilomètres. Cette voie reliait entre elles et au viaduc les différentes carrières, ainsi que le quai de transbordement des matériaux qui arrivaient de la gare de la Chapelle-sous-Dun et étaient transportés sur route jusqu'à deux kilomètres du chantier.
La voie de un mètre était en rails d'acier de 25 kilogrammes ; les transports étaient effectués par une locomotive de dix tonnes remorquant soit des wagons plates-formes cubant trois mètres, soit des wagons à bascule.

La fabrication du mortier a été faite au centre des travaux par trois malaxeurs mus par une locomobile de 16 chevaux. De ces malaxeurs, rayonnaient des voies de 0,50 mètres qui approvisionnaient les différents chantiers.

L'organisation des chantiers de maçonnerie a varié selon que l'on a eu à construire les fouilles, les socles des piles, les grands fûts et les voûtes :
1 - Pour les fouilles, les matériaux étaient descendus au moyen de descend-charge à mains dont la benne vide remontait automatiquement.
2 - Les socles des piles ont été montés à environ 12,50 mètres par deux grues à vapeur à mouvement de translation automoteur et à mât basculant.
Les matériaux nécessaires aux maçonneries ci-dessus étaient amenés à pied d'oeuvre par des voies de 0,50 mètre et un plan incliné construit spécialement pour les voûtes sur lequel nous aurons l'ocasion de revenir.
3 - Pour la construction des grands fûts s'élevant jusqu'à quarante six mètres au-dessus du sol après de sérieuses études, M.M. Veysseyre se sont arrêtés à l'emploi de cinq passerelles mobiles, reposant sur les piles et munies de vérins à chaque extrémité qui les élevaient au fur et à mesure du montage des maçonneries. Ces passerelles en fer étaient démontables pour la facilité du transport et du levage.
Les poutres de rive avaient 1,50 mètre de hauteur et formaient garde corps, quatre de ces passerelles avaient une largeur de trois mètres. Celle de la cinquième avait été portée à 4,40 mètres pour permettre, vers l'une des extrémités, l'établissement de deux trappes de 2 mètres d'ouverture pour la récepion des matériaux.
Au-dessus de ces trappes, un chevalement en fer en T et à cornières supportait les poulies du monte-charge.
Les appareils de levage, au nombre de quatre par passerelle, étaient composés d'une vis verticale, sur laquelle montait un écrou fixé à la poutre de rive, actionnée à bras par l'intermédiaire d'une transmission de chaînes galles et de vis sans fin.
Deux voies de 0,50 mètre, portant des trappes et reliées entre elles par des plaques tournantes et des croisements, avaient été posées sur toute la longueur des passerelles. Des taquets automoteurs, mus par les portières des trappes, fermaient aux wagonnets le passage lorsque celles-ci étaient ouvertes.
Les matériaux étaient élevés sur la passerelle de réception à la vitesse maxima de cent mètres à la minute, par un treuil à double tambour de la force de 25 chevaux.
Les passerelles avaient été construites pour résister à une charge de 6000 kg placés en leur milieu, soit quatre wagonnets pleins, deux sur chaque voie.
Pour éviter l'emploi d'un trop grand nombre de passerelles, on a d'abord élevé avec elles les piles côté Paray, puis elles ont été descendues et placées sur les socles des piles à la suite côté Lozanne.                          
 4 - Les matériaux, devant servir à la construction des voûtes, étaient montés au niveau de la plate-forme du chemin de fer à l'aide d'un plan incliné, puis transportés sur un pont de service établi au-dessus des cintres et de là, descendus sur les tympans et les voûtes au moyen de descend-charges manoeuvrés à la main.
Le plan incliné avait 350 mètres de longueur, une pente moyenne de 0,165 et maxima de 0,220. Il était à deux voies de 1,50 mètre de largeur sur un quart de sa longueur.
Les deux trucks porteurs pouvaient recevoir soit un grand wagon cubant 3 mètres, soit deux wagonnets avec bennes cubant 0,500 mètre.
Le treuil, actionnant le plan incliné, de la force de 25 chevaux et semblable à celui du monte-charge des passerelles, était installé sur le remblai derrière la culée côté Paray. Le diamètre de chaque tambour était d'un mètre et la largeur de 1,50 mètre.
Un appareil spécial avait été construit pour régler l'enroulement des cables sur les tambours.
Le pont de service supérieur, de 3,50 mètres de largeur entre garde-corps, reposait sur des palés s'appuyant sur les cintres et distantes entre elles de 7,50 mètres. Il était placé sur un des côtés de l'ouvrage et portant une voie de 3 mètres de largeur sur laquelle roulaient trois descend-charges. Deux autres voies de 0,50 mètre permettaient l'amenée et le retour des bennes.
Les descend-charges étaient munis d'un mouvement de translation pour la descente des matériaux, en dehors du pont de service à peu près sur l'axe du viaduc. Les bennes vides étaient remontées automatiquement.



DÉTAILS SUR LE LEVAGE ET LA POSE DES CINTRES

Les cintres sont à fermes retroussées, celles-ci au nombre de trois fois deux par cintre. Il a été construit cinq jeux de cintres entièrement en sapin, chacun d'eux cubait environ 120 mètres. Le poids des fers, plaques et assemblages en tôle de 7 millimètres d'épaisseur et boulons de 25 millimètres de diamètre est de 3460 kilogrammes par cintre.
Les semelles reposent sur des corbeaux, en pierre de taille de Villebois, encastrés dans la maçonnerie.
Le levage de ces cintres a présenté d'assez sérieuses difficultés, en raison de l'absence de tout pont de service et de la hauteur du viaduc ; les différentes phases en sont décrites ci-après.

1 - INSTALLATION ET APPAREILS DE LEVAGE

Les passerelles mécaniques auraient gêné le levage, elles ont dû être enlevées avant son exécution ; d'autre part la hauteur des piles centrales, qui atteignaient jusqu'à 48 mètres, ne permettaient pas l'emploi d'échelles pour y accéder. On s'est donc décidé à relier toutes les piles entre elles, de la pile 5 à la pile 15, au moyen d'un plancher volant de 2 mètres de largeur, posé sur cables en fil d'acier de 30 millimètres de diamètre, fixés à des crampons de fer de 40 millimètres, scellés dans la maçonnerie des piles à hauteur des naissances des voûtes.
Cinq cables semblables exposés de 1,65 mètre d'axe en axe reliaient chaque pile à ses voisines, ce qui permettait le déplacement du plancher suivant les besoins du travail. Ce plancher de 35 millimètres d'épaisseur a dû être laissé mobile sur les cables, pour que les vents violents ne puissent, en les soulevant, arracher les crampons ; chaque planche portait, cloués à l'une de ses extrémités alternativement à droite et à gauche, deux taquets formant rainure, entre lesquels venaient se loger les cables dont l'écartement était ainsi assuré.
Un tendeur de wagons, placé à l'une des extrémités de chaque cable, permettait un réglage uniforme de la flèche de 1,20 mètre.
Les appareils de levage ont été constitués par :
a - Deux treuils, actionnés par une locomobile de cinq chevaux,
 construits spécialement avec engrenages en acier coulé et un tambour assez long pour permettre l'enroulement d'au moins 60 mètres de cordages de 40 millimètres de diamètre.
b - Deux autres petits treuils à bras, construits spécialement comme les précédents, qui ont été montés sur les piles pour le tirage et la mise en place de diverses pièces du cintre.
c - Deux bigues, ou avant-becs, reliées entre elles par des moises et croix de Saint-André et placées sur les deux piles, chaque bigue dans l'axe de la ferme à lever.
d - Un tréteau de levage que l'on plaçait sur un plancher établi sur les grandes moises après montage de la partie inférieure du cintre.

Après la mise en place de la locomobile et des treuils de levage chargés de 6 à 800 kilogrammes de moellons, pour en assurer la fixité pendant le montage, on installait en face de chacun d'eux, dans l'axe longitudinal du viaduc, une poulie de renvoi montée sur chassis en bois, qui donnait aux cables de levage une direction à peu près verticale.
On procéda ensuite au montage des avant-becs. Les pièces de cadres assez légères étaient hissées sur les piles et assemblées horizontalement. Le pied était amarré vers chaque extrémité à des pointes enfoncées dans la maçonnerie, puis au moyen d'un cordage attaché à la moise supérieure et relié à un palan placé sur la pile en face, on le faisait pivoter autour de son pied jusqu'à ce qu'il fût dans une position presque verticale où il était alors maintenu par des haubans.
Une écoperche de 6 mètres de longueur était ensuite fixée à ce cadre pour le montage des autres pièces. A cet effet, le cable de levage venant du treuil et passant sur la poulie de renvoi était une première fois hissée à la main et passé dans une poulie à gorge attachée à l'extrémité de l'écoperche. Puis on élevait les bois au moyen de la locomobile, ils étaient mis en place au fur et à mesure de leur arrivée sur la pile.
La descente du cable, après chaque montage, se faisait au moyen d'une corde de commande de 15 millimètres de diamètre, que les ouvriers attachaient sur la pile à l'extrémité du cable. L'autre extrémité de cette corde était passée sur une poulie à gorge, fixée au chassis des poulies de renvoi, puis enroulés de deux tours sur une poulie semblable fixée à l'extérieur des treuils. En le mettant en mouvement et en tirant sur l'extrémité libre de la commande, le cable descendait rapidement. Cette commande était en outre utilisée pendant le montage pour guider les bois à utiliser à leur passage entre les cables ou les planchers.
Les avant-becs étant en place, on installait ensuite les deux petits treuils sur les piles.


2 - MONTAGE DE LA PARTIE INFÉRIEURE DES CINTRES

Avant tout emploi des avant-becs et pour assurer leur résistance, l'extrémité supérieure de la bigue, qui devait  être utilisée au levage, était haubannée par un cable en fil d'acier, fixé soit au cintre monté à l'arrière, soit à une pile en avant.

3 - PREMIÈRE FERME, SEMELLES ET BOITES A SABLE

La poulie de levage était fixée à la troisième bigue à mi-hauteur, pour ne pas trop éloigner la charge de la pile. La première semelle amarrée de 0,40 mètre au-dessus de son milieu était élevée un peu au-dessus des corbeaux. La locomobile était arrêtée, le volant en était manoeuvré à la main, en sens contraire, de façon à descendre la semelle, qui ramenée horizontalement, était reçue et mise en place sur les corbeaux par deux ouvriers, postés à chaque extrémité de la pile, sur un madrier aux cinq cables des passerelles volantes.
Les boites à sable et les autres semelles étaient ensuite montées de la même façon.

4 - ARBALÉTRIERS

Le treuil placé sur la pile était amené en face de la première bigue, pour le montage de première ferme et son cable passé sur une deuxième poulie amarrée à la bigue, au sommet de sa contrefiche.
Avant de monter l'arbalétrier, on fixait à son extrémité supérieure les deux haubans, en fil d'acier de 12 millimètres de diamètre et de 150 mètres de longueur, destinés à le maintenir latéralement, quand il aurait été dressé.
L'un de ces haubans avait été préalablement passé au-dessus des cinq cables des passerelles volantes pour permettre sa tension au-dessus de ces cables.
En outre, des taquets formant échelle, et distants de 0,40 mètre l'un de l'autre, avaient été cloués sur la face supérieure de l'arbalétrier, cette pièce était alors amarrée au cable de levage à environ 0,40 mètre au-dessus du milieu de sa longueur, puis on mettait la locomobile en mouvement. Lorsque le pied de l'arbalétrier était un peu au-dessus de la semelle supérieure, l'un des ouvriers placés sur la pile la tirait au moyen d'un crochet en fer, puis la machine moulée à la main l'amenait à sa place définitive ; là il était amarré au cable des avant-becs au moyen d'une corde à main.
Un autre ouvrier grimpait sur les taquets le long de l'arbalétrier et attachait aux deux tiers de sa longueur, vers le sommet, l'extrémité du cable du petit treuil placé sur la pile, avec lequel on lui donnait l'inclinaison nécessaire. Le treuil était mis au renard, on tendait les deux haubans de contreventement et on amarrait leurs extrémités, soit à un arbre, soit à un piquet fortement fiché dans le sol. Cette tension était obtenue à l'aide d'une machoire qui serrait le hauban avec des boulons et portait à son extrémité inférieure un crochet . Ce crochet était passé dans celui d'un palan, attaché au piquet, et on tendait, jusqu'au moment où l'ouvrier qui plombait l'arbalétrier sur la pile, le trouvait bien vertical.
Les arbalétriers de droite et de gauche étant en place et maintenus par leurs haubans et par les cables des treuils, sur les piles, on en assujettissait les pieds avec des taquets et l'on détachait l'amrrage des premiers cables de levage

5 - MOISES INFÉRIEURES

 Les grandes moises, de 20 mètres de longueur, étaient en deux pièces assemblées par un trait de Jupiter et reliées entre elles par des plaques en tôle, de 1,70 mètre de longueur.
Elles étaient levées horizontalement par deux treuils de levage, dont les cables étaient amarrés à un mètre environ de chaque extrémité. La première moise étant arrivée à hauteur des entailles dans les arbalétriers, un ouvrier montait sur chacun de ces derniers et passait le boulon destiné à serrer ensemble les pièces.
Les cables étaient détachés et descendus au moyen de la commande, puis la deuxième moise était montée et boulonnée définitivement.

6 - VAUX DE PIED

L'une de ces pièces était amarrée vers son extrémité supérieure arrivée à la hauteur nécessaire, le pied en était attiré par un ouvrier placé sur la pile, tandis qu'un autre, à cheval sur l'extrémité des moises, engageait la tête du vau entre les deux moises. On passait les boulons de serrage et l'ouvrier redescendait au moyen de taquets cloués sur la partie courbe du vau. On montait de même l'autre vau.

7 - MOISES PENDANTES

 Ces moises étaient montées et reçues simultanément à droite et à gauche par deux ouvriers, placés l'un sur les taquets du vau, l'autre sur ceux de l'arbalétrier. Les secondes moises étant en place, on les boulonnait, puis les ouvriers montés sur les arbalétriers détachaient les cables des petits treuils sur les piles.

8 - DEUXIÈME FERME ET FERMES SUIVANTES

Celles-ci étaient montées de la même façon que la première. Les petits treuils, les poulies et les haubans arrière de la tête des bigues étaient avancés au fur et à mesure. A chaque arbalétrier, on avait préalablement boulonné vers la partie supérieure un madrier, qui boulonné également avec celui de la ferme précédente, devait en assurer l'écartement et le contreventement jusqu'à la pose des liernes. On clouait en outre, de distance en distance, quelques planches de contreventement.
Avant le levage de la quatrième ferme, on avait dû déplacer les haubans qui contreventaient la première ferme vers l'axe de l'ouvrage ; leur inclinaison ne permettait pas le levage des moises de cette quatrième ferme. Pour cela, un hauban supplémentaire avait été attaché à la tête de chaque arbalétrier de la troisième ferme, étendu comme il a été dit précédemment, c'est-à-dire en veillant à ce que les fermes demeurent toujours bien verticales, puis on les détachait et on enlevait les deux haubans gênants pour la continuation du levage.
La partie inférieure des six fermes étant dressée, on montait et on posait les croix de Saint-André qui contreventaient les arbalétriers, puis on déplaçait deux par deux les haubans définitivement amarrés aux grandes moises de la première ferme et de la sixième.

9 - MONTAGE DE LA PARTIE SUPÉRIEURE DU CINTRE

Les différentes pièces du tréteau de levage étaient montées sur un plancher établi sur les grandes moises. On procédait au levage de ce tréteau et on fixait deux poulies à gorge à 0,40 mètre en dehors de chacun des montants et entre ceux-ci trois palans dont un sur l'axe et les autres à 1,60 mètre du premier.

10 - PREMIÈRE FERME, MOISES ET ARBALÉTRIERS SUPÉRIEURS

Les tréteaux étant amenés jusqu'à l'aplomb intérieur de la première ferme, puis des cables de levage passés sur les deux poulies du tréteau et descendus au moyen de la commande, la première moise (côté intérieur) était amarrée aux deux cables, puis levée et fixée à la tête des arbalétriers inférieurs avec lesquels elle s'assemblait. L'un des cables était descendu et on y amarrait l'arbalétrier supérieur, un peu au-dessus de son milieu, arrivé à la hauteur, le pied en était amarré au cable du treuil sur la pile, lequel passait sur la poulie fixée en tête de la bigue avant-bec. On actionnait ce treuil et on tirait jusqu'à ce que l'arbalétrier arrivât à son point d'assemblage avec les grandes moises inférieures, ces pièces étaient immédiatement boulonnées entre elles mais par un seul boulon.
L'arbalétrier supérieur était maintenu par le cable de levage, à environ 10 centimètres au-dessus de sa position définitive, sur la tête de l'arbalétrier inférieur, on l'attachait solidement à l'un des montants du tréteau et on détachait le cable de levage.

11 - POINÇON

Cette pièce était montée sur le plancher par l'un des cables de levage, était reprise avec le palan central et suspendue dans la position qu'elle devait occuper, le pied passant entre les deux moises inférieures, sans être boulonnée encore.

12 - CONTREFICHE

Chacune d'elle était amarrée à 1,20 mètre au-dessus de son milieu, à un cable de levage, puis montée sur le plancher. Là, elles étaient reprises avec les deux palans latéraux et étaient attachées à la tête des deux arbalétriers supérieurs, dont on enlevait ensuite les attaches qui les liaient au tréteau.
On montait ensuite, en même temps, aux trois palans et aux deux treuils du bas et on assemblait à la fois cinq pièces (poinçon, arbalétriers supérieurs et contrefiches qui étaient définitivement boulonnées entre elles).

13 - FAUX POINÇONS

Ces pièces montées et reçues sur le plancher étaient immédiatement fixées sur les arbalétriers au moyen d'étriers de fer et de boulons.

14 - VAUX INTERMÉDIAIRES OU DE FLANC

  Ces pièces étant amarrées chacune à un cable de levage, à 0,60 mètre de leur extrémité supérieure, puis montées jusqu'à ce que les 2/3 environ de,leur longueur dépassât le plancher. Le cable du petit treuil, qui passait sur la poulie en tête de la bigue, était attaché à 1,70 mètre environ du pied de la pièce, chaque vau était alors levé et tiré par les cordages puis descendu à sa place et boulonné.

15 - MOISE SUPÉRIEURE

Cette moise était montée et mise en place comme l'avait été la première. 

16 - VAUX DE TÊTE

Pendant que l'on plaçait à la main et que l'on clouait les petits potelets au-dessus des contrefiches, les ouvriers du bas amarraient l'un des vaux de tête à 0,60 mètre au-dessous de son milieu, de façon à ce que monte ce dernier le pied en haut. Lorsqu'il était arrivé au-dessus du plancher, l'extrémité supérieure (qui se trouvait en bas) était amarrée au palan central. Le treuil et le palan se levaient alors jusqu'à la hauteur nécessaire, il reprenait la position qu'il devait avoir, puis était descendu dans ses assemblages. Le vau symétrique était placé et le levage de la première ferme était terminé.

17 - DEUXIÈME FERME ET FERMES SUIVANTES

Le montage de la deuxième ferme et de la ferme suivante s'effectuait, comme il a été dit ci-dessus, en ripant successivement le tréteau en dehors de la ferme à lever, elles étaient contreventées provisoirement par des planches clouées sur les vaux.
La troisième ferme était posée pour éviter que le tréteau tombât en porte à faux, on le retournait pour monter d'abord la sixième ferme, puis la cinquième et enfin la quatrième. Pour cette dernière, on était même obligé de supprimer les deux contrefiches des montants du tréteau, ceux-ci étaient alors amarrés au pied de la troisième ferme en arrière. On montait ensuite et on plaçait à la main les croisillons des poinçons et les liernes des arbalétriers supérieurs, puis on démontait le tréteau et les pièces en étaient descendues avec l'un des cables de levage.

18 - MONTAGE DES COUCHIS

Pour effectuer ce montage, une écoperche d'environ sept mètres était placée verticalement sur la moise supérieure de la quatrième ferme, puis haubannée et solidement attachée à la contrefiche et à l'arbalétrier supérieur, en faisant passer l'un des cables de levage sur une poulie fixée au sommet de l'écoperche et l'on montait les couchis par paquets de dix à douze. Ils étaient disposés partie sur le cintre, partie sur le plancher des moises, puis mis en place. On montait ensuite les plaques de serrage et les boulons restant à placer.
Pendant la pose des couchis, les avant-becs étaient démontés. Les pièces des couchis, placées sur la pile avant y étaient laissées pour être remontées en retournant l'appareil, qui devaient servir au levage du cintre suivant ; les pièces légères des couchis, placées sur la pile arrière, étaient transportées sur la pile avant du nouveau cintre à lever, en passant sur le plancher du cintre posé et sur la passerelle volante à la suite, tandis que les pièces plus lourdes étaient descendues à terre, de même que le treuil, pour être remontées plus loin.
Il y a lieu de remarquer que pendant les diverses opérations qui ont été décrites ci-dessus les planchers établis, soit sur cables, soit sur les moises inférieures, devaient être placées suivant les exigences du travail et le levage de telle ou telle ferme.

OBSERVATIONS GÉNÉRALES 


Les travaux ont été commencés en mars 1892 et les maçonneries le 2 juin suivant. Pendant cette première campagne, on a exécuté la plus grande partie des fouilles et 18000 mètres de maçonnerie.
En 1893, on a terminé les fondations, élevé une grande partie des piles et construit deux voûtes. Le cube de maçonnerie, exécuté pendant cette deuxième campagne, a été de 28000 mètres.
En 1894, les piles et les voûtes ont été terminées et au printemps de 1895, on a posé les plinthes et achevé les travaux accessoires. Les travaux, dans l'ensemble, se sont élevés à trois millions de francs (3 000 000 fancs).
Le prix du mètre superficiel d'élévation est de cent trente francs cinquante centimes (130 francs 50 centimes).

TRAVAUX DE M.M. VEYSSEYRE


M.M. Veysseyre aîné et Veysseyre Henri ont également construit le viaduc de Gothard sur le Sornin, près la Clayette, sur la ligne de Grenoble à Gap, celui de Gien, le tunnel de la plaine sous Marseille, le tunnel du Creusot, un viaduc près de Rouen, le viaduc d'Issy-les-Moulineaux et divers lots de chemin de fer.
Ils ont construit vingt deux viaducs, faisant ensemble une longueur de 6210 mètres, percé trente tunnels ayant ensemble 6587 mètres et 560 kilomètres de pose de voie et de balastage et de grands travaux au port de Marseille.
Ils ont obtenu, en 1889, à l'Exposition Universelle de Paris, une médaille d'or et en 1894, à l'Exposition d'Anvers, un diplôme d'honneur. En quarante ans, de 1860 à 1900, ils ont construit des travaux pour soixante millions (60 millions), soit une moyenne d'un million et demi par année (1 million 500 mille ).

LE LANGAGE À MUSSY - PATOIS


Il est assez difficile de reproduire, d'une manière exacte, le langage des habitants de la commune de Mussy-sous-Dun, parce que ce langage varie d'un hameau à l'autre et d'une famille à une autre. En général, le patois du pays tend de plus en plus à se rapprocher du français. Deux choses y contribuent ,d'abord les écoles et ensuite le service militaire et les relations de plus en plus fréquentes avec le dehors.
Grâce au chemin de fer, ces relations deviennent encore plus étendues et le patois se francisera davantage. 
Ce patois, à l'exception  de quelques mots, est facilement compréhensible pour les étrangers de la région.

On remarquera que le plus souvent les mots terminés en ge se prononcent dze en patois.
Exemple : "Je mange du fromage" se prononce "dze mandze du fromadze."

Les mots terminés par "eur" se prononcent souvent "ou" et quelquefois "eu".
Exemple : "Un menteur, un voleur" se prononcent "un mentou, un voleu" ou plutôt "in mentou, in voleu"

La terminaison "ure" se prononce souvent "eur".
Exemple : "le mur"," le meur".

Une grande quantité de mots français, même d'un usage fréquent, ne s'emploient pas dans le langage des habitants et n'ont pas d'équivalents en patois.

Ceci dit, nous allons donner un petit dictionnaire de la prononciation des mots les plus fréquemment employés en patois. Nous ne citerons que rarement ceux qui se prononcent en patois comme en français, en commençant par les noms, puis nous examinerons les autres parties du discours.







xxx

Dans la prononciation, le son "ch" est souvent confondu avec le son "se".
On dit : "une limace" ou "une limache".

C'est une des difficultés principales qu'on éprouve pour apprendre l'orthographe aux élèves qui étudient le français. Il en est de même de la terminaison "ge" et de la terminaison "ze" qui est souvent confondue.
Exemple : "masure" est souvent écrit par les élèves qui n'y sont pas encore habitués "majure". Au contraire, "majeur" sera écrit "maseur".


L'ARTICLE

Les articles français sont employés en patois excepté "aux" qui est remplacé par "ez".
Exemple : "Dze le dirai ez femmes" pour "Je le dirai aux femmes".

L'ADJECTIF 

Comme pour le nom, beaucoup d'adjectifs qualificatifs ne sont pas employés en patois et n'ont pas d'équivalents.
Pour ne pas trop allonger notre travail, nous ne ferons pas le dictionnaire des adjectfs employés en patois.Nous en citerons un certain nombre comme attributs du verbe être en conjuguant ce verbe et en ajoutant d'autres employés comme compléments.

LES ADJECTIFS DÉMONSTRATIFS

Ce est remplacé en patois par chetu : Chetu tsaipiau.
Cet...................................par  che... : Che t'homme.
Cette.................................par ste..... : Ste chandelle.
Ces...................................par che tu : Che tu peurnes.

LES ADJECTIFS POSSESSIFS

Les adjectifs possessifs "mon, ton, son" s'emploient en patois comme en français. Toutefois "mon" s'élide quelquefois. Certaines personnes disent "mon onche ou m'n'onche" pour "mon oncle".
Notre est remplacé par noton : Noton Maire.
Votre......................par voton : Voton curé.
Leur........................par leu... : Leu redzen.

"Mes, tes, ses" ne changent pas non plus en patois.
Nos est remplacé par no tes : No tes houilles ou No tes failles.
Vos est aussi remplacé par vo tes : Vo tes tsauchons.
Leurs est remplacé par leux : Leux hommes.

LES ADJECTIFS NUMÉRAUX  

Les adjectifs numéraux, fondamentaux de la numérotation sont : "in, doux, trei, quatre, cin, ch, set, hui, neu et di" pour "un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf et dix".
"Premier" se prononce "premieu".

LES ADJECTIFS INDÉFINIS

Changeant en patois.
Aucun se prononce auquin.... : Auquin vale.
Aucune...................auquenne : Auquenne fène.
Chacun...................tsaquin.... : Tsaquin di sos.
Tous........................to............ : To les tsins
(chiens).
Toutes.....................totes........ : Totes les bourriques.
Quelques.................quèques.. : Quèques feyes (filles).

LES PRONOMS PERSONNELS

Je se prononce dze : Dze pioche pour......... je pioche.
Tu................... te... : Te labores................... tu laboures.
Il..................... au.. : Au tsante.................... il chante.
Il..................... aul. : Aul enneuye (devant une voyelle).








LE PETIT CHAPERON ROUGE EN PATOIS DE MUSSY

Y avot enne fa, enne dzeune feye qu'étot si dzolle que sa mère en étot folle. Alle l'y asseté in petiet tsaperon rodze que l'y allot si bien qu'on ne l'appelot pu que le Petiet  Tsaperon Rodze. In dzeu que sa mère avot appris que sa mère-grand étot malaide alle l'y disis :
-" Porte ce petiet pot de beurre et ste galette à ta mère-grand qu'est malaide ".
Le Petiet Tsaperon Rodze se mit en route. En passant dans in beut, alle rencontra Compère le loup qu'avot bin envie de la mandzer, mais au n'oza pas à cause qu'y avot des butserons dans le bot . Aul l'y dit :
-" Où donc que tu vas ? "
-" Dze m'en vais va ma mère-grand qu'est malaide et dze l'y porte chetu petiet pot de beurre et ste galette que mai mère l'y envie ".
-" Eh bin", dit le loup, "où donc qu'alle demore pasque dze vou l'allé va ari ."
-" Y avau darré cetu meulin ", que répondit le Petiet Tsaperon Rodze.
-" Eh bin ! ", dit le loup, " passe pe chetu  tsemin et ma pe chetutieu et nos varran quel sera le premieu arrivé. "
Le Petiet Tsaperon Rodze prit le tsemin le pu long et s'amusa à ramassir des alognes. Le loup prit le stemin le pu cot et arrivi à la porte de la mère-grand. En arrivant  au frappa à la porte :" To, to ".
-" Qu'est là ? ", dit enne vouai de vieille fenne.
 Le loup répondit : " Y est vote petote feye, le Petiet tsaperon rodze que vos apporte in petiet (ou petiot) pot de beurre et enne galette."
-" Tire le tseveillette et le bobinette tserra."
Le loup tira la tseveillette et la porte s'euvrit.
En entrant, le loup se dzeta su la mère-grand et la mandzi en moins de ren pasque y avot tra dzeux qu'au avot ren mandzè.
Le Petiet Tsaperon Rodze arrivi in moment après et frappa à la porte : " To, to "
- " Qu'est-là ? "
- " Y est votre petiete feye que vous apporte in petiet pot de beurre et enne galette "
- " Tire la tseveillette et la bobinette s'euvrit."
 Mets le petiet pot de beurre et la galette su la hustse et vint de coutsi anve le loup et feut bin étonnée de vaquement sa mère-grand étot quand alle étot deshabéi. Alle l'y disit  :
- " Oh ! ma mère-grand que vos ez de grandes tsambes ! "
- " Y est pou mieux courri mon enfant."
-" Oh ! ma mère-grand que vos ez de grands jeux ! "-
-" Y est pe mieux va mon enfant."
- " Oh ! ma mère-grand que voz ez de grands brets ! "
- " Y est pe mieux t'embrassi mon enfant."
- " Oh ma mère-grand que vosez de grandes orailles ! "
- " Y est pe mieux entendre mon enfant."
- " Oh ! ma mère-grand que vos ez de grandes dents ! "
- " Y est pe mieux te mandzi mon enfant."
Le loup se dzeta su le Petiet Tsaperon Rodze et le mandzi.
Y ne faut pas écouter les conseils de totes sortes de dzens, ni aller anve tot le monde.



POÉSIE SUR DUN, LUE PAR SON AUTEUR
LE JOUR DE LA BÉNÉDICTION DE LA CHAPELLE, 4 JUIN 1900


Qui dira ton histoire ô vieille forteresse
Dont les débris épars sont couverts de gazon
Aujourd'hui sous nos yeux ton église se dresse
Comme un phare brillant sur ton vaste horizon.

Quel seigneur quel guerrier sur la haute montagne
Eleva tes donjons, tes tours, et tes remparts  ?
Est-ce un Franc de Clovis, un preux de Charlemagne,
Qui le premier sur Dun planta ses étendards ?

Revenez à la vie ô vous dont la poussière
 Est mêlée à ce sol résonnant sous nos pas
Sortez vaillants héros de vos cercueils de pierre
Dites la fin de Dun et ses derniers combats.

Aux jours de grands périls la fière citadelle
Abritait en ses murs manants et châtelains
Dans la tour du guetteur veillait la sentinelle
D'un perfide ennemi surprenant le dessein.

L'ennemi, l'ennemi... ce cri comme un tonnerre
Fait bondir les guerriers glace les coeurs d'effroi
Voici fondre sur nous l'orage de la guerre
Superbe château fort, ville de Dun le Roi.

Le silence s'est fait sur l'horrible tempête
Qui coucha sur le sol les murs de la cité
Et le vainqueur voulut que rien de sa conquête
Ne demeurât debout sur le mont dévasté.

Mais que vois-je émerger des ruines
C'est la maison de Dieu le temple de la paix,
Ce temple a dans le sol de profondes racines
 Mieux que les châteaux forts et les puissants palais.

Et quand eurent cessé les assauts les batailles
Le meurtre, le pillage et leurs sombres horreurs
Lorsqu'on n'entendit plus le fracas des murailles
S'écroulant sous la main d'implacables vainqueurs.

Le temple de la paix, la maison de prières
Reprit ses airs de fêtes et ses chants d'autrefois
Par les sentiers fleuris de thym et de bruyère
Vers l'église de Dun montez bons villageois.

Sept siècles ont passé... Le temps inexorable
A frappé de sa faux l'antique monument.
Hélas ! L'oeuvre de l'homme est toujours périssable
Et toujours de sa fin arrive le moment.

La foudre a renversé la tour de l'édifice
Les toits ont disparu, les murs sont écroulés
Des agents destructeurs l'homme s'est fait complice
Par d'ignorantes mains que d'objets mutilés !

Le choeur subsiste encore vénérable relique
qui s'émiette à chaque heure aux rafales du vent
Sur le front dépouillé du sanctuaire antique
Voyez croître la mousse et les herbes des champs.

Et le vieux monument semblait avoir une âme
Pour exhaler sa plainte et chanter sa douleur
Hélas ! Faut-il mourir de cette mort infâme
Dans l'oubli, l'abandon sans trouver un sauveur.

Autrefois dans ma tour une voix argentine
Aux chants de l'alouette unissait ses deux sons
Et la voix s'en allait de colline en colline
Sont-ils morts pour toujours ces joyeux carillons ?

Un pays tout entier venait en son enceinte
J'étais l'abri du peuple et la maison de Dieu
Mes voûtes résonnaient de la prière sainte
Et je gardais les morts dormant près du saint lieu.

Maintenant dans le deuil je pleure solitaire
Mes débris dans le sol s'écroulent chaque jour
Le passant sur mes murs inscrit son nom vulgaire
Et les oiseaux de nuit font en moi leur séjour.

L'appel fut entendu la prière suprême
Trouva pour l'exaucer de nobles bienfaiteurs
Et la main qu'on connait rendit son diadème
A la reine de Dun gémissant dans les pleurs.

Comme un pur diamant le débris historique
Dans les murs de granit se trouve enchassé
Âme de cette église ô sanctuaire antique
déjà sous tes arceaux l'autel est replacé.

Ô cloche qui de Dun chantait les jours de fête
Te voilà revenue en ton premier séjour
Pour la gloire de Dieu ne sois jamais muette
 Réjouis la montagne et les lieux alentour.

Que sur l'aile des vents vole ta voix chérie
De montagne en montagne au plus bas des vallons
Élève en haut des choeurs chante pour la patrie
Soutiens le laboureur creusant les durs sillons.

Je vous retrouve aussi vulnérable statues
De Saint-Pierre et Saint- Paul patrons de Dun le Roi
De votre long exil vous voici revenus
Vos Saints  Livres toujours resteront notre loi.

Commencez, commencez, saintes cérémonies,
Dans ce temple construit pour le maître immortel
Mais j'entends résonner les douces harmonies
Le peuple est à genoux le prêtre est à l'autel.

Te voilà rajeuni vieux monument de France
De la foi des aïeux immortel souvenir.
Et là nous te dirons chant de foi d'espérance,
Crédo des anciens jours et des jours à venir.

 Le temple de la paix, la maison de prière
Reprends ses airs de fête et ses chants d'autrefois
Par les entiers fleuris de thym et de bruyère
Vers l'église de Dun, montez bons villageois.


Paul MUGUET
Chanoine honoraire curé archiprêtre de Sully.



CHANSONNETTE SUR MUSSY-SOUS-DUN

Nous donnons ici à titre de curiosité une chanson composée par un de nos prédécesseurs Monsieur Jean-Baptiste Sandre sur Mussy-sous-Dun.

AIR : MA NORMANDIE

Premier couplet
L'on me dit : vous êtes poète
Il nous faut faire une chansonnette
Avec grand plaisir j'accepte
Cette flatteuse invitation.
Je vais donc chercher dans ma tête
Pour chanter et rire aussi
Une petite chansonnette
 Sur le beau pays de Mussy
Une petite chansonnette
 Sur le beau pays de Mussy.

Deuxième couplet
Admirez ces hautes montagnes
Qu'ornent le châtaignier le pin
Ces collines et ces montagnes
De froment et de sarrasin
Voyez cette douce rivière
Qui coule et passe par ici
C'est un pays riche et prospère
C'est le pittoresque Mussy
C'est un pays riche et prospère
C'est le pittoresque Mussy.

 Troisième couplet
Sur le penchant d'une colline
Voyez ces groupes de maisons
Et cette croix qui domine
Tous les pays des environs
Nous disant qu'il faut à tout âge
Prier et travailler aussi.
C'est le clocher de mon village
C'est le petit bourg de Mussy
C'est le clocher de mon village
C'est le petit bourg de Mussy.

Quatrième couplet
De nos aïeux suivons l'exemple
Voyez ce peuple plein d'amour
Se rendre en foule dans le temple,
pour sanctifier le saint jour
Entendez ces voix éclatantes
De pasteur et de chantres aussi.
C'est une preuve éloquente
Que la foi règne au vieux bourg
C'est une preuve éloquente
Que la foi règne au vieux bourg.

Cinquième couplet
Mussy fait des progrès insignes
Dans les travaux dans l'instruction,
Jeunes et vieux plantent des vignes
Et vont le soir à la leçon
Sans se griser ils savent boire
Chanter et vivre sans souci
Aussi je me fais une gloire
De dire que je suis de Mussy
Aussi je me fais une gloire
De dire que je suis de Mussy.  

Sixième couplet
L'hiver quand finit la journée
Je réunis tous mes enfants
Devant la grande cheminée
Précieux reste du vieux temps
Là je lis la sainte écriture
Que lisait ma grand-mère aussi
Ainsi le goût de la lecture
De père en fils passe à Mussy

Ainsi le goût de la lecture
De père en fils passe à Mussy.

Septième couplet
A vingt ans si le sort m'appelle
Je saurai vivre dans les camps
Et loin de mon pays fidèle
Je m'éloignerai de mes champs
Et après trois ans de campagne
Au pas de charge et fier aussi
Je reviendrai dans mes montagnes
Aimant encore mon vieux Mussy

Je reviendrai dans mes montagnes
Aimant encore mon vieux Mussy.

Huitième couplet
Et si le sort heureux me laisse
Cultiver ma vigne et mes champs
Pour me soigner dans ma viellesse
J'aurai ma femme et mes enfants
Et monpère dans son vieil âge
Aimera chanter et dire aussi
Enfants aimez votre village
Notre bonheur est à Mussy

Enfants aimez votre village
Notre bonheur est à Mussy.

Neuvième couplet
Pour me vêtir dans l'hiver
J'ai la blanche laine de mouton
Pour me nourrir dans la plaine
J'ai les fruits de chaque saison
J'ai la pêche, la pomme, la poire,
la noix et la châtaigne aussi
Et, aussi amis j'ai pour boire
Le bon petit vin de Mussy
Et, aussi amis j'ai pour boire
Le bon petit vin de Mussy.
 
Dixième couplet
Ô mon pays toute ma vie
Tu seras mes chères amours
Nul autre ne me fera envie
C'est ici que je veux couler mes jours
Que m'importe toute la terre
Ne suis-je pas heureux ici
En attendant le ciel j'espère
Vivre et mourir au vieux Mussy

En attendant le ciel j'espère
Vivre et mourir au vieux Mussy.

Jean-Baptiste SANDRE

Cette chanson a dû être composée vers 1864 ou 1865, peut-être en 1866 ou 1867, monsieur Sandre ayant quitté la commune cette dernière année. Nous n'avons pas pu savoir la date exacte.


NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR L'AUTEUR DE CE MODESTE OUVRAGE

Peut-être si cet essai est conservé après nous, le lecteur sera curieux de connaître quelques renseignements biographiques sur celui qui a tenté de raconter les principaux évènements qui se sont passés dans la commune.
Un autre que nous pourra peut-être reprendre ce travail et le perfectionner. Quoiqu'il en soit, nous allons donner une courte notice sur nous, pour le cas où cela pourrait intéresser quelqu'un malgré les défauts de ce petit ouvrage.

Jean Nesly naquit à Baron, le 19 décémbre 1839. Il était fils de Jacques Nesly, propriétaire cultivateur et fabricant de sabots et de Marie Thomas.
Il fit ses études à l'école primaire de son village, fréquenta aussi celle de Granvaux, village voisin alors sous la direction de M. Couturier, depuis instituteur à la Clayette. Celui-ci ayant quitté Granvaux, Jean Nesly retourna à l'école de Baron, alors dirigée par un habile instituteur M. Sotty.
Vers cette époque, Jean Nesly se sentant attiré vers l'enseignement, malgré le traitement plus que modique que recevaient alors les instituteurs, surtout ceux des petites communes rurales, résolut d'entrer à l'Ecole Normale.
Mais son père, pour des raisons d'économie et sur les observations de M. Sotty qui déclara se charger de lui faire obtenir son brevet, le pria de renoncer à son dessein, tout en continuant de suivre les cours de M. Sotty.
En 1858, à l'âge de 18 ans, M. Nesly se présenta donc devant la commission d'examen siégeant à Mâcon et fut assez heureux pour obtenir le brevet élémentaire avec l'addition de l'histoire, de la géographie et de l'arithmétique appliquée alors aux matières facultatives.
Au mois de novembre 1858, il fut admis comme maître d'études au collège de Charolles, avec vingt francs de traitement par mois et la nourriture. Ce collège se trouvait depuis peu de jours sous la direction de M. Mary, ancien inspecteur primaire, qui venait d'être nommé principal. M. Nesly y resta jusqu'en mars 1859, époque à laquelle il fut nommé, par arrêté préfectoral du 10 du dit mois, instituteur à titre provisoire à Clessy.
Il avait alors droit à un traitement fixé de deux cents francs par an, plus la rétribution scolaire qui produisit cette année (1859) deux cent soixante et un francs.
M. Nesly se trouvait encore mieux partagé que certains de ses collègues, car à cette époque, il y avait des instituteurs suppléants de deuxième classe à quatre cents francs. Ceux de première classe avaient droit à cinq cents francs et après cinq ans d'exercice, on était nommé instituteur communal au traitement de six cents francs.
M. Nesly, n'ayant pas vingt et un ans, fut nommé à titre provisoire car il fallait avoir cet âge pour être nommé à titre de suppléant, avec traitement garanti. Il obtint ce titre au 1er janvier 1861. On venait alors de supprimer la deuxième classe, de sorte qu'il entra en première.
M. Nesly se plaisait beaucoup à Clessy, mais son logement était en mauvais état et sur la proposition de M. Jacquiot, inspecteur primaire, il fut nommé à la rentrée de 1862 à la résidence de Saint-Didier-en Brionnais.
Les instituteurs suppléants ayant été supprimés, il avait alors droit au traitement de six cents francs ; il était en outre secrétaire de la mairie des communes de Saint-Didier et de Sarry, ce qui donnait un traitement supplémentaire de deux cent dix francs. C'était donc un avancement pour lui, mais il avait une école mixte. Il se maria à Saint-Didier, le 18 octobre 1864,  avec Etiennette Guillemet, fille d'un ancien tailleur de Briant.
Peu après, au mois de novembre 1864, il fut appelé à la direction de l'école spéciale de garçons d'Artaix, sur la proposition de M. Baudry, alors inspecteur primaire et son traitement fut bientôt porté à sept cents francs. Il avait en outre cent cinquante francs pour la mairie et un assez grand jardin.
En 1869, ayant alors trois enfants,deux garçons et une fille, il demanda de l'avancement, quoiqu'il fut peiné de quitter Artaix où il s'était fait des amis et fut nommé à Mussy-sous-Dun où il a exercé pendant plus de trente trois ans.
Grâce aux bonnes notes de M. Baudry, son traitement fut garanti à neuf cents francs. Il recevait en outre cent cinquante francs pour la mairie de Mussy et soixante francs puis quatre vingts francs et enfin cent francs pour celle d'Anglure. Le traitement, pour cette dernière commune, était sans doute trop peu élevé et l'emploi était d'autant moins rétribué que le secrétaire devait se rendre souvent dans cette localité, mais enfin cela contribuait à alléger un peu les charges de la famille. Plus tard, son traitement fut porté à Mussy à cent quatre vingts francs, puis à deux cents et enfin à deux cent cinquante francs, lorsqu'on supprima le traitement de garde-champêtre. Ce traitement ne fut pas diminué au rétablissement de cet emploi, le travail dans les mairies devenant de plus en plus chargé.
Le 13 février 1876, sa femme mourut d'une maladie de poitrine après avoir langui pendant deux ancs. M. Nesly se trouvait donc veuf avec trois enfants. Au mois de février 1877, il se remaria avec Julie Antoinette Gardette de Mussy.
De ses trois enfants, l'aîné Jean François Marie Nesly, après avoir fait ses premières études chez son père et ayant fréquenté deux ans le collège de Marcigny, alors dirigé par M. Porcher, entra à l'Ecole Normale en 1882. Malheureusement, au bout de six mois, il se trouva atteint de la tuberculose, maladie de sa pauvre mère, languit pendant quelques temps à la maison paternelle, puis mourut le 4 août 1884, après avoir eu des alternatives de mieux, qui pendant assez longtemps, avaient donné quelques espérances à son père.
La fille Laure Louise Etienne Nesly était d'une santé faible et délicate. Elle entra dans le service des postes et après avoir exercé les fonctions d'aide, d'abord à Chauffailles, puis à Belmont et enfin à Charlieu, se préparait à passer ses examens pour l'emploi de receveuse des postes, lorqu'elle fut obligée, par la maladie à la fin de 1891, de laisser le service. Elle était atteinte de phtisie laryngée et avait une extinction de voix qui faisait qu'on l'entendait à peine. Enfin, elle mourut chez son père au commencement d'avril 1892.
Le troisième enfant qu'avait eu M. Nesly de sa première femme, après avoir cultivé la terre chez son père jusqu'au tirage au sort de 1889, ntra au 5ème régiment du Génie, en garnison à Versailles, puis à son retour, après avoir été employé comme ouvrier au chemin de fer et auxiliaire chez le sous-conducteur des travaux, entra au service de la Compagnie P.L.M. Il fut nommé facteur à la gare de Lyon Saint-Paul, au mois de juin 1899.
M. nesly a eu encore quatre enfants de sa seconde femme, deux garçons et deux filles. Les deux filles se sont faites institutrices. L'aîné des garçons est entré à l'Ecole Normale de Mâcon en 1902.
M. Nesly a été admis à la retraite par arrêté de M. le Ministre de l'Instruction Publique, en date du 25 juillet 1902. Il a exercé ses fonctions jusqu'à la rentrée de Pâques 1903.


UN ARTICLE DU SUPPLÉMENT DU PETIT JOURNAL
SUR MUSSY-SOUS-DUN ET SON VIADUC

Simon Levral a fait  comme tant d'autres, il a pris quelques jours de vacances pour respirer un air pur et balsamique, un air que la Grande Exposition avec toutes ses merveilles n'est pas capable d'offrir à ses visiteurs.
Elle est l'exposition comme la plus belle fille du monde, laquelle ne peut donner, comme vous savez, que ce qu'elle a. J'espère qu'elle ne s'offusquera pas de la comparaison notre superbe foire mondiale, battant fièrement son plein à cette heure avec les faveurs d'un automne tiède et lumineux et celle d'une multitude ravie fourmillant à travers ses palais , ses pavillons, ses galeries, se délectant à ses fêtes. De longtemps elles n'auront leurs égales.

Mais ce n'est pas seulement sur les rives de la Seine, entre le pont de la Concorde et la passerelle de Passy, qu'il est loisible de contempler les merveilles fraîches écloses et l'excursion, dont je me suis payé la fantaisie, sans pour cela laisser de côté mes amis lecteurs, avait pour objectif majeur une oeuvre véritablement grandiose, un de ces ouvrages que proverbialement l'on compare à ces travaux édifiés par le génie des anciens romains et qui, défiant les vicissitudes destructives que le temps déchaîne à travers les siècles, étonnent encore nos générations. Tel est, notamment dans notre France, ce majestueux pont du Gard dont les trois étages d'arcades enjambent une vallée et qui portait autrefois à Nîmes l'eau des sources cévenoles.
Eh bien ! Ce magnifique travail des légionnaires de Vespasien, guidés par des architectes restés anonymes, doit se résigner au second plan devant le colossal pont viaduc, construit à Mussy-sous-Dun, Saône-et-Loire, sur une nouvelle section du réseau P.L.M. par les ingénieurs de cette compagnie. Ils sont deux qu'il est juste de nommer : M.M. Morris ingénieur chef et Pouthier. Ce dernier, plus spécialement chargé des travaux de cette construction superbe, vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur. Une croix certes bien gagnée, bien placée et qui ne fera loucher personne j'espère.
Long de 565 mètres et s'élevant à 62 mètres au-dessus du thalweg d'un agreste vallon, ce monument présente des dimensions doubles de celles du pont du Gard et ne superpose pas, comme lui, trois étages d'arcades. Il en compte 18, toutes d'un seul jet, d'une hardiesse et d'une élégance dans égales. D'autres constructions utilitaires de même nature le dépassent en altitude absolue et en audace aérienne mais elles sont en fer. Ce sont des tours de force - des chefs d'oeuvre, si l'on veut, de la métallurgie - ce ne sont pas des monuments. Le viaduc de Mussy-sous-Dun en est un et qui semble destiné à demeurer tel à travers les siècles.
La contrée, au milieu de laquelle il s'élève, est d'ailleurs empreinte d'un charme exquis. Située entre la Saône et la Loire, dans un groupe de montagnes qui ne dépassent pas 1000 mètres et qui, jusqu'à leur faîte, sont ou couvertes de cultures variées ou couronnées de forêts, elle présente un type absolument intéressant de bonne, de vraie, de saine ruralité.
La vie agricole, non industrialisée, la bonne, la vieille paysannerie française s'est réfugiée là.
On parle beaucoup de sanatoriums à installer en pays tranquilles et salubres où puissent se refaire une santé les défaillants de la vie et les héritiers des tares de notre civilisation. C'est par là, c'est sur ces pentes où les forêts d'arbres résineux dévalent vers des prés de la plus caressante couleur d'espérance qu'il conviendrait d'édifier - oh ! surtout sans luxe - de ces indispensables colonies sanitaires.

(Extrait du supplément du Petit journal du 23 septembre 1900)

Les souhaits de l'auteur de l'article ci-dessus ont reçu un commencement de réalisation. En 1902, nous avons vu venir à l'hôtel du viaduc, tenu par M. Delphin, des Lyonnais et des Parisiens se reposer de leurs fatigues à Mussy.



ADDITIONS - NOTES

LISTE DES AUBERGES EXISTANT AU MOMENT DE LA CONSTRUCTION DU VIADUC

1 - BAJARD Auguste, boulanger
2 - DESCLAT Benoit, boulanger
3 - JANIN Vincent, bureau de tabac
4 - DELPHIN Jean-Marie, maréchal
5 - DESVARENNES Benoit Auguste, aux bajards
6 - DENINOT Raymond, près du viaduc
7 - BARDEL Jean, à la Roche
8 - DELHOSTE Charles , près du viaduc
9 - LAURIN Etienne, aux Branlards
10 - PINCHON François, à la Fabrique
11 - MICHEL Pierre
12 - ISLER Frédéric, chemin de Chassigny
13 - PERCHET Nicolas, à la Fabrique
14 - FERRAND Jean-Louis
15 - COTE Antoine, chemin de Chassigny près du viaduc
16 - PORTE Antoine
17 - METENIER François, chef charpentier
18 - METENIER Gabriel
19 - Mme PATRIER, à la Roche
20 - SEILLIER Benoit, en remplacement d'ISLER
21 - BRUN Antoine, à la Roche
22 - BIDAUT Antoine, remplacement DESVARENNES

En 1902, les quatre premières auberges existent encore. De plus, M. Delphin a ouvert l'hôtel du viaduc à la place du bureau de l'entreprise Veysseyre.
Lafay a remplacé Bidaut et Boireaud a établi une auberge nouvelle au bourg, de sorte qu'il y a en 1902 sept débits de boissons à Mussy.


LISTE DES PRINCIPAUX INDUSTRIELS EN 1902

Meuniers : AULAS Jean-Marie, BOSLAND et AUGAY
Maçons : DESMURGER Claude et DUMONTET Jean-Marie
Sabotiers : DESMURGER Jean Marie et Jean- Pierre
Tisserand : DUPOIZET Antoine
Cordonnier : BOIREAUD Jean-Antoine
Tailleur : GARDETTE Victor
Charrons : MICHEL Benoit et GAUTHIER Isidore
Maréchal-ferrand : DELPHIN Jean-Marie
Charpentiers : LACHIZE Claude et DESMURGER Claude Marie
Négociants drapiers : JOLIVET, BIDAUT
Epiciers merciers : JOLIVET, BIDAUT, BAJARD et JANIN
Boulangers : BAJARD Auguste et DESCLAT Benoit
Menuisier : AUCOURT Antoine

Il n'y a, à Mussy, ni boucher, teinturier, chapelier, modiste, platrier, tuilier, fabricant de chaux, tailleur de pierre.



ELECTIONS

Nous ne parlerons pas ici des élections du Conseil municipal. Nous avons déjà traité ce chapitre. Nous donnerons seulement, d'après les procès verbaux conservés, celles des plébiscites et des élections des députés et des membres des Conseils généraux et d'arrondissement, en nous abstenant de toute remarque politique.
1 - Plébiscite du 21 septembre 1851
Bulletins portant le mot OUI : 282 - Bulletins portant le mot NON : néant.

2 - Election au corps législatif du 1er mars 1852
M. de BARBENTANE a obtenu 237 voix.

3 - Election au Conseil général du 1er août 1852
M. LAMBERT, ancien député : 104 voix - M. GAY, à Chauffailles : 2 voix.

4 - lébiscite relatif au rétablissement de l'Empire
Bulletins portant le mot OUI : 216 - Bulletins portant le mot NON : néant.

5 - Election au Conseil général du 24 juillet 1853
M. Louis SABATIN a obtenu 126 voix.

6 - Election au Conseil d'arrondissement du 13 septembre 1853
M. DELAMARE a obtenu 115 voix.

7 - Election du 21 juin 1857 pour un député
M. le comte de BARBENTANE : 157 voix
M. Gustave de ROMAND : 3 voix.

8 - Election au Conseil d'arrondissement du 13 juin 1858
M. DELAMARE a obtenu 163 voix

9 - Election au Conseil d'arrondissement du 17 juin 1860
M. CHIGNIER, notaire à Chauffailles : 185 voix
M. GEOFFROY : 17 voix.

10  - Election au Conseil général du 16 juin 1861
M. Auguste GOYNE  : 201 voix.

11 - Election au Corps législatif du 31 mai 1863
M. le comte de BARBENTANE : 305 voix
M. Charles ROLLAND : 3 voix.

12 - Election au Conseil d'arrondissemnet du 21 juin 1868
M. MONCORGÉ,  maire de Coublanc : 229 VOIX.

13 - Election au Corps législatif du 23 mai 1869
M. Augustin LACROIX, ancien député : 256 voix
M. Emile ANDRE, ancien maire : 24 voix
M. le docteur BALLARD : 1 voix.

14 - Election au Conseil général du 12 juin 1870
M. Auguste GOYNE : 191 voix
M. François SABATIN  : 10 voix.

15 - Election au Conseil d'arrondissement du même jour
M. François SABATIN  : 186 voix
M. Hypolithe ACHAINTRE :  6 voix.

16 - Plébiscite du 18 mai 1870
OUI : 207 - NON : néant.

17 - Election au Conseil général du 8 octobre 1871
M. GOYNE, maire de Chauffailles : 145 voix
M. LOUVRIER, propriétaire à Tancon : 2 voix.

18 - Election au Conseil d'arrondissement du même jour
M. LOUVRIER : 146 voix
M. GOYNE : 2 voix.

19 - Election au Conseil général du 6 avril 1873
M. Paul GENSOUL, ingénieur civil : 163 voix.

20 - Election de trois députés à l'Assemblée nationale
M. le docteur Joseph MICHON : 166 voix
M. le général GUILLEMAUD : 158 voix
M. Henri de LACRETELLE : 157 voix
M. Léon CORNUDET, ancien conseiller d'état : 12 voix
M. Paul de LONGEVILLE : 12 voix
M. Charles BOYSSET : 2 voix.

 21 - Election au Conseil d'arrondissement du 4 août 1874
M. Victor LOUVRIER : 150 voix.

22 - Election au Conseil général du même jour
M. GUYOT, notaire à Chauffailles : 131 voix
M. Paul GENSOUL : 20 voix.

23 - Election d'un député du 20 février 1876
 M. le marquis  de LAGUICHE : 117 voix
M. BOUTHIER de ROCHEFORT : 92 voix.

24 - Election d'un député du 14 octobre 1877
M. CHEUZEVILLE, maire de Beaubery : 109 voix
M. BOUTHIER de ROCHEFORT : 104 voix.

25 - Election au Conseil général du 1er août 1880
M. Louis Rémy GUYOT : 151 voix.

26 - Election au Conseil d'arrondissement du même jour
M. DUBREUIL, maire de Saint-Maurice : 151 voix.

27 - Election d'un député du 21 août 1881
M.le comte de RAMBUTEAU : 152 voix
M. BOUTHIER de ROCHEFORT : 72 voix.

28 - Election de neuf députés du 4 octobre 1885
Liste dite conservatrice
M. le comte de RAMBUTEAU : 136 voix
M. Henri SCHNEIDER : 134 voix
M. Louis ANDRE, avocat : 134 voix
M. Emile PETIOT : 133 voix
M. C. VIOLOT, conseiller général : 133 voix
M. François CAMPIONNET : 133 voix
M. Ed GARNIER, avocat : 133 voix
M. Charles ADENOT, maire de Burzy : 133 voix
M. Henri PIOT, président du tribunal de commerce : 133 voix.

 Liste républicaine
M. SARRIEN, Ministre des Postes : 63 voix
M. Lucien GUILLEMAUT : 60 voix
M. LACROZE, maire de Chalon : 59 voix
m; Léon MARGUE, député sortant : 58 voix
M. GILLOT, député sortant : 58 voix
M. Félix MARTIN, député sortant : 58 voix
M. BOUILLOUD : 56 voix
M. BOUTHIER de ROCHEFORT : 54 voix
M. JOSSERAND, directeur du Progrès : 53 voix
M. l'abbé SANVERT, indépendant : 8 voix
M. PRUD4HON, ancien adjoint au maire de Mâcon : 4 voix
M. MAGNIEN : 4 voix
M. Charles BOISSET : 3 voix
M. Henri de LACRETELLE : 3 voix
M. LORANCHET : 3 voix
M. J. SIMYAN, maire de Cluny : 3 voix
M. BOULLAY : 3 voix

2ème tour de scrutin, 18 octobre 1885, pour sept députés
M. le comte de RAMBUTEAU : 147 voix
M. Henri SCHNEIDER : 146 voix
M. Emle PETIOT : 145 voix
M. François CAMPIONNET : 144 voix
M. C. VOLOT : 144 voix
M. Charles ADENOT : 143 voix
M. Edmond GARNIER : 143 voix
M. E. BOULAY : 42 voix
M.LARENCHET : 41 voix
M. MAGNIEN : 41 voix
M. PRUDHON : 41  voix
M. Henri de LACRETELLE : 40 voix
M. Charles BOYSSET : 39 voix
M. SIMYON : 38 voix
 
28 - Election au Conseil général du 1er août 1886
M. GUYOT, maire de Chauffailles : 107 voix
M. GENSOUL, maire de Chateauneuf : 63 voix

29 - Election d'arrondissement du même jour
M. DEROCHE, notaire à Chauffailles : 88 voix
M. DUBREUIL, maire de Saint-Maurice : 84 voix

30 - Election d'un député du 23 septembre 1889
M. le comte de RAMBUTEAU : 161 voix
M. BOUTHIER de ROCHEFORT : 33 voix

 2ème tour de scrutin 6 octobre 1889
M. le comte de RAMBUTEAU : 178 voix
M. BOUTHIER de ROCHEFORT : 38 voix

31 - Election d'un député du 16 août 1891
M. Hypolithe FRANC, conseiller général : 89 voix

32 - Election d'un (député) conseiller général du 7 août 1892
M. Rémy  GYOT, notaire : 92 voix
M. ROBIN, entrepreneur : 43 voix

33 - M. Election au Conseil d'arrondissement du même jour
M. Antoine DUBREUIL : 125 voix
M. Auguste BONIN, maire de Chauffailes : 8 voix

34 - Election d'undéputé du 20août 1893
M. FRANC, député sortant : 111 voix
M. NOEL, bijoutier à la Clayette : 24 voix

35 - Election au Conseil d'arrondissement du 28 juillet 1895
M. DUBREUIL, maire de Saint-Maurice : 78 voix

36 - Election d'un député du 8 mai 1898
M. Victor BOUISSOUD, avoué à Charolles : 108 voix
M. Emmanuel CHAVET, conseiller général : 52 voix
M. JORDHERY : 1 voix

37 - Election au Conseil général du 31 juillet 1898
M. GUYOT, conseiller sortant : 91 voix
M. DUMOULIN : 1 voix

38 - Election au Conseil d'arrondissement du 29 juillet 1901
M. LACOMBE, maire de Chauffailles : 80 voix

39 - Election d'un député du 27 avril 1902
M. le docteur CHEVALIER : 175 voix
M. Emmanuel CHAVEL : 19 voix
M. Jean LAURENT : 1 voix

40 - Election au Conseil général du 31 juillet 1904
M. LACOMBE, maire de Chauffailles : 77 voix
M. GUYOT, conseiller sortant : 47 voix

41 - Election au Conseil d'arrondissement
M.VOTAL DESMURGER, instituteur en retraite : 57 voix
M.DUCARE, maire de Mussy-sous-Dun : 1 voix




LA GRANDE GUERRE

Depuis que nous avons écrit les dernières lignes de ce modeste ouvrage, au moment où nous avons pris notre retraite en 1903, de graves évènements se sont produits.
Au commencement du mois d'août 1914, l'Allemagne déclara la guerre à la Russie, à la France et à l'Angleterre.
La France ne s'attendait pas à une guerre si prochaine, était mal préparée ; les munitions étaient insuffisantes. La Russie l'était moins encore et l'Angleterre n'avait pas fait de préparatifs, mais l'Allemagne qui se préparait depuis longtemps à la guerre, ayant violé la neutralité de la Belgique et du Luxembourg, l'Angleterre se joignit à nous.
Un neveu de l'Empereur d'Autriche ayant été assassiné par un serbe à Sarajévo, l'Autriche prit le prétexte de ce meurtre pour attaquer la Serbie. L'Allemagne empêche les négociations d'aboutir en déclarant que l'Autriche était dans son droit puis, comme nous l'avons dit, s'empara du Luxembourg et mit le siège devant la ville de Liège. Les Liégeois se défendaient vaillamment, commandés par le brave général Lemen, mais Liège fut prise puis Bruxelles et Anvers.
L'armée française s'avança au secours des Belges mais fut vaincue à Charleroi.
L'armée allemande envahit alors la France et marchait sur Paris, mais le général Joffre, aidé de l'armée du général Galliéni, commandant le camp retranché de Paris, parvint à gagner la bataille de la Marne et à repousser les Allemands qui se réfugièrent dans des tranchées d'où on les délogea peu à peu en partie. Nous ne dirons que peu de mots des évènements qui suivirent. On en pourra voir le détail dans les ouvrages spéciaux. Disons seulement que le Japon déclara aussi la guerre à l'Allemagne, puis le Portugal en décembre 1914, puis l'Italie qui attaqua l'Autriche en mai 1915, la Roumanie qui se joignit à nous en septembre 1916 et enfin les Etats-Unis d'Amérique, la plupart des républiques centrales et sud-américaines, puis le Chine et le Siam. Par contre la Turquie et la Bulgarie se joignirent à nos ennemis.
La bataille de l'Yser et la défense de Verdun furent les principaux épisodes de cette guerre. Les Allemands y perdirent beaucoup de leurs soldats.

A Mussy, le viaduc fut gardé militairement pendant environ trois mois par des réservistes de l'armée territoriale. Pour traverser la voie ferrée, il fallait se munir d'un "laissez-passer" délivré par la mairie. Il y avait un poste près de chaque extrémité du viaduc et des sentinelles arrêtaient les passants.
La ligne de chemin de fer prit une gande importance. Nous y avons vu passer des trains chargés de munitions, de trains de blessés, d'autres conduisant des prisonniers bulgares, et autres, des soldats anglais, russes, des nègres, des mulâtres, des Marocains.
Un Australien s'est tué accidentellement sous le tunnel.
Au moment de la mobilisation, les hommes partirent avec enthousiasme. On s'attendait à une courte guerre.
Au 31 décembre 1917, elle n'est pas encore terminée et on s'attend à une grande bataille, mais on ne peut plus compter sur le concours de la Russie où a éclaté une révolution.



LISTE DES HOMMES MORTS POUR LA FRANCE
PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918

1 - Antonin BAJARD, mort par suite de blessures reçues à la bataille de la Marne à Rochefort.
2 - Antoine DESMURGER, de "sur l'Aye".
3 - Pierre Marie TRONCY, mort à Amiens, par suite de blessures.
4 - Jacques Etienne LABROSSE, tué dans le bois de Mort Mare.
5 - Claudius LAROCHE, tué dans l'Aisne.
6 - Jean GILLE, décédé par suite de blessures à Toul.
7 - Jean FAYARD, mort par suite de blessures à Commercy.
8 - Claude Marie CHABANON
9 - Simon LAROCHE, tué à Notre-Dame-de-Lorette.
10 - Etienne DESMURGER, tué à Carency.
11 - JeanGARDETTE, tué à Beauséjour.
12 - Jean Marie DUFFY, tué à Souchez.
13 - Joseph FAYARD, tué à Saint-Mihiel.
14 - Claude CHEVALIER, tué à la bataille de Champagne.
15 - Joannès BAJARD, mort par suite de maladie contractée au service.
16 - Louis FAYARD, tué à Malancourt.
17 - Pierre Marie BIDAUT, tué à Malancourt.
18 - Antoine BAJARD, tué à Verdun.
19 - Honoré VOUILLON, tué à Verdun.
20 - Claude AULAS, tué à Estrées.
21 - Jean BAJARD, tué à Allaincourt.
22 - Claude Marie BOYER, tué le 22 juin 1917, dans l'Aisne.
23 - Antoine MARTIN, au bois du Caurières près de Verdun, le 4 février 1917.
24 - Joseph DUCARRE, adjudant tué le 24 juillet 1917, à Craonne.
25 - Jean Marie AULAS, instituteur à Baudemont, mort à l'ambulance, le 2 septembre 1917.
26 - Claude MARTIN, tué le 17 septembre 1917 en relevant un blessé près de Verdun.
27 - Joseph MARTIN, tué par un avion ennemi allemand à Nancy, le16 octobre 1917 .
28 - Eugène LAROCHE, tué au Bois Beaumaris, le 21 novembre 1917.


LES DISPARUS


A la liste prédédente, il convient d'ajouter les noms suivants qui sont ceux d'hommes probablement morts, n'ayant pas donné de leurs nouvelles depuis très longtemps, mais dont on a pas reçu d'avis de décès.

1 - Alphonse GAUTHIER, disparu en Alsace.
2 - Joanny MICHEL, disparu le 30 août 1914, à Gerbéviller.
3 - Joachim LAROCHE, disparu aux Dardanelles.
4 - Eugène DUTREMBLY, disparu en Champagne.



LES PRISONNIERS DE GUERRE

1 - Auguste GAUTHIER
2 - Jean BAJARD
3 - Antoine BAJARD
4 - Gilbert CHRISTOPHE
5 - Joanny LAMURE
6 - Jean Claude FAYARD
7 - Henri MARTIN
8 - Claudius DUCARRE
9 - Claude Marie MARTIN


LA CHERTÉ DE LA VIE

 
Pendant le cours de la guerre, le prix des denrées est monté à un taux que nous n'avions jamais vu dans notre région.
Ainsi les oeufs, que nous avons vu vendre dans notre jeunesse trente centimes la douzaine, se sont élevés au prix de quatre francs, le beurre qui valait un franc quarante centimes vaut maintenant sept francs et le prix tend à s'élever encore.
Les porcs, que nous avons vu vendre soixante dix francs les cent kilogrammes et même moins, valent maintenant trois cent soixante dix francs et les veaux trois cent vingt francs aussi les cent kilogrammes.
Les boeufs et les vaches ont plus que doublé de valeur, rien que depuis le commencement de la guerre, au point qu'il n'est pas rare de vendre une vache plus de mille francs. La viande de boucherie a suivi cette progression ainsi que les volailles.
Les pommes de terre, dont certains vendeurs demandaient jusqu'à cinquante francs les cent kilogrammes, ont été taxées par arrêté préfectoral à seize, dix-huit et vingt francs selon qualité.
Le pain se vend soixante centimes le kilogramme et encore sans la taxe il se vendrait davantage.
Le vin ordinaire se vend de cent quarante à cent cinquante francs l'hectolitre.
Le café vaut sept francs vingt centimes le kilogrammes et le sucre un franc quatre vingt cinq centimes le kilogramme. Encore on ne peut en obtenir qu'en quantité limitée et les épiciers ne peuvent le vendre que sur présentation d'une carte portant un demi-kilogramme par personne et par mois.
On parle aussi d'établir une carte de pain. Certaines catégories de personnes ne recevraient que trois cents grammes de pain par jour et les enfants de moins de seize ans moins encore, mais l'application de cette carte a été ajournée.

Le pétrole, qui s'est vendu trente cinq centimes le litre, vaut maintenant un franc vingt centimes et il est si rare qu'il est difficile de s'en procurer.
Le savon, qui valait autrefois quarante centimes le demi-kilogramme, vaut actuellement deux francs.
La laine se vend le triple de ce qu'elle valait autrefois.
Les sabots communs en bois de hêtre sans aucun ornement, qui se vendaient un franc la paire, se vendent actuellement cinq francs et les souliers ont triplé de valeur.
Le papier se vend aussi trois fois plus cher et les journaux à cinq centimes se vendent maintenant dix centimes.
Les étoffes ont aussi augmenté de prix.

En résumé, toutes les marchandises, y compris la houille et le bois  de chauffage, se vendent beaucoup plus cher qu'autrefois. On a même pris des mesures pour que le charbon soit distribué avec régularité, afin que certaines localités n'en consomment pas trop, au détriment des autres.
     
Mussy-sous-Dun, le 2 janvier 1918
Signé : NESLY